Enfants loups (les) - Ame & Yuki Vol.1 - Actualité manga

Enfants loups (les) - Ame & Yuki Vol.1 : Critiques

Ôkami kodomo no ame to yuki

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 11 Juin 2013

"Les enfants... que voulez-vous devenir plus tard ? Des humains... ou des loups ?"

Tout comme les deux précédents films de Mamoru Hosoda La Traversée du Temps et Summer Wars, les Enfants Loups, nouveau grand succès amplement mérité du réalisateur, a droit à son adaptation en manga supervise par Hosoda lui-même. Une oeuvre prévue pour faire trois volumes et qui offre sa chance à une jeune auteure du nom de Yû, qui signe là son tout premier volume relié. Pour bien faire les choses, Kazé Manga nous propose les débuts du manga au moment de la sortie du film en DVD et blu-ray, histoire de prolonger le plaisir.

Que l'on soit clair dès le départ : cette version manga n'apportera pour l'instant aucune surprise à quiconque a vu le film, puisque Yû y suit à la lettre l'histoire du long-métrage sans jamais s'en écarter. On suit donc Hana, jeune étudiante dans la banlieue de Tokyo, qui va faire la connaissance d'un mystérieux et beau jeune homme venu assister librement aux mêmes cours qu'elle. De fil en aiguille, les deux jeunes gens nouent des liens forts qui se muent rapidement en amour. Mais alors que les sentiments des deux amoureux s'approfondissent, lui en arrive à révéler son secret : il est un homme-loup, le dernier de son espèce. Mais pour Hana, cela ne change rien. Tous deux emménagent ensemble, leur union est forte, si forte que bientôt naît une petite fille-loup, Yuki, puis un an après son petit frère Ame. Hormis cette vérité des hommes-loups qu'il leur faut cacher, tout semble sourire aux deux amoureux et à leur jeune progéniture, qu'ils vont pouvoir élever ensemble. A moins qu'un drame ne survienne rapidement et brutalement...

Kazé Manga ayant pris soin de ne pas révéler le contenu du fameux drame dans son synopsis, nous éviterons ici d'en parler, même si quiconque a vu le film ou connaît tout simplement le synopsis de ce dernier en connaît déjà la teneur, point de départ de tout. Contentons-nous donc simplement de souligner l'habileté d'un premier volume qui, dans sa majorité, n'est que l'introduction (en gros, environ les premières 30 minutes du film) de ce que sera l'histoire.
On suit donc pendant la moitié du volume la naissance de l'amour entre Hana et son homme-loup, de leur rencontre à la concrétisation de leurs sentiments. Et comme dans le film, cet aspect est vite passé en revue, ne s'étire pas plus que de raisons, va à l'essentiel par le biais d'étapes qui font parfaitement ressortir l'évolution sentimentale des deux jeunes amants, que l'on prend vite en affection tant ils paraissent naturels. Au bout du chemin survient alors le drame, aussi sobre que dans le film histoire de ne pas trop briser une ambiance jamais lourde, puis les débuts d'une vie plus délicate, qui fait d'ores et déjà la part belle au courage d'une mère jeune et un peu fragile, mais déjà marquante dans sa volonté de dépasser les drames et les préjugés des citadins et dans sa détermination à faire de son mieux, au risque de s'épuiser totalement à sa tâche.

Surtout, le drame est à peine passé que l'ambiance chaleureuse revient déjà au galop, dès lors que l'on découvre plus en profondeur les deux enfants loups, Ame et Yuki, que nous seront amenés à voir grandir petit à petit. Et c'est un régal, tout simplement,tant les deux enfants sont bien campés. Ainsi, il paraît difficile de résister aux frasques de la petite Yuki, véritable ventre à pattes et pile électrique qui ne s'arrête jamais et enchaîne les bêtises, tandis que son petit frère Ame, son exact opposé, devient vite mignon et attachant et donne envie de le protéger tant il apparaît mignon, timide et chétif. Les deux font la paire et vont se faire un plaisir d'animer constamment la lecture.

Finalement, ce premier tome est en majorité dans le registre de l'introduction, extrêmement fidèle au film et bien huilée, et tout commence réellement avec le dernier chapitre de ce tome assez court (même pas 160 pages) et l'arrivée de nos héros en pleine campagne, pour une nouvelle vie qui s'annonce bien différente de celle en ville, et que la mangaka s'applique déjà mettre en valeur via des décors paisibles présent quant il faut, mais aussi via la détermination de Hana pour s'imposer dans ce nouveau cadre face à une nature capricieuse et à des habitant au premier abord un peu ronchons. Autant dire que l'on a hâte de lire la suite, que l'on connaissance déjà l'histoire ou non.

Une hâte bien entretenue par le style de Yû, dont la grande clarté entretient l'aspect très chaleureux de l'ensemble. Légèrement plus arrondis que le design original de Yoshiyuki Sadamoto et aussi un peu plus relâchés, les visages sont limpides, expressifs, font clairement passer les sentiments des personnages. Ame et Yuki arborent souvent des bouilles irrésistibles, que ce soit dans leur look humain ou leur look d'enfants-loups (par ailleurs bien retranscrit), tandis que les décors se font présents uniquement quand il le faut pour renforcer les ambiances, notamment dès qu'ils s'agit de mettre en valeur un cadre campagnard que l'auteure croque très joliment. On se laisse tout simplement porter par la tendresse, la chaleur et l'apaisement que l'ensemble dégage, même si Yû ne prend absolument aucun risque, au point d'aller jusqu'à reprendre exactement les mêmes plans que le film lors de plusieurs scènes (ce qui devrait ravir, les amateurs des scènes en question, comme cette scène déjà célèbre où Yuki ronge le pied de table).

En somme, l'adaptation manga des Enfants Loups démarre sous les meilleurs auspices. Yû n'y prend aucun risque, est totalement fidèle au film jusque dans la mise en scène, mais a très bien saisi l'essence du long-métrage pour nous offrir des débuts chaleureux, tendres et touchants. Il n'y a donc aucune raison de bouder son plaisir, me^me si la surprise ne sera évidemment pas là pour quiconque a vu le film.

Côté édition, on a droit a quelque chose de soigné : couverture de très bonne qualité, premières pages en couleur, bonne traduction (là aussi dans l'esprit du film, comme le montrent par exemple les "Miam miam" de Yuki) et bonne impression. On pourra juste trouver le papier un peu trop fin.


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur

15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs