Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 24 Juin 2024
Toujours tourmenté par le cas d'Ivy, Toshiro se persuade qu'il va bien falloir qu'il abatte lui-même la sanctiflore mobile meurtrière, mais pour cela il va falloir la jouer discrètement: Yomiko a envoyé chez lui en cachette les dénommés Myan et Graham, deux mercenaires engagés pour surveiller Hikasa. Et il ne s'agit là que d'une petite étape d'un vaste plan mis en place parla jeune femme pour piéger les ennemis et faire sortir de sa cachette Kudai, le savant fou qui travaillait autrefois pour l'institut de transfloraison, qui était porté disparu depuis quarante ans et qui a créé Ivy pour Hikasa...
Ce plan occupe quasiment tout le volume et a pour point de départ une idée: faire fuiter l'existence d'un document confidentiel sur Kudai qui est en réalité un faux, dans le début d'attirer les opposants au gouvernement pour qu'ils lancent un assaut contre l'institut. C'est là que, en embuscade, Yomiko, ses acolytes et des mercenaires doivent refermer leur piège. Mais le plan est très risqué: la situation pourrait devenir grave si Akira venait à être capturé, si les opposants apprenaient que le document est un faux, ou s'ils parvenaient à s'emparer dudit document pour le faire passer pour vrai afin de précipiter la chute de l'institut...
Ce volume, porté par un plan où Yumiko et ses camarades jouent le tout pour le tout au risque de provoquer le pire, accentue alors tout naturellement la tension, jusqu'à des dernières pages nous laissant sur de très fortes attentes. Car comme vous pouvez vous en douter, absolument rien ne va se passer si facilement dans le stratagème concocté par la jeune femme et les siens, d'autant plus que la Bibliothèque s'en mêle bientôt et que certains membres de l'institut eux-mêmes pourraient voir d'un mauvais oeil tout ça s'ils l'apprenaient. Ainsi, les enjeux sont bien présents, sont soigneusement entretenus au fil des pages, et continuent de jouer sur des choses très critiques et proches de notre réalité actuelle (aaah, la façon dont les fake news peuvent se répandre...). Mais pour nous mener jusqu'à la suite (qui s'annonce trépidante), cette fois-ci Kasumi Yasuda prend surtout le parti de faire d'ans l'action via l'assaut contre l'institut, et de ce côté là aussi l'auteur continue de faire des merveilles, entre les mises à mort brutales, le suspense quant au sort de certains visages bien connus, les petits développements personnels qui continuent, et surtout des choix d'angles de vue et de découpage de l'action millimétrés et souvent ambitieux, tels que ce à quoi l'auteur nous a désormais bien habitués, pour notre plus grand régal.
Intense, ne nous lâchant jamais dans sa part d'action, toujours rigoureusement structuré dans ses avancées scénaristiques, intelligent dans ce que ce récit de SF anxiogène peut aussi dire sur notre propre époque, Fool Night frappe à nouveau fort, ce qui est désormais une habitude.