Dragon Quest - Emblem of Roto Vol.1 : Critiques

Dragon Quest - Roto no Monshô

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 27 Mai 2014

Dragon Quest est une institution! En particulier au Japon, mais également en France où le phénomène prend de plus en plus d'ampleur avec les années. Considéré sans nul doute comme l'un des pères des RPG avec la saga Final Fantasy, la saga Dragon Quest a, en plus d'une belle série de jeux, donné naissance à des adaptations en manga.
On connaît depuis bien des années "Dragon Quest – La quête de Dai", plus connu sous le titre de "Fly" mais on connaissais moins "Emblem of Roto" une autre adaptation qui a déjà failli traverser les frontières il y a quelques années avant que cela ne tombe malheureusement à l'eau. Mais les plus patients d'entre nous sont enfin récompensés par Ki-oon qui édite enfin la titre tant attendu, après une belle campagne promotionnelle, et comme souvent chez l'éditeur pour mieux satisfaire nos attentes, ce n'est pas un mais bien deux tomes qui sortent en même temps!

Le monde est en paix depuis que les héritiers du héros Roto ont triomphé du mal. Chacun d'entre eux a fondé son propre royaume à son nom: Carmen et Loran. Mais après un siècle de tranquillité le mal refait surface et un mauvais esprit s'empare du roi de Carmen qui entraîne son royaume à sa perte... Le prince héritier, Arus, est sauvé par une jeune guerrière qui le cache pendant dix ans avec l'aide de deux sages. Mais un jour ils sont retrouvés par les force du mal...commence alors une quête où notre jeune héros va devoir assumer son destin et, avec les alliés qu'il va rencontrer, il devra comme son ancêtre vaincre le mal à son tour...mais le chemin est long et parsemé d’embûches!

Pour beaucoup Dragon Quest c'est la série de jeu sur laquelle on trouve la patte de Akira Toriyama, le père de Dragon Ball qui est ici character designer, mais c'est bien plus que ça ! Il s'agit d'une institution, une saga ou chaque épisode est indépendant des autres mais possédant de nombreux points communs, tel le bestiaire, les sorts, l'univers en général.
Pour ces raisons, ceux qui ont joué à un ou plusieurs épisodes ou même ceux qui ont lu "La quête de de Dai" (ou "Fly") ne seront pas perdus et retrouveront des éléments connus, les plongeant immédiatement dans un univers reconnaissables (et donc rassurant).
Nous sommes donc en terrain connu et peu de surprises nous attendent dans ce premier tome. La seule véritable surprise vient de l'introduction...il est fréquent que dans ce genre de récit on découvre notre héros à un certain âge et qu'on apprenne son passé par la suite sou forme de flash-backs...ce ne sera pas le cas ici. Un bon tiers du tome va servir d'introduction et expliquer les événements qui ont précédés la naissance de notre héros, événements entraînant la destruction du royaume de Carmen (le choix du nom est fort peu judicieux pour les Européens qui en grande majorité connaissent tous une Carmen).
La suite nous présente notre jeune héros âgé de dix ans avec quelques compagnons d'armes, et à partir de ce moment tout ce qui suivra sera des plus linéaires et pas original pour le moins du monde. Les points communs avec "La quête de Dai" sont même extrêmement nombreux (et je ne parle pas ici de l'univers, mais de l'entrée en matière du scénario). Arus vit dans une zone protégée du mal où humains et monstres vivent en harmonie, et la découverte de leur cachette sera le point déclencheur de sa quête. Il sera accompagné d'un camarade qui ne paye pas de mine mais dont on devine qu'il sera un compagnon important qui fera la différence à plusieurs reprises, et avant de partir au combat il vont rencontrer un des compagnons du dernier grand héros à avoir terrassé le mal, un mage, qui va les former pour qu'ils soient en mesure de vaincre les terribles adversaires qui les attendent, à savoir des rois du mal, assimilés à des généraux de différentes armées... Rien de bien original on vous dit.

Le point le plus intéressant vient d'un autre personnage, très peu présent dans ce premier tome, mais qui laisse présager une rivalité fort intéressante: l'héritier du royaume de Loran, contrairement à Arus, n'a pas échappé aux forces du mal, et lui au lieu d'être un héros de lumière se présente comme un roi du mal. Deux héritiers d'un ancêtre commun opposés par le destin se livrant une lutte quasi fratricide. Un beau symbole sur lequel on suppose que le titre reposera en partie, et on devine déjà une alliance dans les derniers moments où le frère ennemi deviendra le parfait anti-héros... Mais on s'avance un peu trop là...

On est donc en terrain connu, on plonge rapidement dans un univers de Fantasy où fées et dragons se côtoient, où mages et guerriers sont légions, où le bien lutte intensément contre le mal...un univers peut être un peu cliché mais sympathique.
Oui mais voila, si l'univers est sympathique il est trop cliché! Tout comme le déroulement de ce premier tome. Celui ci n'est pas encore terminé que nos héros entament déjà une phase d’entraînement qui doit faire d'eux des guerriers accomplis. On lit donc ce premier tome avec intérêt mais sans passion.

On est également déçu par le dessin bien trop léger. On reconnaît très souvent le style "Dragon Quest" en ayant parfois l'impression de voir des personnages qu'on pourrait trouver dans "La quête de Dai" ou encore en découvrant des créatures issus de l'imagination de Akira Toriyama, mais globalement cela reste assez faible. Les cheveux des personnages par exemple n'ont aucun relief, seuls sont dessinés les contours, symptomatique d'un dessin assez pauvre.

Pour l'heure, Emblem of Roto n'est pas la claque qu'on espérait ni celle qu'on nous annonçait, mais il serait bien stupide de s'en tenir à cette première impression, d'autant plus que Ki-oon nous offre la possibilité d'aller plus loin dans l'aventure avec le second tome, afin de nous faire une idée plus précise de ce qui nous attend.

Pour l'occasion de la sortie du titre en France; l'auteur a réécrit ses commentaires et a dessiné pour une exclusivité Française les tranches qui feront une fresque mises bout à bout! Chapeau bas pour Ki-oon et un grand merci à l'auteur pour cet honneur.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs