Eden Vol.1 - Manga

Eden Vol.1 : Critiques Prologue

Eden

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 22 Janvier 2010

La Terre, futur proche. Un mystérieux virus, venant peut-être d'un laboratoire américain qui aurait commis une erreur, décime l'espèce humaine. Au lieu d'entraîner un syndrome d'immuno-déficience comme le Sida, ce virus se caractérise par une augmentation immunitaire exacerbée, les cellules se durcissant, les organes se liquéfiant, rendant la peau dure comme de la céramique.
Une mystérieuse organisation, le Propater, se sert d'un agent de l'armée pour avoir des infos et obtenir le vaccin. Mais tout ne se passe pas comme prévu.
Quelques années plus tard, des survivants vivent reclus dans un ancien complexe scientifique. Parmi eux, deux enfants, Hana et Enoa, naturellement immunisés, vont se trouver emportés dans la tourmente de ce monde où la mort est omniprésente, en compagnie de Rain, un ancien scientifique, lui-même malade, dans un ancien complexe scientifique retiré du monde. Ils finissent par se faire attaquer par les agents du Propater qui veulent se servir des deux enfants pour trouver un antidote et prendre le pouvoir dans un monde ravagé par l'épidémie et la guerre. Mais les enfants s'en sortent.
Vingt ans plus tard, on retrouve Elia, le fils d'Enoa et Hana, seul avec le robot Cherubin, tentant de survivre... Les guerres pour le pouvoir sont légions, et Elia doit y participer malgré lui.

Ce premier tome d'Eden est partagé en trois parties : une première partie où l'on retrouve Enoa et Hana en compagnie de Rain, une seconde partie faisant office de flash-back quelques années plus tôt, alors qu'Enoa est encore un enfant, et une troisième partie se passant vingt ans plus tard.
La transition entre les trois parties est abrupte mais logique. En fait, on se rend compte dès ce premier tome que l'auteur cherche à concevoir un tout, un ensemble cohérent, si bien que ce premier tome n'a aucune valeur intrinsèque détaché du reste de la série, si ce n'est qu'il pose impeccablement les bases d'un récit à suspens.

La propension de l'auteur à concevoir un monde hostile et post-apocalyptique apparaît évidemment : organisations internationales, complots, armes de destruction massive, robotique/informatique de pointe, bond en avant gigantesque au niveau de la biologie et de l'écologie...
Tout ceci peut sembler très classique mais l'auteur innove au contraire : un dessin très poussé pour les machines et les environnements, des explications très crédibles sur le virus. Même s'il considère avoir survolé les ouvrages spécialisés (voir note de l'auteur en fin de manga), son travail de recherche demeure sérieux et s'avère terriblement efficace et réaliste.
Pas de grands desseins philanthropiques et moralisateurs à travers des citations pompeuses dans ce premier tome : les personnages évoquent la fin du monde, leurs idéologies, leurs sentiments à travers des conversations normales,de façon tout à fait réaliste, comme on peut parler de politique et d'idées dans la vie de tous les jours. Pas de pathos, pas de monologues niais : aucune prétention ne ressort de ce premier tome.
La violence fait forte impression. Aucune concession sur la nature humaine n'est faite. Les corps déchiquetés s'amoncellent. Mais pour autant, aucun tape-à-l'oeil et aucun fan service n'est présent. Un virus, l'Homme, la mort, du sang, des armes, le pouvoir, la guerre. Il faut forcément de la violence imagée pour décrire tout cela. Mais l'auteur n'en abuse pas. Ce tome 1 est juste terriblement réaliste. Il maîtrise son sujet. Voilà tout.

Niveau graphisme, les environnements sont superbes, le chara-design de même si on observe une petite faiblesse au niveau des visages et des expressions qui peinent à se renouveler.

Niveau adaptation, c'est très satisfaisant. Des coquilles trop nombreuses, mais pas de fautes de syntaxe, des pages supplémentaires somptueuses, une présentation brève de l'oeuvre et une interview (brève aussi, mais tellement appréciable) de l'auteur en fin de tome.

Au final, on termine ce tome sur une sensation double. Ce tome pose les bases de la série, à merveille au niveau narratif et au niveau graphique. Mais dans le même temps, il n'a pas grand intérêt pris isolément, car les trois époques évoquées sont dénuées de tout lien, malgré les nombreux indices distillés par l'auteur. Par conséquent, plus que tout autre premier tome, et ne serait-ce que pour la force narrative conséquente qui s'en dégage, on a envie de connaître la suite !


Rogue


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
RogueAerith
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs