GTO - Paradise Lost Vol.12 - Actualité manga
GTO - Paradise Lost Vol.12 - Manga

GTO - Paradise Lost Vol.12 : Critiques

GTO - Paradise Lost

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 18 Août 2020

Dire de GTO - Paradise Lost qu'il s'agit d'une série en deçà des attentes, cela semble presque un euphémisme. Nouveaux élèves n'ayant que des problèmes de starlettes ne nous concernant que très peu et n'ayant pas la moindre trace de charisme (difficile de pondre à chaque fois des Urumi Kanzaki, Kikuchi, Murai, Miyabi, Tomoko...), personnages secondaires un peu à bout de souffle, un Onizuka qui peine lui-même à se renouveler... Si bien qu'après 11 volumes, Tôru Fujisawa semblait clairement en panne d'inspiration, et que c'est probablement en grande partie à cause de cela que la série a connu une longue pause au Japon en 2018-2019, avant de reprendre à partir de mai 2019 à un rythme assez régulier. En France, cette pause n'a évidemment pas été sans incidence, et le Great Teacher a été absent des étals de nouveautés des librairies pendant quasiment deux ans, avant de faire son retour en juillet dernier. On espère forcément que cette pause a permis à l'auteur de retrouver de l'inspiration pour enfin faire décoller Paradise Lost. Mais à l'arrivée, on se dit méchamment que l'oeuvre aurait peut-être mieux fait de rester enterrée...

On retrouve donc notre cher Onizuka face à un nouveau problème, dès lors qu'une adolescente de la classe voisine vient lui demander de l'aide car... elle est tombée enceinte ?! Qui plus est, tout porte à croire que l'homme qui lui a fait ça a profité d'elle en lui faisant miroiter sa richesse et sa fonction haut placée pour mieux la droguer. En somme, une belle pourriture, qu'il convient de punir... d'autant que, sans détour, l'adolescente, en guise de récompense, de laisser le Great Teacher coucher avec elle ! Pour le bien de son dépucela... hum, de son élève, Onizuka fera donc tout pour punir le coupable, et le retrouver ne s'annonce pas trop difficile puisqu'il a laissé sa carte de visite sur le lieu de son crime. C'est bien connu, tout le monde fait ça après avoir abusé d'une adolescente. Ca ne sent pas du tout le coup fourré. Nan nan. En tout cas, par pour Onizuka, qui se retrouve vite à passer un savon à la mauvaise cible: un certain Joe Kirishima, beau gosse richissime, travaillant dans la haute finance, et également bête de sexe capable de mettre toutes les filles à ses pieds. Et Onizuka a beau le prendre immédiatement en grippe, celui qui se fait surnommer "Animal Joe" s'incrustera avec plaisir dans ses affaires, jusqu'à se faire embaucher en tant que nouveau prof pour le "surveiller" d'encore plus près...

Joe Kirishima alias Animal Joe, cela vous dit quelque chose ? Cela est tout à fait possible, puisque, à l'origine, Animal Joe est une série que Tôru Fujisawa avait lancée au Japon en 2008. Comme bien d'autres oeuvres de l'auteur, ce manga fut abandonné en cours de route, après seulement un tome, en étant un échec si cuisant que même Pika n'a encore jamais osé le sortir en France. Alors quoi de mieux, pour essayer de relancer GTO - Paradise Lost, que d'aller repêcher l'antipathique héros de cette série avortée qui était complètement tombée aux oubliettes ?

C'est, en tout cas, ce que s'est apparemment dit Tôru Fujisawa. Et honnêtement, on se demande toujours ce qui lui a pris, tant rien ne va dans cette idée et donc dans ce tome. On passera outre les facilités, ou même la futilité de l'intrigue autour de cette élève enceinte, qui se résout de manière insipide sans jamais montrer quoi que ce soit d'intéressant. Car il y a plus navrant, et cela découle bien souvent de cet Animal Joe tout à fait insupportable. Non content d'être imbu de lui-même et de n'avoir aucun charisme, l'homme véhicule des choses qui, quand elles ne sont pas très beaufs, sont presque nauséabondes. Que penser en voyant toutes les filles qu'il croise (ou presque) être quasiment à ses pieds au point de presque mouiller (si si) parce qu'il est beau, riche et surtout a une très grosse Porsche pour frimer ? C'est bien connu, toutes les donzelles jouissent devant les grosses voitures, et l'image de la femme qui est véhiculée ici par ce personnage et par l'auteur est assez navrante. Si encore il y avait des nuances assez prononcées, pourquoi pas, mais là il n'y a rien.

Mais le plus critique, c'est qu'en plus de piquer la première place à Onizuka pour rien, ce gaillard antipathique parvient à rendre notre Great Teacher parfois presque aussi détestable que lui. On a ici un Onizuka bêtement jaloux pour souvent des conneries. Un Onizuka qui oublie son grand coeur et son souci pour ses élèves pour penser plus que jamais avec sa b*te. Un Onizuka qui serait prêt à forcer son élève à coucher avec lui si Joe ne venait pas l'interrompre. Ce héros si charismatique et mythique est grandement trahi par son auteur, ça en devient un massacre... Et la seule chose qui sauve un tant soit peu l'ensemble, c'est tout compte fait le bref passage dans le présent, où Onizuka est en prison, et où il commence à devoir faire face à des dangers plus amples.

Comme si ça ne suffisait pas, l'auteur s'est dit que ce serait une bonne idée d'arrêter le tome après 140 pages pour nous proposer, sur la soixantaine de pages restantes, "Re: Animal Joe", court spin-off d'Animal Joe qui fut dessiné en 2019 pour une raison précise: préparer le crossover avec GTO Paradise Lost. En réalité, ce crossover ne se ressent que dans les toutes dernières pages (qui étaient sûrement censées intriguer les lecteurs japonais à l'époque), et tout le reste se résume à de la beauferie dépourvue d'histoire. Au programme: filles qui tombent immédiatement sous le charme de Joe pour coucher avec lui dans sa grosse voiture, course de grosses voitures contre des racailles dans les rues tout en satisfaisant une autre fille via une application de vibromasseur à distance... Peut-être que certains aimeront ces grosses tutures et ces femmes puputes, mais concrètement, des dizaines de pages pour ça, pour du vide d'une lourdeur sans nom...

Bref, avec le douzième volume de GTO - Paradise Lost, quasiment rien ne va. Dans les volumes précédents, Tôru Fujisawa parvenait encore assez régulièrement à sauver les meubles, mais ici l'auteur ne montre rien de bon, rien d'inspiré, déterrant l'antipathique héros sans intérêt d'une autre de ses séries avortées, et finissant par trahir ce qu'incarne Onizuka. Pitié, faites que cette partie s'arrête vite, qu'Animal Joe retourne dans les oubliettes où il aurait dû rester, et que l'oeuvre retrouve un minimum d'intérêt avant qu'il ne soit vraiment trop tard...
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs