Escale à Yokohama Vol.7 - Actualité manga
Escale à Yokohama Vol.7 - Manga

Escale à Yokohama Vol.7 : Critiques

Yokohama Kaidashi Kikô

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 02 Mars 2022

Les saisons continuent de s'écouler à leur rythme, et l'hiver cèdera bientôt sa place au printemps. Ici, Takahiro s'éclipse du banquet du village pour s'offrir une étonnante virée avec Alpha. Là, en la compagnie du jeune garçon, notre héroïne s'extasie devant le givre qui rend le paysage tout blanc. Puis quand le printemps arrive tranquillement, d'autres activités posées reprennent: notre héroïne décide de sortir photographier les environs de la maison avec l'appareil envoyé par son maître, de son côté Kokone est surprise dans une livraison par Maruko... et le résultat de chacun de ces petits moments est toujours le même: la lecture d'Escale à Yokohama fait un bien fou, tant Hitoshi Ashinano nous impose, par la force de son découpage et de ses cadrages, un rythme doux et lancinant où, en même temps qu'Alpha et consorts, on profite de chaque petit instant.

Oui, le bien-être procuré par cette lecture est toujours aussi prégnant, authentique... et pourtant, on le sent assez vite mais avec l'habituelle douceur de l'oeuvre, il y a quelque chose en plus qui point le bout de son nez dans ce volume. Cela commence par ces instants où, à l'aube du printemps, Alpha se pose calmement à l'extérieur de la maison et réfléchit tout simplement sur celle-ci. Sur ce à quoi servait la pièce où est installé son café avant, précisément, qu'il ne devienne un café. Sur des souvenirs qu'elle a visiblement oubliés puisque son maître lui a autrefois dit qu'à cette époque elle était déjà là. Sur la raison pour laquelle son maître a fini par faire de cette pièce un café, perdu au milieu de nulle part. Ou même sur ce que peut bien devenir son maître lui-même, qui ne lui a pas donné de nouvelles depuis l'envoi de l'appareil-photos. Chaque petite interrogation d'Alpha découle de la précédente pour, à l'arrivée, surtout lui faire prendre conscience d'une chose: alors qu'autrefois elle se satisfaisait de sa vie même sans son maître et qu'elle continue d'aimer avoir une part de solitude, depuis qu'elle a rencontre Papi, Takahiro, Kokone et les autres elle aurait du mal à se passer d'eux, et leur absence la rendrait peut-être folle. Les instants passés avec eux sont autant de moments précieux qui ont élargi ses horizons, autrefois limités à son café. Et ces horizons, elle se verrait bien, éventuellement, continuer de les agrandir...

C'est sur ces considérations finement menées qu'arrive alors un événement qui risque de chambouler quelque peu le récit, car si Alpha sait apprécier chaque petite merveille que peuvent lui offrir son cadre de vie, son entourage et la nature, le fait est que cette même nature, quand elle se déchaîne en étant incontrôlable, peut en rien de temps tout arracher... Pour autant, pas question pour l'auteur d'alourdir son récit: malgré cet instant décisif au bout duquel règne quand même une pointe de mélancolie, Ashinano ne perd pas de vue son rythme et son atmosphère typiques. Mais simplement, cet événement cristallise de plus belle le désir né en Alpha et évoqué précédemment.

Au-delà de sa délectable atmosphère habituelle, Escale à Yokohama semble alors s'offrir ici un volume charnière, qui amène une pointe de bouleversement pour amener Alpha vers de possibles nouveaux horizons. Toute la magie d'Ashinano étant d'amener à merveille ce changement par le biais des quelques réflexions de son héroïne, et de ne rien perdre du charme typique de son oeuvre.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs