Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 20 Juin 2017
La cérémonie d'invocation du Saint Graal se rapproche, et chacun des derniers participants s'apprête à mener l'ultime bataille.
Kirei Kotomine a tué Tokiomi, a manipulé Kariya Matô pour s'approprier Berserker, a capturé le réceptacle du Graal et épouse de Kiritsugu Irisviel Von Einzbern, a poussé Saber et Rider à s'affronter afin de les affaiblir, et n'a plus qu'à demander à Archer de s'en mêler... Il est dans une position on ne peut plus favorable pour acquérir le pouvoir du Graal... mais cela l'intéresse-t-il seulement ? Une dernière discussion avec Irisviel risque fort d'en révéler pas mal sur lui, mais aussi su le souhait de Kiritsugu, l'homme qu'il traque. Le lecteur voit alors s'opposer deux hommes au fond bien différent. La conversation avec Iris permet à Kirei d'apprendre, mais pas de comprendre, l'attachement de l'homoncule à celui qui fut son époux pendant plusieurs années, ainsi que le souhait de cet homme froid qui a renoncé au bonheur et à la joie pour poursuivre un idéal utopique. Utopique, car le récit imaginé par Gen Urobuchi offre une vision assez sombre de la condition guerrière de l'être humain, condition dont il semble difficile de s'extirper. En face de Kiritsugu, il y a un homme au coeur vide, qui se contrefiche du Graal, et dont le seul but semble de tuer son adversaire. Et dans sa quête utopiste, Kiritsugu n'a cessé de perdre les personnes qui étaient à ses côtés, comme un inévitable destin. Egalement, le fait qu'il se considère désormais seul, alors que Saber est toujours là pour le servir, en dit à nouveau long sur la façon dont il continue de considérer la Servant.
Cela nous promet un affrontement final intense entre les deux hommes, mais avant d'en arriver là, ce douzième tome continue de s'intéresser avec réussite à ses autres figures.
Ainsi, Saber, peu en avant dans ce volume, se retrouve-t-elle face à une ancienne connaissance profondément déstabilisante : l'identité de l'esprit héroïque en Berserker se dévoile enfin, dès lors on comprend mieux pourquoi ce dernier voue une telle haine à Saber, et l'affrontement qui se prépare promet alors beaucoup.
Mais c'est encore un autre cas qui intéresse le plus dans ce tome, celui des deux personnages s'affichant sur la jaquette. L'heure de la remise en question arrive pour Waver, dès lors qu'il discute avec son faux grand-père... Le passage est court, mais véhicule beaucoup de choses concernant ce que le jeune mage, sans le savoir, a apporté au vieux couple chez qui il s'est immiscé. Et c'est un Waver tourmenté qui en ressort, un Waver qui devra peut-être ranger au placard ses certitudes et son côté arrogant pour changer et devenir plus adulte. Pour cela, il pourra compter sur son Servant, qui a sans doute pris pour lui un tut autre rôle que celui de serviteur... Enfin, le tome est marqué par un affrontement entre deux Rois. Le combat est rendu épique par la noblesse et le charisme des deux guerriers, mais aussi par la découverte du Noble Phantasme impressionnant de l'un d'eux. Il y a beau y avoir quelques découpages un peu confus de l'action, les encrages et les angles de vue de Shinjirô font parfois des merveilles, et de cet affrontement on retient surtout la disparition du plus vaillant des guerriers ainsi que la prise de maturité de son ami, à qui l'on a ordonné de vivre.
Entre préparatifs des ultimes plans, nouvelles informations sur certains personnages, morts dures et inévitables, et prémisses d'un duel final intense, il se passe beaucoup de choses dans ce volume noir et tendu qui nous prépare au mieux au grand final.