Don't Call Me Magical Girl, I'm OOXX Vol.1 - Actualité manga
Don't Call Me Magical Girl, I'm OOXX Vol.1 - Manga

Don't Call Me Magical Girl, I'm OOXX Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 28 Novembre 2019

2019, deuxième année d'existence ChattoChatto, a sans doute été une période importante pour le tout jeune éditeur. Tout en poursuivant Carciphona, il a pu compter sur la venue à Japan Expo de Makoto Aizawa (l'auteur de Quand la neige m'appelle) histoire de marquer un grand coup la première participation au salon, et a pu lancer dans la dernière partie de l'année les 3e et 4e titres de son catalogue: tout d'abord Frankenstein Family, très sympathique série adaptée en anime, et désormais Don't Call Me Magical Girl, I'm OOXX. Signé par l'artiste taiwanais Yang Chi-Cheng, ce manhua a été lancé en Chine en 2017 aux éditions Tong Li, et propose de revisiter un peu à sa sauce un concept bien populaire: les magical girls.

Tout commence donc par la découverte de Sakura, une adolescente qui semble comme les autres, et qui vit depuis désormais un mois dans la ville de Gangdong. Mais derrière cette façade, on comprend vite, via quelques indices comme la présence avec d'une étrange petite créature magique nommée Jingying, qu'il y a autre chose: elle est en réalité un être magique ayant pour mission de capturer des esprits menaçant la ville, tout ceci dans le but d'atteindre son rêve: devenir parfaitement humaine et mener une vie normale. Mais elle est loin d'être la seule demoiselle magique à être en ville. Une jeune fille aux allures de nonne et se faisant appeler Metanonne vient souvent la provoquer en combat, visiblement car elle veut garder ses pouvoirs, et chacun de leurs duels voit s'immiscer une troisième demoiselle, une ange, envoyée de dieu, nommée Airman, chargée de protéger les environs. A elles trois, elles provoquent via leurs rixes des catastrophe détruisant peu à peu la ville. Des morts se multiplient, la population est en colère face à l'incapacité du gouvernement de résoudre ça... Alors comment évoluera la situation quand l'identité de ces filles sera révélée au grand jour sous le nom de magical girl ?

Dans un premier temps, c'est un début on ne peut plus étrange qui nous est proposé, dans la mesure où la mise en place est hyper rapide et ne présente pas grand chose, où les premiers éléments ne sont pas toujours clairs (y compris au niveau des héroïnes, qu'on peine parfois à différencier)... et, surtout, où les premiers éléments de scénario apparaissent un petit peu bancals dans leur présentation. Pas forcément incohérents, car on en comprend bien le fond, mais présentés de façon peu claire. Par exemple, on nous dit que Sakura rêve d'être humaine et d'avoir un foyer, mais dès le début elle a déjà tout ça, son but semblant donc plutôt de tâcher de conserver ces acquis, mais ce n'est pas dit clairement. Concrètement, on ne voit pas trop pourquoi Metanonne s'en prend toujours à Sakura. Et concernant Airman, son rôle exact n'est pas défini de la plus fluide des manières. Et par la suite, ce manque de clarté se poursuit: la construction narrative n'est pas toujours évidente, de même que le placement des bulles ainsi que certains moments d'action pas très lisibles. Si bien qu'au bout du compte, on a régulièrement l'impression d'être un peu perdu.

Et pourtant, si l'on dépasse ces limites, il y a pas mal de choses qui parviennent à intriguer dans ce premier tome, à commencer par la vision assez particulière et unique que l'auteur tente de proposer concernant le concept de magical girl: il s'agit d'une vision en quelque sorte inversée, où les miss tendent à provoquer de sérieux dégâts, et où Sakura plus particulièrement dénote dans son but d'être humaine et d'avoir un foyer. C'est précisément ce dernier point qui constitue un intérêt dans l'oeuvre: Sakura veut être humaine et avoir un foyer, oui, mais à quel prix ? Pour atteindre ce but, elle piétine bien malgré elle le foyer d'autres personnes et blesse les autres, situation un peu triste dans le fond, dont on attend de voir l'évolution. Enfin, même si le rythme est parfois un peu bancal et que les changements de ton sont un peu bizarres, il y a dans le récit toute une partie humoristique qui fonctionne plutôt bien, ne serait-ce que le loufoque requin ou l'idiotie de Metanonne. De manière générale, Yang Chi-Cheng arrive à installer des héroïnes pas déplaisantes du tout, voire même des caractères prometteurs, à l'image de Tuna, adorable et belle demoiselle apparaissant vers le milieu du tome et montrant une personnalité avenante et serviable très attachante.

Visuellement, en dehors du côté parfois confus que l'on a déjà évoqué, le trait en lui-même s'avère plaisant. pas forcément original, mais soigné dans les looks et les designs, avec des héroïnes assez mignonnes et régulièrement des expressions faciales tendant vers le SD, l'ensemble étant communicatif. Quand il y en a, les décors urbains sont également assez soignés et contribuent à l'immersion.

Au bout de ce premier tome, il est assez difficile de savoir quoi penser exactement de la lecture. Il y a des maladresses, assurément, mais aussi pas mal d'idées qui piquent la curiosité ainsi que des héroïnes plutôt prometteuses, et l'ensemble tend alors facilement à donner envie de laisser une chance à ce titre !

Du côté de l'édition, c'est au niveau de la qualité d'impression que le bât blesse: malheureusement, il y a certaines pages sombres, et surtout des problèmes de moirage trop réguliers. L'idée de confier l'oeuvre à l'imprimeur bulgare Pulsio n'était peut-être pas la meilleure possible, cet imprimeur étant rarement très satisfaisant, mais ChattoChatto nous a précisé que ce problème vient surtout des fichiers d'origine, qui n'étaient pas de très bonne qualité. En revanche, pour le reste, c'est du bon: la traduction de Roxanne Gardeil est assez claire, le lettrage est soigné, et on sent que l'éditeur a eu à coeur de bien faire en proposant, pour le premier tirage, une très belle jaquette réversible.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12.5 20
Note de la rédaction