Fille de la plage (la) Vol.2 - Actualité manga
Fille de la plage (la) Vol.2 - Manga

Fille de la plage (la) Vol.2 : Critiques

Umibe no onna no ko

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 02 Juillet 2015

Devenus en quelque sorte des sexfriends, Koume et Isobe se perdent un peu de vue après l'altercation violente de ce dernier avec Kashima. Isobe s'isole et décide de faire part de ses problèmes sur le blog de son défunt frère, tandis que Koume tente de reprendre un quotidien normal en étudiant, en écoutant les tourments sentimentaux de son amie Keiko amoureuse de Kashima, ou en sortant avec des copines à la rencontre d'autres garçons où elle retrouve Misaki. Après un premier tome assez "violent", le deuxième volume semble plus apaisé pour les deux adolescents... mais les apparences peuvent être très trompeuses. Tout au long des premiers chapitres, Asano met en exergue une sorte de fuite en avant de ces deux adolescents qui, quoi qu'ils fassent, ne parviennent toujours pas à refermer leurs blessures et reprennent finalement, le plus naturellement du monde, leur relation corporelle par l'intermédiaire d'une Koume plutôt entreprenante... Mais cette relation pourra-t-elle seulement les sauver ?

La réponse se dessine au fil de chapitres où l'on a tout le loisir d'appréhender la vanité de la relation des deux personnages principaux qui, pour s'échapper de cette petite ville sans grand intérêt et pour fuir leurs problèmes, vont toujours plus loin dans une liaison qui ne peut leur apporter qu'un bonheur factice tant elle est fausse. Entre le sexe sans sentiments ou les séances de masturbation d'Isobe devant le porno dont il se gave, Inio Asano banalise l'acte sexuel censé être si pur pour faire ressortir faire ressortir tout l'aspect paumé d'adolescents qui ne croient en rien et ne trouvent aucun vrai bonheur, comme beaucoup de personnes de leur âge. A leurs ébats parfois assez hards leur donnant un tant soit peu l'impression d'exister et de vivre, répond un quotidien morne où ils ne savent que faire celui-ci prenant pleinement forme à travers les portraits d'une ville qui reste toujours la même : terne, ennuyeuse, où il ne se passe rien. Asano dépeint à nouveau les choses avec un certain éloignement, une forme de neutralité qui souligne parfaitement le plaisir factice qu'est cette relation. Car quoiqu'ils fassent Isobe et Koume ne voient rien changer. Ce cadre reste toujours le même, et leurs problèmes ne s'effacent pas.

Koume est pourtant devenue plus attentive envers Isobe, mais celui-ci ne la regarde déjà plus, poursuivant sa fuite dans sa quête de l'idéalisée fille de la plage. Ces deux-là, tous deux meurtris, sont destinés à ne jamais être en osmose, et l'ont peut faire un parallèle intéressant entre leur relation et celle plus banale entre Keiko et Kashima.

S'il s'achève d'une façon plutôt ouverte sur l'avenir, le récit reste volontairement très incertain sur ce que deviennent les deux personnages principaux, comme pour signaler une dernière fois leur errance.
Quand Asano démystifie le sexe, le banalise en tant qu'exutoire pour une jeunesse paumée, cela donne un nouveau portrait juste et dérangeant des thématiques phares d'un auteur qui, série après série, se confirme en porte-parole d'une génération désabusée.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs