Egregor Vol.4 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 07 Mai 2020

Chronique 2

Dans un climat de chaos total où le conflit contre les invasions des Faucheurs continue, Foa, accompagné de Fara, Wilda et Gaeron, a tout de même pu gagner Waldgarth dans le comté de Hurstland, dans l'espoir de pouvoir y prendre des nouvelles de l'Egide de la cité, sa propre mère Kalina. Mais sur place, c'est la stupeur qui l'attend, puisqu'il apprend que celle-ci est portée disparue depuis la Moisson nocturne... En ayant l'opportunité de questionner le Comte Fauchard de Guisarme à ce sujet, il finit par apprendre une possible vérité loin d'être rassurante, et c'est alors une tout autre quête qui s'ouvre à lui pour retrouver sa mère...

En réalité, cette nouvelle quête pour Foa et ses trois acolytes ne fait que s'installer en occupant principalement le début du volume où, une fois la possible vérité apprise, il leur faut tout d'abord trouver un moyen de quitter Waldgarth sans trop de heurts... une tâche forcément délicate au vu du chaos s'abattant en ville et aussi un peu partout ailleurs, et c'est bien en cela que réside le nerf de la guerre de ce quatrième opus.

En effet, une fois installée la nouvelle piste autour de Foa, il n'est pas question pour Jay Skwar d'oublier tout ce qui se joue en même temps, à savoir les nombreux affrontements de combattantes et combattants humains à différents endroits contre les armées décharnées de Faucheurs. A ce titre, le récit va donc jouer ici sur plusieurs affrontements plus ou moins parallèle à la fois, en changeant assez régulièrement de focus sur les personnages. Mieux vaut donc, une nouvelle fois, être bien attentif en suivant le déroulement de choses qui restent très denses, mais fort heureusement les deux pages de présentation des personnages en début de tome sont là pour nous rappeler qui est qui si nécessaire, et nul doute que le lecteur en fera usage à certaines reprises.

En tout cas, une chose est sûre: avoir lancé si tôt dans la série, dès les tomes 3 et 4, une bataille de cette envergure, cela s'avère plutôt surprenant et ambitieux, et dans l'ensemble les deux artistes s'en sortent plutôt bien pour la retranscrire. En proposant en même temps plusieurs combats d'Egides et de Presqu'égides en différents lieux, Jay Skwar laisse bien entrevoir le côté assez vaste et potentiellement riche de son monde, et il n'a aucun mal à multiplier avec clarté les enjeux plus personnels chez ses personnages, que ce soit les volontés d'Egides de protéger leurs villages, les doutes naissant envers le Rempart du Salut et les débuts de rébellions qui en découlent, la nouvelle quête de Foa et de ses compagnons, l'ambiguïté de certains personnages qui semblent intriguer quelque chose... Quant à Kim Jae Hwan, même si son trait apparaît encore un peu froid, il livre des planches claires, et soigne suffisamment les personnages pour qu'ils soient tous assez différents et qu'ils débordent de charisme dans certains cas, à l'image de Caliburn, Curtana ou Sica par exemple.

Au bout de ce volume assez exigeant et mouvementé, on reste donc sur une bonne impression à la lecture d'Egregor. Epaulé par les planches assez efficaces de Kim Jae Hwan, Jay Skwar démontre des ambitions qui, en toute logique, devrait continue de s'intensifier par la suite.


Chronique 1

La capitale Waldgarth est devenue un champ de bataille chaotique. Se rendant compte du piège tendu par l'Adoration, les Égides bravent l'interdit et retournent dans leurs villages respectifs, où les Faucheurs ont commencé à semer le chaos. Désormais seule, la Garde Comtale doit faire face à cette armée d'être semblant provenir de l'autre monde.
Au même moment, Foa parvient à rencontrer le Comte de Hurstland pour le questionner sur l'endroit où se trouve sa mère, Égide pourtant absente lors de cette bataille cruciale...

Après un troisième tome intense qui cassait la linéarité de la série pour développer un front d'une grande intensité, au cours duquel les puissants Égides éclipsaient quasi totalement les héros de l’œuvre, c'est un quatrième opus dans cette droite lignée qui nous est proposée. Un volume dont on retient essentiellement le grand nombre d'idées, et la richesse d'un univers qu'il n'est sans doute pas simple de condenser en chapitres.

Ainsi, si Foa et sa bande ont droit aux honneurs de la couverture et sont très présent dans le premier chapitre de cet opus, ils ne sont pas forcément les figures centrales de cette suite. En réalité, ils semblent servir de levier à une autre quête plus qu'autre chose, et assurent une sorte de place de spectateurs d'un chaos grandissant. Car, en parallèle, le scénario de Jay Skwar se concentre sur énormément de points d'intrigues, du combat des Égides qui rejoignent leurs contrées à protéger, jusqu'à la Garde Comtale qui doit mener, seule, un combat presque perdu d'avance, jusqu'au manigances qui semblent se tramer derrière l'attaque soudaine de Waldgarth.

Une nouvelle fois, la lecture d'Egregor demande alors un certain investissement de la part du lecteur. Chaque chapitre amène son lot d'informations, qui amènent régulièrement le lectorat à réfléchir par lui-même sur les tenants et aboutissants de tout ce carnage, en même temps que l'auteur fait des focus sur un grand nombre de personnages. Ainsi, la page de présentation des figures importantes du récit est plus que bienvenue, histoire de se remettre en tête le rôle de chacun dans ce vaste échiquier.

Un récit qui a sa petit exigence, donc, mais qui se révèle pourtant pleinement prenant. Le charisme de chaque Égide est bien marqué, notamment par la mise en dessin toujours plus fine de Kim Jae Hwan, donnant un intérêt à des séquences qui pourraient parfois sembler en marge de la progression scénaristique principale. Et, à côté de ça, l'impression d'urgence de cette bataille ravageuse est parfaitement rendue, via des intrigues qui se démêlent non sans surprises, quelques mystères intrigants qui planent, et des assauts désespérés qui ne sont pas sans rappeler certains moments forts de Game of Thrones, rien d'anodin quand on sait qu'il s'agit de l'une des inspirations de Jay Skwar.

Il en résulte donc, une nouvelle fois, un volume sacrément dense, mais prenant par les différentes pistes traitées, par son lot de personnages hauts en charisme, et son atmosphère constamment sombre. Egregor confirme ses qualités, et semble totalement s'affirmer comme un récit qu'on prendre encore plus de plaisir dans une redécouverte via une nouvelle lecture de l'ensemble des premiers opus.
   

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction