Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 01 Février 2022
Comme nombre d'autres personnes victimes d'agression sexuelle, Niji a notamment subi des séquelles psychologiques, à commencer par des trous de mémoire faisant qu'elle se rappelait mal de ce qu'il s'est précisément passé. Mais cette mémoire, elle a désormais le sentiment de l'avoir retrouvée, et elle lui dit que le professeur Kiryû, sans surprise, est certainement son agresseur. Mais en elle, il y a toujours la peur d'avouer ce qu'il s'est exactement passé, et en particulier d'en parler à celui qu'elle aime, Gaku, qui fait pourtant tout pour être là pour elle et pour réparer ses erreurs du passé. Dans ces conditions, à qui se confier ? C'est alors qu'une journaliste spécialisée dans les rencontres avec les victimes d'agressions sexuelles, Kanae Tachibana, arrive au lycée en tant qu'intervenante...
Une bonne partie de ce tome va alors tourner sur l'intervention de la fameuse journaliste, pour un résultat important puisque, en premier lieu, il souligne bien une idée essentielle et commune à d'autres mangas féministes d'Akata comme En proie au silence d'Akane Torikai: même si c'est douloureux, même si ça remue le couteau dans la plaie, même si certains abrutis pourraient croire que l'on s'apitoie sur soi-même, il faut oser en parler, ne serait-ce que pour se relever soi-même. C'est exactement ce que fait Kanae Tachibana après avoir elle-même été agressée autrefois, et c'est exactement ce qu'elle va permettre de faire à Niji en se présentant comme la confidente dont elle avait besoin.
Et à la clé, l'adolescente a alors enfin l'occasion de tout déballer. Que ce soit la nature exacte de son agression (jusqu'où l'agresseur est-il allé ?), ou plus encore les sentiments qu'elle a pu avoir au plus profond d'elle-même juste après ce drame, entre la peur qu'on la regarde bizarrement, l'impression de ne plus être la même qu'avant, certaines remarques terribles sur le fait que ce qu'elle a subi ne serait "pas si grave" alors qu'elle en est ressortie terrorisée, son désespoir de déranger les autres avec ça et d'attirer de l'apitoiement... son sentiment d'être profondément seule, tout simplement.
"La peur que j'ai ressentie... où que j'aille et quoi que je fasse, je ne peux pas m'en débarrasser... elle me hante encore."
Mais désormais, il lui faut prendre pleinement conscience qu'elle n'est pas seule, notamment parce que Gaku, même s'il est un garçon et a été maladroit parfois auparavant, est là pour elle. Gaku qui, par ailleurs, prend encore un peu plus conscience de ses erreurs, les regrette, et en ressort avec une envie d'autant plus forte d'enfin compromettre celui que tout désigne comme l'agresseur. Et Hiyori dans tout ça ? Eh bien, il reste encore et toujours la principale énigme de la série depuis déjà plusieurs volumes, en étant coincé dans cette relation bizarre avec Kiryû, relation qu'il sait dangereuse (rappelons quand même qu'il avait très vite eu des suspicions envers Kiryû dans les premiers volumes) et dans laquelle il continue pourtant de s'autodétruire. Le cas de Hiyori reste vraiment l'élément le moins convaincant de la série, en plus d'être celui qui connaît le moins d'évolutions. Espérons donc que Kotomi Aoki saura enfin rebondir à son égard dans le neuvième et dernier volume.
En attendant de découvrir ce dernier tome, Don't Fake you Smile reprend vraiment des couleurs ici. l reste des facilités d'écriture, des éléments moins convaincants, mais l'intervention de Kanae Tachibana permet vraiment à Kotomi Aoki d'évoquer des choses fortes et importantes.
Une bonne partie de ce tome va alors tourner sur l'intervention de la fameuse journaliste, pour un résultat important puisque, en premier lieu, il souligne bien une idée essentielle et commune à d'autres mangas féministes d'Akata comme En proie au silence d'Akane Torikai: même si c'est douloureux, même si ça remue le couteau dans la plaie, même si certains abrutis pourraient croire que l'on s'apitoie sur soi-même, il faut oser en parler, ne serait-ce que pour se relever soi-même. C'est exactement ce que fait Kanae Tachibana après avoir elle-même été agressée autrefois, et c'est exactement ce qu'elle va permettre de faire à Niji en se présentant comme la confidente dont elle avait besoin.
Et à la clé, l'adolescente a alors enfin l'occasion de tout déballer. Que ce soit la nature exacte de son agression (jusqu'où l'agresseur est-il allé ?), ou plus encore les sentiments qu'elle a pu avoir au plus profond d'elle-même juste après ce drame, entre la peur qu'on la regarde bizarrement, l'impression de ne plus être la même qu'avant, certaines remarques terribles sur le fait que ce qu'elle a subi ne serait "pas si grave" alors qu'elle en est ressortie terrorisée, son désespoir de déranger les autres avec ça et d'attirer de l'apitoiement... son sentiment d'être profondément seule, tout simplement.
"La peur que j'ai ressentie... où que j'aille et quoi que je fasse, je ne peux pas m'en débarrasser... elle me hante encore."
Mais désormais, il lui faut prendre pleinement conscience qu'elle n'est pas seule, notamment parce que Gaku, même s'il est un garçon et a été maladroit parfois auparavant, est là pour elle. Gaku qui, par ailleurs, prend encore un peu plus conscience de ses erreurs, les regrette, et en ressort avec une envie d'autant plus forte d'enfin compromettre celui que tout désigne comme l'agresseur. Et Hiyori dans tout ça ? Eh bien, il reste encore et toujours la principale énigme de la série depuis déjà plusieurs volumes, en étant coincé dans cette relation bizarre avec Kiryû, relation qu'il sait dangereuse (rappelons quand même qu'il avait très vite eu des suspicions envers Kiryû dans les premiers volumes) et dans laquelle il continue pourtant de s'autodétruire. Le cas de Hiyori reste vraiment l'élément le moins convaincant de la série, en plus d'être celui qui connaît le moins d'évolutions. Espérons donc que Kotomi Aoki saura enfin rebondir à son égard dans le neuvième et dernier volume.
En attendant de découvrir ce dernier tome, Don't Fake you Smile reprend vraiment des couleurs ici. l reste des facilités d'écriture, des éléments moins convaincants, mais l'intervention de Kanae Tachibana permet vraiment à Kotomi Aoki d'évoquer des choses fortes et importantes.