Egregor Vol.7 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 18 Novembre 2021

Chronique 2 :

Nouveau grand point d'orgue de la série depuis déjà un petit moment
désormais, la Guerre de l'Eclipse (peut-être un nom choisi pour faire un
clin d'oeil à Berserk, l'une des principales influences de Jay Skwar,
ce dernier offrant d'ailleurs un touchant hommage à Kentarô Miura dans
son mot d'auteur), soigneusement préparée par l'ennemi, semble entrée
dans sa dernière ligne droite, dès lors que les Egides sont enfin de
retour à Waldgarth pour affronter les Faucheurs, après avoir connu des
issues rarement heureuses dans leur village.

Ainsi, pendant que Zulfiqar et Durendal poursuivent leur combat contre
un Fauchard de Guisarme plein de ressources, et que les Officiers de la
Garde continuent de résister autant que possible quitte à perdre la vie,
Curtana et les autres Egides passent à l'offensive.

De son côté, Hatal, qui a laissé derrière lui la Guilde afin de
rechercher l'assassin de ses parents, a fini, malgré certaines
opposition des pirates, par rejoindre la bande de Skeggox, ce dernier
venant d el'aider à éliminer les trois Faucilles qui étaient apparues.

Raust, lui, poursuit son parcours dans le repaire des Faucheurs sous la
houlette d'Alkonost, et se retrouve désormais face à des révélations
tonitruantes sur les desseins exacts du maître de l'Adoration.

Quant à Pilin, abordé par Fletch pendant un exercice de l'Ecole de
l'Acuité, il n'est pas au bout de ses surprises en se voyant proposer la
possibilité d'assister à une "récolte de cadavres"... Quel impact cela
aura-t-il sur lui ?

Enfin, notre héros Foa, toujours accompagné de Fara, de Wilda et de
Gaeron pour retrouver sa mère disparue portée disparue Kalina, il
poursuit sa route vers la Fosse... du moins, jusqu'à ce que le quatuor
soit attaqué par de redoutables monstres arachnides.



On l'a déjà bien compris depuis plusieurs tomes: dire que le scénario
d'Egregor joue sur plusieurs parcours parallèles à la fois est un grand
euphémisme... et ce n'est certainement pas ce 7e opus qui montrera le
contraire, car plus que jamais, le scénario de Jay Skwar se penche sur
plusieurs focus, faisant même parfois quelques jeux dans le temps, et
accentuant encore le nombre de personnages au premier plan puisque,
entre autres, certains Egides ou presqu'Egides ont droit à plus de
présence voire gagnent en importance de leur côté.



En cela, Egregor est une lecture qui demande, alors, toujours autant
d'attention et de concentration, tant le scénariste fait avancer
l'ensemble de son univers et de ses personnages au fil de ces différents
parcours et combats. Il faut même avouer que, cette fois-ci, les
auteurs sont peut-être un poil trop ambitieux, car certains focus sont
si rapides et brefs qu'ils ne marquent pas forcément autant qu'il le
faudrait... alors même que, pourtant, on ressent bien toute leur
importance, tout l'impact qu'ils pourraient avoir plus tard, car
l'histoire d'Egregor reste décidément de celles qui distillent (de façon
parfois volontairement nébuleuse) des éléments dont la teneur devra
être jugée sur le long terme, peut-être même dans quelques tomes.



Mais il reste que, malgré ces quelques instants un petit peu trop
rapides ou plus confus, dans l'ensemble Egregor reste un récit
résolument passionnant ici, si tant est que l'on reste bien concentré
dessus. En dehors des petits moments d'action pas toujours très limpides
mais assez immersifs et intenses, il y a de quoi rester très intéressé
par nombre de choses, entre les focus sur certains personnages se
retrouvant dans des situations délicates (comme Morgensern), les
différentes révélations qui nous parviennent, des parcours qui
commencent enfin à se rejoindre du côté des amis d'enfance de Foa, ou
même des nouvelles d'un personnage-clé autour de qui gravitent beaucoup
de choses.



En somme, si Egregor passe encore un cap dans l'accumulation de
personnages et de focus parallèles dans ce 7e volume au point de
demander toujours plus d'attention (heureusement, les pages
d'introduction sont toujours au rendez-vous pour offrir des rappels
utiles, même si tout n'y est pas), c'est pour mieux nous offrir un récit
décidément ambitieux, se permettant même quelques brèves réflexions un
brin philosophiques parfois, et nous laissant sur un petit cliffhanger
efficace. Comme souvent avec cette oeuvre, on attendra la suite avec
curiosité.


Chronique 1 :

Toujours en direction de la Fosse, Foa et les siens s'enfoncent dans la foret de Silkwood où ils sont aux prises avec une nuée de Spithras. Pendant ce temps, à Waldgarth, les navires qui évacuent les civils sont les cibles des redoutables Faucheurs. Mais les Egides reviennent de justesse pour secourir la veuve et l'orphelin, et affrontent leurs adversaires dans de dantesques batailles. Aux quatre coins du continent, les pions se mettent en place en vue du grand projet de l'Adoration.

Egregor reste une lecture très particulière, pour ne pas dire unique en son genre. Sous la folle ambition scénaristique de Jay Skwar, l'auteur qui a déjà revendiqué ses influences fictionnelles, le récit propose une grande trame divisée en de multiples parcours et sous-intrigues qui font appel à un casting d'une densité folle. Ce septième volume ne fait pas exception à la règle, aussi cette suite se divise en différents fronts et points de vue ciblant certaines personnages forts de l'histoire. Parfois, et à juste titre, le lecteur n'aura plus forcément le profil du héros de la scène qu'il découvre en tête. Heureusement que la page de présentation du casting est assez fournie tant elle est nécessaire pour bien replacer chaque élément à sa place. En ce sens, ce nouvel opus reste une lecture un poil exigeante, qui ne peut être parcourue à la légère. Egregor mérite qu'on se pose quand on en découvre un nouveau volet. Derrière cette complexité apparente, loin d'être barbante pour autant, se cache une suite qui fourmille de nouvelles idées.

Avant tout, ce sont les continuités des intrigues en cours qu'on retrouve dans ce tome sept. Le nombre de point de vue est si grand que, parfois, peu de temps est laissé à tel ou tel personnage. Pourtant, l'équilibre est maintenu dans l'ensemble, et on profite aussi bien de l'avancée du voyage de Foa et des siens (qui amèneront l'intéressant cliffhanger de fin) que la grande et spectaculaire bataille opposant Egides et Faucheurs, sans oublier les parcours des amis d'enfance du héros qui se rejoignent peu à peu. Chaque chapitre a donc son lot d'éléments neufs à présenter, ce qui créé une sorte de renouveau à chaque scène. Difficile alors d'y trouver une lecture rébarbative.

Et parfois, on sera tenté de croire que certaines sous-intrigues paraissent forcées, qu'elles concernes des figures dont on se rappelle à peine ou qui n'ont pas forcément grand intérêt pour l'histoire. Pourtant, l'intrigue connecte ces sous-récits à des idées beaucoup plus importantes qui justifient même, parfois, le titre de la série. Plusieurs échanges sont donc loin d'être anodins et on aurait tort de les lires en diagonales puisqu'ils concernent l'étendue de l'univers, le folklore de la série, et même le sort d'un personnage on ne peut plus important qui restait en suspens. Pour certaines idées, ce ne sont que des bribes qui sont présentées, ce qui mène à des dialogues qui peuvent sembler nébuleux. Mais on le comprend bien désormais, il faudra remettre tous ces éléments en perspective plus tard, quand la trame aura fait son bonhomme de chemin. Véritable intrigue puzzle, Egregor a un scénario qui se juge sur le long terme, et non au tome par tome.

Les choix narratifs acceptés, c'est donc une septième volume prenant et rythmé qui nous est offert. Les points abstraits continuent de titiller notre curiosité tandis que les avancées scénaristiques sont plaisantes, et la patte graphique de Kim Jae Hwan, toujours caractéristique de ce style numérique complet et garni d'effets, apporte un cachet à l'ensemble. Quelques moments de narration parfois confus lors des scènes d'action surviennent, mais rien qui ne nous sorte vraiment de l'aventure.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

14.75 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction