Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 11 Avril 2022
Depuis décembre 2014, mois de parution du dernier tome de Rosario+Vampire II chez nous, Akihisa Ikeda nous a manqué. Son talent graphique couplé à une intrigue à la permanente montée en puissance a marqué le lectorat, et on se demandait à quel moment l'artiste comptait revenir avec une série longue. Après la fin de son histoire mêlant romance, surnaturel et batailles intenses, le mangaka a signé deux histoires courtes, l'une dans l'ouvrage Oogiri en 2014, tandis que la seconde fut un récit nommé Shitabashiri, écrit par Kôsuke Masuda et paru dans le magazine Jump SQ en 2018.
C'est finalement en 2020 qu'Ahikihisa Ikeda fait son retour tant attendu. Ou plutôt devrait-on parler d'Akissa Saiké, nouveau nom de plume de l'artiste avec une touche d'occidental, puisque la présence de l'accent est voulu dans la retranscription internationale de ce pseudonyme. On le verra, mais cette influence occidentale sera retranscrite à plusieurs reprises dans ce nouveau trailer.
Cette nouvelle œuvre, elle a pour titre Ghost Girl et est publiée sur la plateforme Shônen Jump+, tandis que 4 volumes ont actuellement été publiés au Japon. Elle nous dépeint le destin de Chloe Love, une femme approchant de le trentaine, dont l'aspect juvénile porte à croire qu'elle n'a même pas atteint la vingtaine. Comédienne rêvant de gloire, elle n'est cantonnée qu'à des rôles mineurs et peine à briller lors d'auditions. Lors les forces occultes se mêlent à son quotidien, l'actrice fait la rencontre de Kai, un esprit qui s'avère être un grand fan de Chloe, et qui pourrait constituer son seul moyen de survie face à ces entités surnaturelles... et peut-être même une chance de gagner la gloire tant convoitée !
Akissa Saiké reste donc dans sa zone de confort avec le long Rosario+Vampire, qui bâtissait un folklore surnaturel quasi mystique en se basant sur divers bestiaires, mythes et croyances. Très rapidement, on sent que l'auteur ne se détourne pas de ces influences, un peu plus ancrées dans l'occulte et le spiritisme, puisqu'il n'est plus question de vampirisation mais de possessions qui donneront à la pétillante Chloe ses pouvoirs. Le mangaka va jusqu'à donner des noms issus de la mythologie lovecraftienne et ses entités cosmiques pour bâtir ses entités et nous parle même de cinéma d'horreur de série B, preuve que l'artiste entretient un vrai goût de l'horrifique en dehors des frontières nippones.
Et si on parle d'influences, on peut même dire qu'Akissa Saiké mélange ses inspirations et ses goûts puisque rapidement, Ghost Girl se teinte d'une autre aura, celle du magical girl, tant la narration revendique clairement l'influence. Car si Chloe évolue dans un monde occulte et doit se confronter à toutes sortes d'entités spectrales ou de malédiction, ses possessions renouvellent ses pouvoirs comme ses apparences, ce qui était en partie déjà le cas avec Moka de Rosario+Vampire et ses transformations toutes aussi fantaisistes. L'auteur joue indéniablement avec les codes et combine bien des éléments pour donner lieu à une aventure baignant dans un univers sombre et fantastique, et plantant déjà son petit chemin pour devenir un récit d'action, de fantômes et de pouvoirs. L'artiste reste donc en terrain connu tout en proposant un récit qui a sa propre patte, notamment parce qu'il se déroule dans un univers essentiellement urbain, même si les designs proposés attestent une difficulté pour l'auteur de renouveler ses esthétiques. On pense notamment à Kai, l'esprit accompagnateur de Chloe qui ressemble assez à Tsukune, même si l'une des ses apparences vient bousculer cette connexion et verse davantage dans le cartoonesque. Derrière un classicisme certain, les débuts de Ghost Girl montrent une capacité à proposer quelque chose de nouveau, une double direction qu'on espère voir se poursuivre par la suite. Dans tous les cas, le premier tome de cette nouvelle œuvre s'avère convaincant tant il est plus subtile artistiquement qu'il n'y paraît.
Du côté de l'édition, un constat évident s'impose dès la tenue en main de l'ouvrage : Celui-ci est en sens de lecture occidental. « Quelle idée a bien pu traverser l'esprit de l'éditeur ? », une question que nous sommes en droit de nous poser. Mais la directive vient bien d'Akissa Saiké lui-même, la version américaine de la série (renommée Ghost Reaper Girl) écopant du même impératif. L'auteur affirme donc sa connexion à la culture occidentale par ce choix qui, s'il est déroutant aujourd'hui, ne dessert pas l’œuvre.
En dehors de cet aspect, Delcourt/Tonkam offre un ouvrage à la bonne conception entre un papier de bonne qualité et un format un peu plus imposant que celui du shônen standard, tandis que le tome s'ouvre sur pas moins de 8 pages en couleur. Le tout a un prix somme toute correcte vu cette qualité, à savoir 7,99€. Si l'éditeur a parfois montré des faiblesses sur certains aspects, son travail mérite d'être salué quand la qualité est là.
Enfin, Benjamin Moro nous offre une traduction bien en phase avec cet univers digne d'un train fantôme, tandis que Kritopher Decker propose un lettrage bien calibré, et que la conception graphique d'Emelyn Pintat donne à l'ensemble une belle esthétique.
C'est finalement en 2020 qu'Ahikihisa Ikeda fait son retour tant attendu. Ou plutôt devrait-on parler d'Akissa Saiké, nouveau nom de plume de l'artiste avec une touche d'occidental, puisque la présence de l'accent est voulu dans la retranscription internationale de ce pseudonyme. On le verra, mais cette influence occidentale sera retranscrite à plusieurs reprises dans ce nouveau trailer.
Cette nouvelle œuvre, elle a pour titre Ghost Girl et est publiée sur la plateforme Shônen Jump+, tandis que 4 volumes ont actuellement été publiés au Japon. Elle nous dépeint le destin de Chloe Love, une femme approchant de le trentaine, dont l'aspect juvénile porte à croire qu'elle n'a même pas atteint la vingtaine. Comédienne rêvant de gloire, elle n'est cantonnée qu'à des rôles mineurs et peine à briller lors d'auditions. Lors les forces occultes se mêlent à son quotidien, l'actrice fait la rencontre de Kai, un esprit qui s'avère être un grand fan de Chloe, et qui pourrait constituer son seul moyen de survie face à ces entités surnaturelles... et peut-être même une chance de gagner la gloire tant convoitée !
Akissa Saiké reste donc dans sa zone de confort avec le long Rosario+Vampire, qui bâtissait un folklore surnaturel quasi mystique en se basant sur divers bestiaires, mythes et croyances. Très rapidement, on sent que l'auteur ne se détourne pas de ces influences, un peu plus ancrées dans l'occulte et le spiritisme, puisqu'il n'est plus question de vampirisation mais de possessions qui donneront à la pétillante Chloe ses pouvoirs. Le mangaka va jusqu'à donner des noms issus de la mythologie lovecraftienne et ses entités cosmiques pour bâtir ses entités et nous parle même de cinéma d'horreur de série B, preuve que l'artiste entretient un vrai goût de l'horrifique en dehors des frontières nippones.
Et si on parle d'influences, on peut même dire qu'Akissa Saiké mélange ses inspirations et ses goûts puisque rapidement, Ghost Girl se teinte d'une autre aura, celle du magical girl, tant la narration revendique clairement l'influence. Car si Chloe évolue dans un monde occulte et doit se confronter à toutes sortes d'entités spectrales ou de malédiction, ses possessions renouvellent ses pouvoirs comme ses apparences, ce qui était en partie déjà le cas avec Moka de Rosario+Vampire et ses transformations toutes aussi fantaisistes. L'auteur joue indéniablement avec les codes et combine bien des éléments pour donner lieu à une aventure baignant dans un univers sombre et fantastique, et plantant déjà son petit chemin pour devenir un récit d'action, de fantômes et de pouvoirs. L'artiste reste donc en terrain connu tout en proposant un récit qui a sa propre patte, notamment parce qu'il se déroule dans un univers essentiellement urbain, même si les designs proposés attestent une difficulté pour l'auteur de renouveler ses esthétiques. On pense notamment à Kai, l'esprit accompagnateur de Chloe qui ressemble assez à Tsukune, même si l'une des ses apparences vient bousculer cette connexion et verse davantage dans le cartoonesque. Derrière un classicisme certain, les débuts de Ghost Girl montrent une capacité à proposer quelque chose de nouveau, une double direction qu'on espère voir se poursuivre par la suite. Dans tous les cas, le premier tome de cette nouvelle œuvre s'avère convaincant tant il est plus subtile artistiquement qu'il n'y paraît.
Du côté de l'édition, un constat évident s'impose dès la tenue en main de l'ouvrage : Celui-ci est en sens de lecture occidental. « Quelle idée a bien pu traverser l'esprit de l'éditeur ? », une question que nous sommes en droit de nous poser. Mais la directive vient bien d'Akissa Saiké lui-même, la version américaine de la série (renommée Ghost Reaper Girl) écopant du même impératif. L'auteur affirme donc sa connexion à la culture occidentale par ce choix qui, s'il est déroutant aujourd'hui, ne dessert pas l’œuvre.
En dehors de cet aspect, Delcourt/Tonkam offre un ouvrage à la bonne conception entre un papier de bonne qualité et un format un peu plus imposant que celui du shônen standard, tandis que le tome s'ouvre sur pas moins de 8 pages en couleur. Le tout a un prix somme toute correcte vu cette qualité, à savoir 7,99€. Si l'éditeur a parfois montré des faiblesses sur certains aspects, son travail mérite d'être salué quand la qualité est là.
Enfin, Benjamin Moro nous offre une traduction bien en phase avec cet univers digne d'un train fantôme, tandis que Kritopher Decker propose un lettrage bien calibré, et que la conception graphique d'Emelyn Pintat donne à l'ensemble une belle esthétique.