Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 10 Octobre 2025

Il y a des séries dont les nouveaux volumes se font si rares que la sortie de chacun d'eux constitue un vrai moment précieux, et Yotsuba&! reste sans aucun doute la quintessence de ce registre d'oeuvres au rythme lent, dont on profite alors au maximum de chaque page. la tranche de vie culte de Kiyohiko Azuma est donc de retour, un peu plus de quatre ans après un quinzième volume qui nous avait laissé sur un état de fait très touchant dans son genre, et vécu directement depuis le point de vue de son père: bientôt, à la prochaine rentrée, la petite fille aux couettes vertes fera son entrée à l'école primaire, ce qui marquera forcément un changement dans le leur quotidien. Alors, avant d'en arriver là, mieux vaut profiter, plus que jamais, de chaque moment passé ensemble, puisque plus tard le père et la fille auront moins de temps rien que pour eux. Et dans cette optique, quoi de mieux que d'organiser une excursion en montagne, pour que la fillette vive sa toute première randonnée ?

Comme le laisse bien deviner la rayonnante jaquette, cette excursion vouée à emmener Yotsuba, son père et Yanda jusqu'au sommet du Mont Takao constitue l'un des moment majeurs de ce tome, en occupant quasiment 100 pages sur les environs 150 que Kiyohiko Azuma nous offre ici. Et le mins que l'n puisse dire, c'est que pendant toute cette phase le mangaka ne perd rien de ses qualités habituelles: dans un cadre plus naturel qui est vraiment propice au dépaysement, bien sûr les petits gags s'enchaînent, notamment grâce à toutes les réactions à la fois rigolotes et pleines d'émerveillement de notre petite héroïne, à ses rixes retenues avec Yanda puisque Koiwai leur a interdit de se disputer, au gros manque de condition physique du père de la fillette... mais sans doute préférera-t-on retenir encore plus deux choses: tout ce que dégage Yotsuba dans cette randonnée où elle continuer d'ouvrir son monde et de découvrir plein de choses à son échelle avec son innocence enfantine, et l'énorme travail graphique d'un mangaka qui, comme toujours, soigne beaucoup ses décors photoréalistes rassérénants, et découpe minutieusement chaque planche pour offrir un rythme paisible laissant le temps de bien profiter de chaque instant.

Evidemment, ces mêmes qualités se retrouvent au fil des autres moments de vie proposés dans ce tome. Ici, Yotsuba découvre un sapin de Noël. Là, elle joue à tenir un restaurant et à cuisiner pour son père de Jumbo. Puis elle doit composer avec une nouvelle incruste de Yanda chez elle, joue les médecins avec Ena pour soigner la drôle de maladie de Fûka, se cherche un hobbie en compagnie des trois voisines... Des instants qui pourraient sembler anodins avec un regard adulte, et qu'Azuma sait pourtant rendre à chaque fois précieux, tant il y a un grand plaisir à toujours observer la façon dont l'entourage de Yotsuba participe à tous ses délires d'enfant, et tant on se régale en observant constamment ses inimitables expressions faciales, ses jeux et réactions un peu décalés, sa façon de répéter des expressions dont elle ne comprend pas forcément le sens ou de mal prononcer des mots trop compliqués (cette fois-ci, dites bonjour à la chirjurie et à l'architaut, entre autres ! )...

Enfin, au bout de tout ça, il y a le dernier chapitre, petite incursion à l'école qui risque de faire hurler de joie les plus grands fans d'Azumanga Daioh (la précédente série culte de l'auteur, rappelons-le si besoin) parce que l'on y retrouve une certaine figure inoubliable, que celle-ci n'a pas changé du tout malgré ses quelques années en plus, et que l'alchimie qui se crée immédiatement entre elle et Yotsuba fait déjà des merveilles. Un moment si formidable qu'on ose à peine imaginer ce que cela donnerait si, plus tard, en entrant à l'école, notre petite héroïne en venait à côtoyer plus souvent cette maîtresse pas comme les autres !

"Bien ! Alors tu vas bien travailler, pour que ton père devienne un scarabée !"

A l'arrivée, comme à chaque fois, le retour de l'incontournable oeuvre d'Azuma fait des merveilles. L'auteur offre là un volume très généreux, bourré de moments magnifiques dans leur genre, faisant comme toujours beaucoup de bien grâce à son humour, au doux plaisir de voir Yotsuba garder toute son innocence enfantine en étant bien accompagnée par son entourage, et à son rythme minutieusement pensé pour nous laisser profiter à fond de chaque page, de chaque instant.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
19 20
Note de la rédaction