Enfant et le maudit (l') Vol.8 - Actualité manga
Enfant et le maudit (l') Vol.8 - Manga

Enfant et le maudit (l') Vol.8 : Critiques

Totsukuni no Shoujo - Siúil a Rún

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 16 Septembre 2020

Afin de sauver Sheeva, le Professeur a été à deux doigts de commettre l'irréparable en sacrifiant la vie d'un autre, mais la toute petite part d'humanité résidant encore en lui l'a fait s'arrêter net au dernier moment. En rentrant dans la demeure où il avait trouvé refuge avec Sheeva, il constate toutefois que la fillette n'a pas suivi sa recommandation: elle n'est plus là... mais pour quelle raison ? A-t-elle été attrapée par les ennemis de l'intérieur ? En se précipitant dans la neige pour essayer de la retrouver, on sent à nouveau tout son attachement pour cette toute petite fille qui est son unique raison de vivre. Et quand il la retrouve enfin recroquevillée sous un arbre avec le médaillon qu'il lui a donné, l'inquiétude laisse place à d'autres sentiments...

"Si tu n'es plus là, je..."

Une nouvelle fois, Nagabe nous sert dans la première partie du tome l'un de ces nombreux passages où il sait sublimer le lien entre ses deux héros pourtant si différents face à l'adversité. Les recherches du professeur pour retrouver Sheeva en sont donc un fort exemple, mais il y a aussi le sentiment de culpabilité que celui-ci conserve à l'égard de la malédiction qui touche désormais la fillette depuis qu'il l'a touchée... Seulement, a-t-il raison de le prendre ainsi ? Sheeva, dans les épreuves, a elle aussi un peu mûri, tout en conservant sa pureté enfantine et son besoin d'affection, et elle prouvera très bien tout ceci dans un très joli passage où, avant un câlin forcément riche de sens, elle exposera au Professeur une vérité sur sa malédiction qu'elle avait préféré lui taire, précisément pour le préserver à sa manière. Une bienveillance mutuelle toujours aussi touchante se montre entre ces deux-là... et pourtant, c'est précisément cette affection qui poussera le Professeur à prendre la plus radicale des décisions pour protéger celle en qui il tient plus que tout: puisqu'il ne peut se résoudre à sacrifier quelqu'un d'autre, c'est sa propre âme qu'il sacrifiera.

Et bien sûr, une fois le premier chapitre passé, tout le reste du volume découle de cette décision particulièrement importante. Car une fois que le Professeur aura donné son âme à Sheeva, que restera-t-il de lui ? Ne risque-t-il pas de devenir une coquille vide ? Se souviendra-t-il encore de la fillette ? Et si ce n'est pas le cas, que deviendra cette dernière, livrée à elle-même ? Cruel, Nagabe nous brise le coeur à plus d'un égard, quand bien même la décision du professeur est si belle pour sauver l'enfant. mais cela sera-t-il suffisant pour réellement la protéger ? Les troupes de l'intérieur rôdent toujours pour s'accaparer Sheeva et la sacrifier, ce qui nous amène inévitablement à une dernière partie de volume particulièrement inquiétante, où la pauvre enfant n'a jamais été aussi proche du pire... Y a-t-il encore un espoir pour elle ? Sans le Professeur ? Ou peut-elle garder confiance ? A ce titre, les dernières pages touchent forcément en plein coeur. Et visuellement, l'auteur nous livre encore diverses petites merveilles de mise en scène, avec ses habituels contraste noir/blanc, les moments sombres aux différents jeux d'ombre qui alternent avec les instants à la blancheur immaculée selon la situation, le souci du détail pour créer d'un coup une ambiance (comme ce reflet dans l'eau dans la cellule vers la fin du tome)...

Tandis que la conclusion de la série vient tout juste d'être annoncé au Japon, on sent ici que L'Enfant et le Maudit atteint un certain cap avant sa dernière ligne droite, et Nagabe gère son récit avec toujours autant de brio, en nous laissant comme toujours sur un fort désir de lire la suite, malgré les craintes autour de l'avenir de ces deux attachants personnages.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs