Dômu - Rêves d'enfants - Edition Ultime : Critiques

Juste avant de s'atteler à Akira, Otomo s'essaya en 1983 à la représentation du duel psychique en milieu urbain. On peut en effet voir Dômu comme un prototype de la série qui reste accolée au nom de l'auteur.
L'action prend place dans un quartier résidentiel japonais, ensemble de barres d'immeubles immenses, où la police enquête sur de mystérieuses disparitions. A la lecture des premières pages, on remarque deux choses : le dessin est un peu moins fin que celui d'Akira et surtout, l'histoire manque alors de rythme. Les pages alternent entre blabla policiers, vie quotidienne et étranges phénomènes qui mettent en place une ambiance oppressante. Passée la cinquantaine de pages, les choses s'accélèrent et l'histoire trouve un rythme plus soutenu, qui conduira le quartier dans un combat psychique apocalyptique entre une petite fille et un vieillard sénile. On retrouve dès lors pas mal de détails qu'Otomo reprendra et développera dans la série dont j'ai déjà cité le nom deux fois : l'esprit enfantin qui s'affranchit de l'apparence, la colère « matérialisée » et aveugle, les tas de jouets représentant le caractère capricieux et possessif de l'enfant. Et tout ça vous propulsera jusqu'à la dernière page sans vous laissez le temps de vous ennuyer.

L'édition proposée par les Humanoïdes associés est correcte. Le manga a retrouvé son sens de lecture original, l'adaptation a semble-t-elle été retravaillée en intégralité. On déplore par contre une absence totale de bonus, c'est triste pour une édition qui se veut « ultime ». Le grand avantage de cette re-sortie restera son prix plus qu'abordable pour un titre de cette qualité.