Ecailles d'un dieu (les) Vol.1 - Actualité manga

Ecailles d'un dieu (les) Vol.1 : Critiques

Kamisama no Uroko

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 23 Mars 2022

Avec les parutions en France, chez Taifu Comics, de Secret XXX en 2019 puis de Therapy Game en 2020, la mangaka Meguru Hinohara s'est offerte une belle petite popularité, si bien qu'il n'y a rien d'étonnant à la voir revenir chez l'éditeur en ce début d'année 2022 avec une autre série, Les écailles d'un Dieu. De son nom original Kamisama no Uroko, cette oeuvre bouclée en deux volumes a été lancée au Japon dans le magazine Cheri+ de l'éditeur Shinshokan en début d'année 2017, peu de temps après Secret XXX (la première oeuvre de la carrière de l'autrice) et avant Therapy Game, pour s'achever environ trois ans plus tard.

Dans un village, existe l'histoire légendaire d'un paysan qui a offert la main de sa fille à un dragon blanc après que celui-ci a provoqué une pluie salvatrice, la créature étant par la suite venu chercher sa promise. Nul ne sait s'ils vécurent heureux ensemble, car la fin de cette histoire a été oubliée. C'est néanmoins avec celle-ci que notre héros, Chiharu, a grandi. Devenu adulte, il a même choisi de faire des histoires son métier, puisqu'il est devenu écrivain, sans doute influence par se défunte grand-mère Shizue, romancière à succès qui l'a longtemps élevé seule après la mort de ses parents. Mais son inspiration étant actuellement au point mort, le jeune homme a décidé de s'éloigner de Tokyo pour revenir passer temporairement des jours tranquilles, seul (enfin, avec son adorable chienne Urara), dans la maison familiale de son aïeule. Il retrouve ses amis de toujours Tsukasa et Yuki ainsi que leur fils Kota... mais a aussi la surprise de dénicher, étalé sur la route, un étrange jeune homme, doté de cheveux blancs, vêtu d'habits traditionnels, et semblant méconnaître un paquet de chose du quotidien (comme le pain). Chiharu n'est pourtant pas au bout de ses surprises avec cet être nommé Rin, puisqu'il apprend bientôt qu'il est un dieu dragon, et qu'il lui a été promis en mariage par sa défunte mamie en échange d'un souhait ?! Voila qui ressemble étrangement à l'histoire légendaire contée dans le village... mais cette fois-ci, y aura-t-il une fin, et celle-ci sera-t-elle heureuse pour Chiharu et Rin ?

C'est dans un cadre provincial/campagnard plutôt bien rendu par l'autrice que se déroule donc une intrigue autour d'un homme et d'une créature surnaturelle qui, promis l'un à l'autre, vont devoir apprendre à se connaître. Et même si ce point de départ n'a rien de foncièrement original, le fait est que la mangaka le développe de manière assez efficace, en premier lieu en jouant précisément sur ce lien entre les deux personnages principaux, lien particulièrement compliqué au début. Car même si Rin est bourré de bonnes intentions, le fait est que Chiharu ne peut accepter si facilement de s'unir à cet être qu'il connaît à peine, qui plus est de sexe masculin ! Et d'autant plus que Rin, ne connaissant rien du monde humain, ne manque pas de commettre différentes bévues au départ.

Le récit joue alors régulièrement sur un certain humour, d'autant plus que Rin, toujours positif et émotif, montre un bon petit lot de comportements et de bouilles assez adorables. Et c'est dans cette ambiance où tous deux doivent se découvrir et s'apprivoiser que le dieu, souvent aidé par les conseils de Yuki, fait des progrès, apprend de ses erreurs, essaie de montrer plein de délicates attentions envers son promis. On suit tout ça avec un certain plaisir, mais Hinohara ne se limite pas à cela en distillant, peu à peu, des éléments un peu plus sombres et mystérieux autour de Chiharu: ses regrets vis-à-vis de sa grand-mère, le mal-être qu'il semble ressentir actuellement concernant sa carrière d'écrivain, les questions d'héritage avec sa tante... sans oublier une menace surnaturelle qui commence à planer, jusqu'à nous laisser sur une toute fin de tome assez prometteuse. Tout ça n'est qu'esquissé, mais installe des choses très intrigantes pour la suite.

Porté par un dessin propre et très expressif, ce premier volume se lit donc tout seul, en attendant d'en voir plus dans le deuxième volume. Et côté édition, c'est du tout bon pour Taifu Comics: la jaquette est propre avec un logo-titre qui suit très bien (même mieux que sur la jaquette japonaise), la première page en couleurs est un petit plus sympathique, le papier et l'impression sont d'honnête qualité, le lettrage de Jean-François Leyssène est classique mais soigné, et la traduction d'Isabelle Eloy ne souffre d'aucun couac.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction