Don't call it Mystery Vol.5 : Critiques

Suite aux affaires qu'il a connues à l'hôpital, Totonô rencontre celle qui l'a mis sur la voie: une mystérieuse femme se faisant appeler Leica et parlant de façon cryptique, en messages codés à partir de citations de livres. Guidé par les messages de celle-ci, le voici bientôt sur la piste d'une légende urbaine, rien que ça: l'"Ange des flammes", qui tuerait par le feu les parents abusant de leurs jeunes enfants. Dans le même temps, la police, menée par Ikemoto, enquête justement sur un possible pyromane, et remonte jusqu'à un site de légendes urbaines...

Il est toujours délicieux de voir le don de Totonô pour se retrouver mêlé à des affaires qu'il résout naturellement, de son côté, parallèlement à la police, et toujours d'une manière bien à lui où l'étrangeté de certaines situations a quelque chose de fascinant. On pense notamment à la nébuleuse et captivante Leica avec qui notre héros a un rapport qui le déstabilise (il le dit lui-même: il ne s'est jamais senti autant perdu que pour offrir un cadeau de Noël à cette femme, lui qui n'a jamais connu ce type de coutume), à la façon dont il continue toujours de s'intéresser à tout (même des choses a priori insignifiantes) au point de partir dans ses blablas à la fois uniques et prenants, et surtout à l'importance qu'ont les rencontres ici, chose que le professeur du jeune homme à la fac prépare bien en tout début de volume.

Ce sont bien ces rencontres uniques en leur genre qui font le sel de ce tome dès que Totonô interagit avec elles, que ce soit Leica, le dénommé Roku surnommé "la grenouille" à cause de son physique, ou le mystérieux Kaneto. Et c'est via ses interactions avec ces personnes que notre héros va remonter la piste de l'"Ange des flammes", jusqu'à un dernier chapitre particulièrement saisissant, dont la construction habile (tous les indices disséminés dans les chapitres précédents, le self control de Totonô en comprenant la vérité...), la part tragique, l'abord profond des personnages et les thèmes durs autour des enfants abusés en font sans doute un des sommets de la série à ce jour.

"Moi, tout le temps, partout, je veux me rendre compte de ce qui se passe réellement."

Surtout dans son dernier quart, Yumi Tamura frappe un grand coup avec ce 5e volume brillamment narré et où l'unicité de Totonô marque une fois de plus. Et en évoquant également le désir d'avenir de notre héros, sa façon de poursuivre toujours l'ombre de Garo et l'énigme persistante autour des symboles zodiacaux, la mangaka n'oublie pas d'entretenir habilement ses autres pistes en nous stimulant toujours autant.