Enfant et le maudit (l') Vol.4 - Actualité manga
Enfant et le maudit (l') Vol.4 - Manga

Enfant et le maudit (l') Vol.4 : Critiques

Totsukuni no Shoujo - Siúil a Rún

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 16 Mars 2018

Devenue une maudite, la tante de Sheeva n'a plus sa place au pays de l'intérieur, et est contrainte de rejoindre l'extérieur avec Sheeva, mais aussi avec le Professeur qui lui propose de s'installer chez lui. Sur place, elle avoue au Professeur qu'elle a originellement trouvé la fillette à l'extérieur, qui accuse son hôte d'être à l'origine des malheurs de l'enfant. Quant à Sheeva elle-même, est est bouleversée par la tragédie que son si petit mensonge a provoqué... Habitant désormais ensemble, ces trois êtres sauront-ils remonter la pente, dans un monde qui continue de ne faire aucun cadeau ?

Le quatrième volume de la série s'axe intégralement sur la nouvelle vie qui commence à l'extérieur, à trois, suite à la tragédie du volume précédent. Et une nouvelle fois, Nagabe captive par sa gestion des choses. Tout d'abord, parce que la prise d'importance de la tante de Sheeva permet d'apporter de nouvelles choses, de nouvelles relations, de nouveaux éclaircissements, en tête desquels, dès le début du tome, la vérité sur la manière dont Sheeva fut recueillie alors, encore bébé elle semblait promise à la mort. Mais ce que raconte la tante éclaire aussi un peu plus la vieille dame désormais maudite elle-même, ainsi que des petits éléments sur le passé de l'extérieur.

C'est aussi via la tante que commence une petite remise en question chez le Professeur : accusé par celle-ci de causer le malheur de Sheeva, alors qu'il ne pense qu'à veiller sur elle, le voici pris au dépourvu. Il envisage alors de s'éloigner un peu de l'enfant, d'autant qu'avec l'arrivée de la tante, il se pose une question: Sheeva a-t-elle encore besoin de lui ? Des tourments qui font alors ressortir plus qu'avant une chose: sans qu'il s'en rende forcément compte, le Professeur s'est réellement attaché à la petite fille, et plein de petites choses montrent habilement cela: la manière dont il porte sa main sur son coeur en pensant cela, en se demandant ce qui lui arrive et quel est le sentiment qui apparaît en lui. Certains de ses regards plus expressifs que jamais quand Sheeva lui parle avec sa frimousse si angélique. Ou encore sa solitude page 70, où entouré il est entouré de noir dans un morceau de pièce, comme s'il était isolé.

Enfin, il y a le cas de Sheeva, petite fille si lumineuse mais qui vient à nouveau d'être marqué par la cruauté du monde, avec la transformation de sa tante et la mort des villageois. Alors qu'elle est haute comme trois pommes, elle ressent déjà de la culpabilité, a même peur d'être rejetée par sa tante, alors que tout est pourtant parti d'un mensonge si innocent.

Et pourtant, la nouvelle vie à trois qui débute pour eux pourraient leur offrir de nouvelles choses, à commencer par la manière dont chacun va veiller sur l'autre. Alors que Sheeva a peur d'être rejetée, sa tante en est incapable tant elle l'aime. Quant il est accusé par la tante, le Professeur envisage de s'éloigner pour le bien de Sheeva. Pour mettre fin à la petite mésentente entre les deux adultes suite à cette accusation, ce sont les paroles de l'enfant qui vont tout régler. Et tout ceci passé, on découvre alors quelques vrais moments de gaieté, des plaisirs simples comme la cueillette des framboises, la préparation chamboulée de la tarte, les petits caprices d'enfant adorables... Quelques scènes assez lumineuses dans cette série, des scènes que l'on aimerait voir durer... Mais on sait que dans ce monde, ces petits bonheurs ne peuvent jamais durer longtemps.

On le sent bien pendant le volume, la dureté peut réapparaître à tout moment, ne serait-ce que via ce qu'on apprend de nouveau sur la condition de maudit, et surtout le condition de l'innocente Sheeva, ballottée par un cruel destin dès son plus jeune âge. Elle qui n'a jamais connu ses parents, a été chassée, était condamnée à attendre la mort dans le froid et la solitude. Elle qui semble à part vu qu'elle ne change pas alors qu'elle est censée avoir été maudite... Est-ce parce que les gens de l'intérieur savent quelque chose qu'ils pourchassent ? Le lecteur en sait légèrement plus que le Professeur ou la tante, mais il y a encore bien des choses à éclaircir. En attendant, que de poids sur de si petites et innocentes épaules...

Voici donc un volume captivant, une nouvelle fois, qui offre ses avancées, exploite superbement ses personnages, joue sur des émotions contraires à merveille, jusqu'à des dernières pages qui amènent un nouveau coup dur, terrible, preuve que Nagabe semble vouloir ne rien épargner.

Et bien sûr, les visuels offrent les qualités habituelles. On peut noter le visage humain très précis de la tante, avec ses rides et ses creux, en début de tome, ou encore les vues en plongée sur Sheeva qui la rendent toujours aussi fragile, en plus d'être adorable quand elle esquisse ses sourires purs (comment en pas avoir envie de protéger une telle enfant ?). Signalons aussi que sur quelques cases on n'a jamais si bien vu les yeux de Sheeva, en gros plan alors qu'habituellement Nagabe reste plus distant dessus. Ou encore que la préparation calamiteuse de la tarte permet  même de voir de façon plus nette les traits du Professeur quand il est couvert de farine, tout blanc, loin de son habituel contour noir un peu diffus.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs