Grendizer Giga Vol.1 : Critiques

Tout commence par un rêve, où Luke Fleed et Maria Fleed sont contraints de s'enfuir face aux forces de Vega qui ont détruit leur planète. Devant trouver refuge quelque part, ils jettent leur dévolu sur une petite planète moins civilisée et commençant à peine à explorer l'espace : la Terre, dont ils savent qu'elle est une cible de Vega, et qu'ils ont alors décidé de protéger avec peut-être l'espoir d'obtenir vengeance...
Quand il se réveille, Daisuke Uryû, un lycéen a priori comme les autres, n'a pourtant pas de souvenir de tout ce qu'il vient de voir en rêve, et poursuit son nouveau quotidien au sein du ranch Makiba qui l'a recueilli. Il y a sympathisé avec la jolie Hikaru Makiba qui est sa camarade de classe et semble tout de suite folle de lui, et entame un quotidien en apparence normale, si ce n'est que sa beauté attire autant l'hystérie des filles que la jalousie de certains garçons.
Mais quand les forces de Vega arrivent pour s'emparer de la terre et détruire les humains, la belle Maria Flora, qui se présente comme la soeur de Daisuke, débarque pour rappeler à sa mémoire qui il est réellement : le prince Fleed, pour qui l'heure est venue de réveiller son puissant robot géant Grendizer Giga... Le combat contre les forces de Vega peut commencer !

Tout le monde connaît Goldorak, alias Grendizer, le robot géant qui a marqué l'histoire de l'animation japonaise en France, mais qui est avant tout issu des mangas originaux de Gô Nagai. En 2015, les éditions Black Box nous avaient déjà proposé de découvrir ou redécouvrir les deux mangas d'origine de Grendizer/Goldorak : le one-shot inachevé entièrement conçu par Nagai en 1975, et son reboot dessiné par Gosaku Ota en 1976. Mais dans le vaste univers de Gô Nagai, reboots et crossovers se mêlent dans tous les sens, et Grendizer Giga en est un bon exemple.

Grendizer Giga est donc un nouveau reboot de Grendizer, pour lequel Gô Nagai a repris les commandes à la fois au scénario et aux dessins, et qui est beaucoup moins ancien que ses prédécesseurs : publié dans le magazine Champion Red d'Akita Shoten en 2014, il s'agit à ce jour du manga le plus récent de Nagai sorti en France.

Les grandes lignes de l'histoire de base rappellent bien l'image que bon nombre de lecteurs/spectateurs français peuvent avoir de Goldorak. Toutefois, si le présent récit a été sous-titré "Le nouveau Goldorak !" par Black Box, ce n'est pas pour rien ! En effet, il n'y a bien que le pitch de base qui est similaire, et très vite ce Grendizer Giga se démarque totalement, que ce soit dans les différents ennemis apparaissant, dans l'utilisation de Grendizer (qui a des attaques différentes, par exemple), et dans bon nombre des personnages secondaires alliés. Par exemple, de nouveaux visages apparaissent, comme Yûji Daimon le fils du chef du laboratoire Daimon qui étudie les extraterrestres. Et si l'on retrouve aussi des figures déjà bien connues, certaines sont vraiment radicalement différentes de ce qu'on a pu connaître par le passé : Maria reste globalement fidèle, mais il en est tout autre concernant les membres du ranch Makiba. Ces derniers en étonneront plus d'un de par leur nature, en tête cette chère Hikaru avec laquelle Go Nagai se fait plaisir en en faisant un peu sans raison, mais de façon sympathique un crossover avec une autre de ses oeuvres les plus célèbres !

Que les lecteurs espérant ici du Goldorak comme dans leurs souvenirs soient donc avertis : ce n'est pas le cas. Nagai, fidèle à lui-même en un sens, fait un peu ce qu'il veut avec son univers et ses crossovers, il s'est un peu mis en roue libre, ce qui plaira ou non.

Et concrètement, du coup, ça donne quoi ? Hé bien, sur ce seul premier tome, cela donne un récit linéaire et dont il ne faudra pas attendre grand-chose en termes de développement, car globalement ça se résume uniquement à du combat entre Luke, Grendizer et ses alliés d'un côté, et les méchants de Vega de l'autre. Sur cette base très simple, le mangaka offre néanmoins un divertissement plutôt prenant, grâce à un rythme très soutenu et sans détour, et, surtout, à un impact visuel qui est bien là. Tout en conservant une touche old school dans le design de ses personnages humains, dans leurs gestes et dans les notes d'humour, Nagai parvient à offrir des planches denses, portées par des scènes d'action souvent brutales et sanglantes et des designs assez denses et variés du côté de Grendizer et et monstres de l'armée de Vega. Et même si l'auteur est ici très loin de ce qu'il a pu offrir de meilleur en termes de mise en scène cinématographique, l'ensemble reste bien fluide et ponctué de quelques angles de vues saisissants.

En somme, sur son premier tome, ce Grendizer Giga s'avère à la fois très simple (simpliste ?), mais efficace si tant est que l'on en attende pas trop. C'est du divertissement plutôt prenant, où le mangaka semble se faire plaisir dans l'action, les reboots et les crossovers, mais à première vue cela ne restera pas dans les annales comme un incontournable de l'auteur. Peut-être que le 2ème et dernier volume nous fera mentir...