Evol Vol.5 - Manga

Evol Vol.5 : Critiques

EVOL

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 26 Novembre 2024

Contre toute attente, Thunder Girl et Lightning Volt ont été sauvés alors qu'ils étaient sur le point de trépasser. Mais Mom, dirigeante de la section orientale du Conseil des Héros, n'a pas fait ça par charité. Leur échec doit servir d'exemple pour galvaniser encore plus les nombreux héros désireux de faire leurs preuves, et la mission prioritaire de tout ce "beau" monde est claire: éliminer les EVOL et en ramener un ou une encore en vie, quel que soit son état, pour l'analyser et tenter de comprendre comment de simples gosses ont pu acquérir des pouvoirs normalement réservés à une élite. Comme toujours, dans tout ça, il n'est pas question pour les héros d'exercer une véritable justice, mais plutôt pour cette fameuse élite de veiller à garder ses privilèges...

Dans cette optique nauséabonde et qui a toujours beaucoup de choses à dire sur notre propre société, Thunder Girl a encore droit à une chance, mais ce n'est pas le cas de son frère Lightning Volt qui n'a plus de pouvoir et qui est banni. Mais s'il n'agira plus purement pour le compte des hauts-placés méprisants, l'ancien héros, malgré sa perte de pouvoir, reste encore décidé à jouer les justiciers, à exercer sa vision biaisée de la justice, en conservant lui aussi le but d'éliminer les EVOL.

Le monde des pourris continue alors, toujours plus, de toutes parts, d'évacuer sa haine sur les EVOL, y compris sur les réseaux sociaux om les haters s'en donnent à coeur joie sans trop réfléchir. Mais si la planète entière ou presque semble haïr les EVOL, ces derniers comptent désormais bel et bien leur rendre la pareille: puisqu'il n'y a a priori plus d'espoir à placer en les humains, autant anéantir le monde entier. Plus que jamais, cette pensée se consolide chez nos héroïques anti-héros: coupable ou innocent, personne ne sera sauvé. Mais il leur faut désormais trouver un moyen concret de détruire le monde avant que les héros ne viennent s'en mêler pour les tuer, mais aussi avant de perdre eux-même pied. Sur ce dernier point, c'est inévitablement Akari qui intrigue et touche le plus, tant tout ce qu'elle a subi, ses fantômes, ses traumatismes, son sentiment que tout le monde la déteste, sa défiance totale envers le monde entier, continuent de la marquer en profondeur, jusqu'à la rendre toujours plus violente. Une violence qui reste surtout un cri de douleur et de désespoir... mais ça, à l'heure où la fin du monde est proche de démarrer, y a-t-il encore quelqu'un pour le comprendre ?

Des réponses à cette question pourraient bien se dessiner à travers deux choses, à commencer par la manière dont le phénomène des EVOL s'étend au-delà du Japon. A différents endroits de la planète, des enfants malmenés par la société adulte voient des pouvoirs s'éveiller en eux, eux aussi, et ils sont autant d'occasion pour Atsushi Kaneko de taper vite et fort, comme un coup de poing bien violent, sur nombre des vices et horreurs que la jeunesse doit affronter dans ce monde dégueulasse sans avoir le choix: guerre, enfants-soldats, prostitution, trafic d'organes, harcèlement... Quant à la deuxième chose, elle prend la forme d'un nouveau personnage on ne peut plus intrigant dans les dernières pages.

Le chaos et la critique de société radicale et punk d'EVOL sont toujours superbement menés par Atsushi Kaneko, encore plus sous son habituel trait épais fait de contrastes, de violence énervée et de merveilles de mise en scène et de découpages. La fin du monde semble bien entamée, et on la suit intensément.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs