Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 26 Juin 2024
Profitant des vacances pour aider son grand-père dans sa production de fraises, la jeune étudiante Sara est bien vite tombée amoureuse de l'employé trentenaire du lieu, Minori... et tout porte à croire que c'est réciproque ! Mais désormais, encore faut-il qu'ils parviennent à se l'avouer mutuellement, et ce n'est pas forcément gagné, d'autant plus que la jeune fille devra bientôt reprendre les cours à l'université et aura donc moins de temps pour passer à la production...
Après un premier tome très classique (voire un peu insipide dans ses développements très lisses), très rapide dans ses premières évolutions mais plutôt sympathique grâce à son atmosphère légère et chaleureuse, Irono poursuit dans cette voie en faisant vivre diverses nouvelles petites étapes à ses deux personnages principaux et à leur relation. Ici, il est question de l'avenir de la production de fraises une fois que le grand-père de Sara prendra sa retraite, si bien que la jeune fille souhaite continuer à l'aider même après la reprise des cours (d'autant plus que ça fait un bon prétexte pour continuer de voir Minori ! ). Là, le White Day arrive en échauffant un peu les coeurs. Quand Sara n'a pas le temps de venir à cause de ses cours, le trentenaire ne peut que constater qu'elle lui manque... Autant de petits moments qui, petit à petit, doivent les pousser à être sincères envers eux-même et envers l'autre, jusqu'à une possible évolution relationnelle entre eux... à moins qu'un imprévu ne retarde l'échéance au plus mauvais moment ?!
Ce dernier point est assez représentatif de la série: derrière des petits événements très classiques de toute romance, Irono retarde malheureusement un peu une évolution amoureuse logique, alors que tout était en place pour ça. La recette, vue mille fois, est éculée, de même que nombre de scènes où l'autrice enchaîne poncif sur poncif. Alors certes, dans l'ensemble la lecture reste assez chou et agréable, surtout parce que ces deux gros bêta gardent une part de maladresse et montrent un petit paquet de réactions et bouilles mignonnes dans leur genre. Mais pendant ce temps, le sujet de la production de fraises reste totalement transparent (ne comptez sur aucune réelle immersion là-dedans), et celui de la différence d'âge n'est utilisé qu'en surface, quand il ne devient pas éventuellement malaisant pour une partie du lectorat (à l'image d'un chapitre bonus nous rappelant que quand lui avait 21 ans, elle en avait 8 ). Et puis, on en parle du grand-père intrusif qui demande à sa petite-fille jusqu'où elle est allée avec Minori ?
A l'arrivée, on a une petite lecture pas désagréable et qui a quand même de quoi faire fondre certains coeurs, mais dont les spécificités sont particulièrement sous-exploitées, en confinant alors l'oeuvre à un résultat plutôt banal après deux tomes, la constatation finale étant qu'il y a vraiment mieux dans le genre. Si vous voulez de la romance entre adultes légère, mignonne et "doudou", préférez des séries comme "Mobuko no Koi" chez Noeve Grafx (même si bon, actuellement, le silence radio de cet éditeur n'est pas bon signe...) ou "The Ice Guy & The Cool Girl" chez Mangetsu. Si vous souhaitez en plus de ça un cadre qui change un peu, penchez-vous plutôt sur "L'amour est dans le thé" aux éditions Glénat et sur le bijou "The Blue Flowers and the Ceramic Forest" lui aussi chez Mangetsu, où les cadres de la production de thé pour l'un et de la poterie pour l'autre ont réellement une importance, là où, ici, celui de la production de fraises n'a aucun intérêt.