Fleurs de pierre Vol.1 : Critiques Partisans

Ishi no Hana

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 13 Décembre 2022

Les rééditions sont toujours plus nombreuses. De plus en plus de titres sortent des placards des éditeurs et viennent nous faire découvrir un pan de l’histoire du manga qu’une bonne partie d’entre nous n’a jamais connu. Et le manga dont nous allons parlé aujourd’hui n’échappe pas à cette règle. « Fleurs de Pierre » de Hisashi Sakaguchi  avait été partiellement édité chez Casterman dans la fin des années 1990, et la série ressurgit chez nous aux éditions Revival. Alors, faut-il se laisser tenter ?

J’ai lu, au cours des dernières années, beaucoup de réédition. Et disons qu’il y a boîte et à manger dans ce qui nous est proposé. Il y a certaines séries qui ne nous déçoivent pas comme Eden ou Banana Fish chez Panini. D’autres que l’on découvre trop tard comme Akira chez Glénat (désolé pour les ultra fans, mais j’ai trop lu pour pouvoir considéré ce manga comme un de mes classiques, même si c’est bien). Et enfin des mangas qui ont franchement mal vieilli, à mon avis, comme Rokudenashi Blues. Désolé encore pour les fans mais je n’ai pas pu aller au delà du tome 1, les personnages féminins étaient vraiment catastrophiques pour moi. C'est peut-être mieux après, très certainement, mais tant pis, on ne peut pas tout lire !

Alors quand est-il de « Fleurs de pierre » ? Et ben, force est de constater qu’elle fait partie de la première catégorie bien sur ! Sinon je n’en aurais pas parlé. Ça faisait longtemps qu’un manga « à l’ancienne » ne m’avait pas mis une telle claque ! C’est un petit bijou de narration.
Petit rappel de l’histoire : nous sommes en Yougoslavie, pendant la seconde guerre mondiale. Elle fait rage en Europe mais semble avoir épargné le pays pour le moment. Mais un coup d’état va venir bouleverser les choses. Le gouvernement voulant rallier Hitler va être renversé, et ainsi le pays cosmopolite va devenir la cible d’une attaque éclair et coordonnée de l’Allemagne et de ses alliés. Krilo, un jeune garçon, se retrouve en plein milieu du conflit. Il voit toute sa classe être décimée et il décide de tout faire pour retrouver sa famille, notamment son frère aîné Yvan qui faisait partie des universitaires révolutionnaires. Mais il va aussi retrouver sur son chemin une amie d’enfance, Fi, qu’il tentera par tous les moyens de sauver. Mais dans ces temps incertains, où les rancœurs du passé ressurgissent, où la mort côtoient le quotidien, pourra-t-il y arriver ?
Je suis assez soufflée par cette série. Qui aurait pu penser que je découvrirais cet aspect de la seconde guerre mondiale dans un manga ? C’est assez fou. Alors que dans les manuels, on se contente d’une phrase, ici le mangaka va dérouler de manière romanesque tous les enjeux du conflit. Krilo devient le témoin parfait de la plupart des événements. Tous les enjeux politiques sont abordées, que ce soit du côté des nazis mais aussi des différentes factions de la résistance : les communistes qui attendent une action de l'URSS, les nationalistes qui tentent de sauver leur pays, les collaborateurs qui n'ont pas hésité à vendre leur pays pour tirer leur épingle du jeu... Bref, c'est une période de guerre, troublée, et chacun essaie d'y faire face comme il peut. Krilo a le courage qu'on aimerait tous avoir si on était dans la même situation. Il fait preuve d'une abnégation sans borne, tentant comme il peut de retrouver son frère, et son amie d'enfance. Sans doute les derniers restes de sa vie d'avant. Alors le choc est d'autant plus terrible quand il retrouvera ce dernier et les révélations qu'il lui fera. Des révélations qui, à ne pas en douter, chambouleront toutes les convictions de Krilo.
Beaucoup de questions restent encore sans réponse. Notamment, qui est donc ce professeur apparu au début de l'histoire ? Son apparence et ses idées sont vraiment intrigantes. Et le fait de débuter l'histoire avec lui, son envie de sortir Krilo de son apathie... C'est un fusil de Tchekov sans aucun doute, mais la question est : pour quoi faire ? Je sens que son retour va être légendaire.

Bon, sinon, que dire du dessin ? C'est une masterclass. Du dessin old school mais d'une efficacité incroyable. Le tout est sublimée par une édition vraiment splendide , au format roman graphique qui rend vraiment hommage à ce trait si précis, à ces décors somptueux. En revanche, un petit bémol : le prix, 29€. Ce n'est pas donnée. Disons quand même que cela reste un manga, donc du noir et blanc, exceptée quelques pages couleurs au début. Quand on voit certains romans graphiques avec des formats similaires en couleur, mais moins cher... ça fait un peu mal. Après, c'est sûr que ça doit être un petit tirage, et le prix des BDs est en hausse en ce moment... Mais quand même. C'est le seul reproche que je ferais à ce manga.

« Fleurs de Pierre » démarre en trombe. Alors que la descente aux enfers de Krilo et Fi ne fait que commencer, nous sommes très intrigués par Yvan. Quel est son véritable objectif ? Pourquoi jouer ce jeu avec ce général nazi, bien qu'ils aient été amis d'enfance ? Et qu'est-il arrivé au professeur du début ? Est-ce que je suis la seule à me poser dix mille question sur ce personnage étrange qui a disparu à peine le conflit démarré ? Bref, pleins de questions dont on ne souhaite qu'une chose : des réponses, et le plus vite possible, je vous en supplie. La suite, vite, vite vite !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
kayukichan
19 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs