Fatima déesse de la vie Vol.2 - Actualité manga

Fatima déesse de la vie Vol.2 : Critiques

Ikigami no Fatima

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 29 Décembre 2014

L'armée d'Areg a envahi la cité de Chaouen pour s'emparer de la déesse Fatima, mais celle-ci a déjà été kidnappée par quelqu'un d'autre : Erik, brigand qui ne laisse pas la déesse insensible, car il ressemble trait pour trait à un très ancien amour...


Fait prisonnier par la Princesse d'Areg Rachid alors qu'il revenait tout juste dans sa ville, Utarid est chargé par celle-ci de retrouver Fatima, sans quoi le saccage de la ville et de ses habitants reprendra. Accompagné de deux sbires de Rachid, le jeune intendant se met en route, mais il n'est pas au bout de ses peines, car les retrouvailles avec la déesse risquent fort de provoquer d'autres drames...


Après un premier volume à l'ambiance intéressante, mais où le fond peinait à décoller, la suite et fin de Fatima Déesse de la Vie fait réellement décoller les choses, en enchaînant des rebondissements suffisamment bien huilés pour capter l'attention. Avec des événements comme ce qui se passe à Taza (où tout est trop rapide) ou l'arrivée de la Princesse Lulu (qui semble sortir un peu de nulle part), on reste clairement sur des rebondissements assez artificiels, mais ils ont le mérite d'arriver au bon moment et, surtout, d'offrir malgré tout des pistes intéressantes, comme la traite des blancs à Taza, ou l'ambivalence de chacune des villes en guerre, qui souhaitent simplement s'emparer de la déesse pour survivre. Suite à quoi la cité de Chaouen, qui a toujours égoïstement monopolisé la déesse pour son compte, se voit grandement nuancée.


Mais ces nombreux événements sont surtout un excellent moyen pour Raika Mizushima d'approfondir un peu plus ses personnages. Tandis que l'on découvre mieux l'ancien amour perdu de Fatima, ce qu'elle ressent pour Erik et le bon fond que pourrait cacher le brigand, on découvre ou retrouve également avec plaisir des personnages secondaires comme les deux sbires de Rachid ou la petite Aicha, et l'on suit avec intérêt le ressenti de la princesse d'Areg ou de la princesse Lulu, bien que cette dernière soit expédiée. Surtout, c'est évidemment Utarid qui est le plus intéressant, partagé entre son désir de protéger sa ville et l'égoïsme que celle-ci a pu montrer, et tiraillé entre son amour impossible pour la déesse, le fait qu'il devra peut-être la tuer si les choses tournent trop mal, et sa prise de conscience de tout le mal que les siens lui ont fait par le passé.


La fin de la série se révèle alors riche de sens, avec une sorte de rédemption humaine plutôt douce-amère et très bien tournée... qui, toutefois, n'occulte pas l'aspect très rapide de la plupart des événements, et la mise en suspens de ce qu'il advient de la plupart des personnages secondaires.


A la manière d'un contre des Mille et Une Nuits, ce sera donc au lecteur de combler certains trous au gré de son imagination. Comme beaucoup de contes, Fatima déesse de la vie occulte beaucoup d'éléments secondaires (au risque de frustrer), pour mieux se concentrer sur les principaux tourments de son récit, où la créature fantastique qu'est Fatima captive en étant l'objet des desseins d'hommes ni tout blanc ni tout noir, chacun d'eux ayant une faute à réparer. L'impact visuel assez unique, où les décors bien présents, mais toutefois trop lisses sont compensés par le beau design des personnages (l'élancée Fatima reste fascinante), contribue grandement à l'ambiance plutôt immersive.


Et pour profiter au mieux de ce conte aux notes orientales, nul doute qu'il vaut mieux lire les deux volumes d'une traite (le tome 2 compensant bien les lacunes du volume 1), d'où l'excellente initiative des éditions Komikku d'avoir publié les deux tomes simultanément !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs