Fatima déesse de la vie Vol.1 - Actualité manga

Fatima déesse de la vie Vol.1 : Critiques

Ikigami no Fatima

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 26 Septembre 2014

Dans un monde désertique où l'eau est devenue une denrée rare, Fatima fait figure de bénédiction. Surnommée la Déesse de la Vie, cette femme centenaire, mais toujours aussi jeune, muette et profondément énigmatique, détient le pouvoir de déceler les sources d'eau, ce qui lui vaut d'être précieusement gardée dans la ville de Chaouen par les intendants, qui se succèdent de père en fils. Désigné pour remplacer son père mourant au poste d'intendant de Fatima, le jeune Utarid est très vite confronté à des graves problèmes : la ville de Chaouen, qui possède le pouvoir absolu grâce à son contrôle des sources, attise les jalousies d'autres contrées, mais attire également la convoitise plus personnelle d'individus prêts à s'emparer de la Déesse pour s'enrichir. Quand Fatima est enlevée par un un bandit roux nommé Erik, Utarid se doit de retrouver ça trace, mais il n'est pas au bout de ses surprises, car d'autres dangers guettent sa ville, et la Déesse en personne risque de lui réserver quelques surprises...


Courte série qui est la première oeuvre reliée de la mangaka Raika Mizushima, Fatima Déesse de la Vie voit paraître simultanément les deux volumes qui la composent aux éditions Komikku, l'éditeur ayant par ailleurs décidé de chouchouter son nouveau bébé. Si la quatrième de couverture pourra laisser circonspect (quelqu'un peut me dire ce qu'est la "néo-fantasy" ?), on reste séduit par une édition française enrichie par rapport à l'édition japonaise : la couverture bénéficie d'un grand soin, les pages couleur de la prépublication nippone ont été reprises, et papier, impression et traduction sont franchement agréables. Mais une superbe édition ne peut occulter les défauts d'une série sans doute trop brève pour bien exploiter son univers.


Il y a pourtant, d'emblée, un certain charme qui se dégage du monde imaginé par l'auteure. Il faut toutefois passer des dessins dont les décors orientaux s'avèrent assez pauvres, lisses, très peu nuancés dans les teintes et dans les jeux d'ombre, pour découvrir un design des personnages assez plaisant dans son aspect élancé, surtout en ce qui concerne la fameuse Fatima, sublime créature dont les traits fins et les yeux perçants s'avèrent séduisants, ou en tout cas suffisamment séduisants pour que notre héros s'entiche vite d'elle. Il faut dire qu'en plus de sa beauté, la demoiselle, de par son mutisme, ses gestes gracieux, le fait qu'elle soit enfermée, son âge qui n'a pas prise sur son physique et les légendes négatives qui courent sur elle (quiconque l'approche trop voit sa vie écourtée, ce qui se confirme avec les différents intendants), dégage une forte aura de mystère et de fascination, autour de laquelle on attend des explications. Mais celles-ci arriveront-elles ?


Pas dans le tome 1, en tout cas, Raika Mizushima préférant très vite emballer son récit autour de l'enlèvement de la Déesse et de ce qu'il implique de menaces pour Utarid et pour la ville de Chaouen. Et les problèmes débutent par-là : tout va très vite, et sur le seul tome 1 on a le sentiment de passer à côté de beaucoup de choses dans cet univers qui mériterait un peu plus d'attardement. Le monde désertique et la ville de Chaouen sont à peine présentés, le rôle qu'aura Utarid en tant qu'intendant est vite passé en revue, certains ajouts plus futuristes (les engins volants du tout début) sont simplement aperçus et ne servent pour l'instant à rien, les quelques personnages secondaires comme Aicha manquent cruellement d'intérêt, car ils sont mal (voire pas) introduits...


Arrivé à la moitié de la série, c'est l'impression d'un univers plein de charme, mais largement sous-exploité qui domine, impression renforcée par des événements peu immersifs. Attention, le rythme est bien au rendez-vous, et quelques surprises sont là du côté des décisions qui se profilent chez Fatima, mais globalement on peine à s'intéresser aux tourments liés au passé dramatique de la Déesse qui sont trop vite expliqués, à l'action qui manque de punch et est peu limpide, aux quelques drames qui auraient pu être forts s'ils n'étaient pas expédiés en quelques cases (sur le coup, votre serviteur n'avait même pas compris qu'un certain personnage était mort, c'est dire), aux agissements d'autres ennemis qui sont eux aussi trop vite mis en place.


Pour apprécier le titre, il faudra donc passer outre de nombreuses carences dans les dessins, l'univers et le déroulement de l'histoire. Si vous y parvenez, vous découvrirez une lecture qui ne vous marquera sans doute pas, mais qui révèle un certain charme dans ses connotations orientales et fantastiques et dans son envoûtante héroïne.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
11 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs