Dur dur d’être Tamago - Actualité manga

Dur dur d’être Tamago : Critiques

Tamago Nii Chan

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 25 Mars 2011

Dur dur d’être Tamago est le second volume des aventures de Tamago, mais il est presque indépendant tant il raconte une autre étape du petit œuf et tant le contexte est rappelé dans ce tome, qui fait plus office de second one-shot que de véritable suite. Même auteur, même thème et même héros c’est pourtant un autre passage qui nous est dévoilé de la vie de Tamago. Après avoir souffert de rester un œuf, Tamago avait réussi à en voir les avantages dans le précédent titre de l’auteur, Bonjour Tamago. Il avait ainsi sauvé ses frères et sœurs d’un danger imminent, et au début de ce tome c’est bien cette continuité qui est reprise. Car Tamago a décidé de rester toute sa vie dans son œuf. Pour ce faire, la précaution est de mise ! Il faut faire attention de ne pas se cogner contre un caillou, de tomber par inadvertance ou de se faire casser la coquille par un corbeau, par exemple.

La protection de Maman Poule lorsqu’il dort, encore blotti contre elle, lui est pour cela d’un grand secours, d’autant plus qu’il trouve là le meilleur avantage à rester dans son œuf. Mais sa maman s’inquiète et aimerait voir son fils grandir, qu’il se débrouille seul et n’ait plus à compter sur elle sans cesse. Comme toutes les mères du monde, elle attend de voir l’évolution de son précieux rejeton, afin de le sentir se détacher d’elle et vivre une vie autonome. Comme les humains qui, adolescents, apprennent les limites, les libertés et les dangers, Tamago apprend la vie. En tant qu’œuf, il fait tout pour se cacher dans les endroits les plus insolites comme les animaux de la ferme qui le tolèrent grâce à son aspect encore enfantin sous sa coquille d’œuf. Echapper aux corbeaux devient alors un jeu d’enfant ... sauf quand un malencontreux accident fendille sa coquille et l’oblige alors à grandir d’un coup d’un seul. Mais est-ce si terrible de grandir ?

C’est cette question qui guide le tome, marqué par l’évolution de l’acceptation de l’enfance vers un renoncement de cette époque dorée. Malheureusement, l’aspect « croissance » est un peu effacé dans ce tome, alors que dans le précédent on sentait bien le voyage de Tamago pour arriver à admettre sa condition et à y trouver des avantages. Le passage à l’âge adulte est alors ici très peu exprimé, et c’est vraiment dommage quand on sait que l’auteur fait pourtant passer ses idées de manière très fluide pour un public jeune. Cela ne permettra peut-être pas à l’enfant de s’interroger assez loin pour en venir à l’importance de grandir. En effet, Tamago accepte rapidement ce changement brutal et pas pour son bien véritablement mais d’avantage pour des raisons assez futiles, ici l’esthétisme de son nouveau corps trop longtemps ignoré. C’est un thème qu’il aurait été heureux de développer plus tard, car il concerne d’avantage le passage de l’adolescence à l’adulte plutôt que l’enfance à l’adolescence. On regrette alors que Tamago ne pousse pas plus loin ses réactions face à cette évolution brutale et forcée.

Les dessins restent cependant les mêmes, dans de belles intentions de double pages ou de construction en miroir. Le jeu des couleurs sur deux tableaux qui s’opposent est alors toujours intéressant, d’autant que celles-ci n’ont rien d’agressif ou de maladroit. Les teintes pastels subliment bien le trait simple et vide mais également accessible de l’auteur, qui se donne du mal pour exprimer des émotions simplement, avec des codes graphiques que l’enfant n’aura, avec les paroles à côté, pas de mal à découvrir ou reconnaitre. Un second manga intéressant, plein d’un ton facile pour le public visé et d’une poésie cachée par l’avancement de l’histoire. Pas trop compliqué, Dur dur d’être Tamago pêche cependant de son manque de profondeur sur les dernières pages.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction