Family Compo - Deluxe Vol.1 - Actualité manga
Family Compo - Deluxe Vol.1 - Manga

Family Compo - Deluxe Vol.1 : Critiques

Family Compo

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 08 Novembre 2010

Après des années passées à guetter sur le marché de l'occasion, une trouvaille se négociant qui plus est au prix fort, il faut bien avouer que les lecteurs de mangas étaient découragés de pouvoir mettre la main sur un volume de Family Compo, publié chez Tonkam il y a quelques temps. Panini ayant les droits de diffusion de l'ensemble des séries de Tsukasa Hojô, le calvaire prend fin : voici après tant d'attente le premier volume de la réédition de Family Compo chez nous.

Masahiko est un futur étudiant. Il a perdu sa mère alors qu'il n'était qu'en maternelle. Son père est souvent absent de la maison et périt dans un accident de la circulation. Le jeune homme se retrouve orphelin et sans ressources. Sa tante Yukari Wakanae lui propose de venir vivre avec elle, son mari Sora et sa fille Shion. Secoué par la ressemblance entre cette tante qu'il n'avait jamais rencontrée et sa défunte mère, alors que cette dernière n'avait qu'un petit frère, Masahiko accepte finalement l'invitation et emménage chez les Wakanae. Mais cette famille a un secret qui ne tarde pas à être dévoilé : sa tante est en fait un homme et son oncle une femme ! Sa cousine Shion serait-elle de même son cousin ?

Quel plaisir de retrouver Tsukasa Hojo dans cette série humoristique ! Tout y est : des graphismes léchés, des personnages attachants en à peine quelques chapitres et une intrigue qui change des éternels espion(ne)s et tueurs à gages. L'auteur pose les bases de son intrigue dès ce premier volume en ne tergiversant pas avec l'existence du secret : cela permet d'éviter une lourdeur certaine. Lourd, ce premier tome ne l'est clairement pas. Hojo entremêle sensibilité et humour de façon beaucoup plus efficace et moins niaise qu'il ne l'a fait dans ses autres séries. Un très bon point que cette balance perpétuelle entre l'humour et des dialogues naturels entre Sora et Yukari Wakanae typés tranches-de-vie. Les lecteurs habitués aux City Hunter, Cat's eye et autre Angel heart, n'ayant jamais jeté un oeil sur les one-shots du maître, seront surpris, car ce premier tome de Family Compo se rapproche davantage de ces oeuvres courtes. L'essentiel du tome est consacré à Masahiko placé dans des situations théâtrales (la plongée dans un bar travestis, passage peu étonnant mais excellent) qui doit accepter le secret des Wakanae. Hojo ne délaisse donc pas son humour traditionnel mais il tend aussi vers une finesse certaine. L'ensemble des chapitres se montrent vraiment agréables, avec des touches généreuses (« toute la gentillesse d'une famille dans un bol de riz »). L'on peine à percevoir pour l'instant vers où Hojo veut nous emmener, même si l'on devine que la découverte de la véritable identité sexuelle et affective de Shion sera au coeur du récit. Pourtant, ce même personnage semble réserver des surprises beaucoup plus conséquentes. Son caractère bien trempé (l'adolescente parle de fugue) et son enfance dans une famille avec un tel secret (ses relations avec ses parents sont tout à fait particulières, tout n'est en fait pas si innocent et rose malgré l'humour...) pourraient bien se révéler comme les éléments-clefs de la réussite de cette série.

Même si Panini nous permet de profiter de nouveau de ce manga, il faut émettre de grosses réserves quant à l'édition qui n'est clairement pas à la hauteur de l'attente. En voulant se distinguer de la précédente édition de Tonkam, Panini a voulu faire une édition deluxe à partir de l'édition japonaise normale. Il semble que l'éditeur ait eu les yeux plus gros que le ventre. Les planches originelles figurent dans un plus grand format et cela n'est pas en soi un défaut, au contraire ! Mais là où Panini n'a pas suivi son objectif, c'est bien au niveau des pages couleur. Celles de l'édition nippone n'ont pas été reprises : c'est bien la peine de vouloir faire une édition deluxe... Mais le plus gros problème réside ailleurs : les fautes d'orthographe sont nombreuses et les astérisques n'indiquent pas les bons mots ! Cela fait mal pour un premier tome aussi attendu, et c'est même surprenant puisque Panini ne s'en sort pas si mal sur les autres séries de Hojo. La couverture est néanmoins un bon point : le style dépouillé donne un aspect plus classe.

Malgré une édition à la ramasse, ce premier tome de Family Compo est donc foncièrement généreux et agréable grâce à des personnages attachants dès le départ et au trait de l'auteur dont on ne se lasse pas.


Rogue


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
RogueAerith
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs