Enfant et le maudit (l') Vol.10 - Actualité manga
Enfant et le maudit (l') Vol.10 - Manga

Enfant et le maudit (l') Vol.10 : Critiques

Totsukuni no Shoujo - Siúil a Rún

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 02 Novembre 2021

Avant-dernier volume de cette magnifique série, le tome 10 de L'Enfant et le Maudit s'ouvre sur quelques pages d'un passé qui se rappelle enfin à la mémoire du professeur. Un passé issu du temps où il s'appelait encore Albert, où il était encore humain, où il avait une femme et un bébé avant que la bêtise humaine ne saccage tout... Puis c'est le retour dans le présent pour notre cher "Maudit", qui, médaillon dans la main, a enfin repris ses esprits... mais comprend aussi que Sheeva la retrouvé et s'est transformée pour le faire redevenir lui-même. Quand le professeur retrouve enfin la trace de sa protégée, elle est forcément méconnaissable, et ne se souvient même plus de son propre prénom... Alors, tout est-il désormais trop tard pour eux deux ?

Pour le professeur, il n'est pourtant aucunement question de laisser les choses s'achever ainsi. Et l'heure est alors venue pour lui de dire à Sheeva (ou à ce qu'il semble en rester) pourquoi il était comme mort jusqu'au jour où il a découvert la petite fille et a entamé sa vie avec elle. La manière dont, par le passé, alors qu'il errait seul après sa transformation, il fut qualifié de monstre et rejeté par les humains sans comprendre tout de suite pourquoi, se frotta aux préjugés des hommes face à la différence et aux croyances, rencontra également des âmes plus charitables mais qui furent bafouées par cette même noirceur du coeur humain, erra en solitaire sans but jusqu'à être proche de la folie. Jusqu'à cette rencontre avec une petite fille immaculée et assoupie dans la forêt, rencontre qui fut si salvatrice pour lui, autant qu'elle fut salvatrice pour la fillette. Une rencontre que Nagabe expose merveilleusement bien, en jouant toujours sur la silhouette immaculée de Sheeva dans l'obscurité entre autres choses.

On ressent alors, mieux que jamais, en remontant enfin aux origines de tout, à quel point le Professeur et Sheeva représentent quasiment tout l'un(e) pour l'autre... ce qui rend la dernière ligne droite du volume d'autant plus cruelle quand surgissent de nouvelles révélations qui chamboulent énormément de choses, qui étaient particulièrement imprévisibles, et qui pourtant font bien écho à ce qui a pu se passer dans les volumes précédents. Même dans ces instants-là, une nouvelle fois Nagabe brille dans sa narration visuelle, notamment quand tout est sombre et que surgissent ces quatre pages 157 à 160 dominées par le blanc et mettant en valeur, à un moment crucial, toute la lumière, l'innocence, la joie enfantines qu'a apporté Sheeva dans la vie du Professeur, lui qui a sans doute pu trouver une nouvelle famille en elle, après avoir perdu celle qu'il avait quand il était humain.

Faisant ici entrer pleinement son histoire dans sa dernière ligne droite, Nagabe, tout en soignant comme à l'accoutumée son travail graphique et narratif, apporte des révélations fortes, cruelles et dramatiques, jusqu'à nous faire encore douter sur l'issue qu'aura cette fable noire pour nos deux attachants personnages principaux... Il ne tient plus qu'à l'auteur de conclure comme il se doit, dans le prochain tome, une oeuvre qui fut si magnifique jusqu'à présent.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs