Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 18 Décembre 2015
Les évènements se prolongent au grand magasin central. Fujita redevient visible sous les yeux de celui qu’il suivait, Ebisu erre dans d’obscurs tunnels jusqu’à faire une rencontre incongrue, les restes du groupe de En sont arrivés sur le toit du bâtiment, Nikaido et ses compagnons se baladent eux aussi à l’intérieur. Puis, comme si cela ne suffisait pas, c’est le bâtiment lui-même qui décide de ne pas rester en place !
On retrouve donc dès le départ de nombreux acteurs et chacun d’entre eux sera l’occasion d’être confronté à des passages particulièrement intéressants et variés. Si certains passages font preuve d’un humour plus décapant que jamais (Ebisu, de retour en grâce, et son nouveau compagnon prénommé avec soin), d’autres moments opteront pour un ton nettement plus sérieux. En outre, non contente de faire progresser tout ce beau monde au cœur d’évènements qui prennent une tournure de plus en plus concrète et décisive, Q-Hayashida n’hésite pas non plus à proposer l’un ou l’autre flash-back histoire de nous lâcher quelques révélations supplémentaires. Comme souvent, comme toujours en fait, il n’y aura donc aucune raison ni occasion de s’ennuyer. Au contraire, ce tome se dévore sans modération !
Autre point important de ce 18ème opus : les nombreuses entités disséminées aux quatre coins du grand magasin commencent à se regrouper. Si Q-Hayashida n’a de cesse de nous démontrer qu’elle parvient à jongler avec sa multitude de personnages en témoignant d’une facilité déconcertante, cet aspect se révèle néanmoins fort à propos et plaisant. En effet, cela ouvre la voie à de nouvelles situations, à des rencontres improbables et, surtout, à quelques carnages en bonne et due forme ! D’ailleurs, concernant ce dernier point, et même s’il serait dommage de trop en dire, on ne peut décemment pas s’empêcher de mentionner le fait que Shin s’impose ici à nouveau comme un protagoniste à la dangerosité hors norme. Il n'a, en tout cas, pas volé sa couverture dédiée ! Bien entendu, la patte graphique de la mangaka revêt ici une importance toute particulière et elle ne manquera pas de démontrer l’étendue de son talent au détour de quelques pages et séquences diablement inspirées.
En outre, n’oublions pas de saluer comme il se doit et encore une fois la qualité de l’édition et, surtout, de la traduction aux petits oignons (prenons par exemple « la petite maison dans les abysses » comme nom de chapitre, ça donne le ton !). Rien de tel pour se plonger dans un pareil univers sans cesse enrichi !
Quoi qu’il en soit, toujours dans le plus grand des chaos, Dorohedoro prépare de plus en plus concrètement le terrain pour une fin annoncée et qui risque de s’avérer explosive. En attendant, Q-Hayashida nous démontre qu’elle n’a rien perdu de son humour et que sa mise en scène, elle, est plus que jamais au sommet. Preuve en dernière page de ce volume. Niveau cruauté, elle se pose là. Mais c’est aussi pour ça qu’on l’aime, après tout. Cela dit, l'attente va être longue et dure. Fichtrement dure !