Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 28 Mars 2018

La menace des adamites, sorte de secte radicale aux orgies hallucinées, a pu être enrayée, mais il ne s'agissait que d'une menace infime par rapport à ce qui attend désormais Jan Zizka et ses troupes. En effet, la nouvelle armée croisée emmenée par le commandant Filippo Scolari a profité de la confusion pour s'attaquer à la cité hussite de Kutna Hora. Le chef d'avant-garde Petr Hromadka a été tué, laissant derrière lui les arquebusières dirigées par son épouse Katerina et désormais prisonnières d'ennemis peu scrupuleux envers elles... Et la situation est d'autant plus embêtante que la tactique des wagenburg, jusque là invaincue, est mise à mal par les alliés de Scolari, les redoutables Coumans. Pendant ce temps, Sarka, à son échelle, doit aussi faire face à un nouveau coup dur: alors qu'elle pensait son amie Gabriela enfin sauvée, celle-ci est assassinée sur ordre de Jan Zizka pour couvrir ses crimes...


La nouvelle attaque croisée se profile donc et n'augure rien de bon pour les hussites, acculés face à de redoutables adversaires. Tout d'abord, Filipo Scolari (ou Pippo Spano), condottiere italien dont la vie de mercenaire fut marquée par celle de John Hawkwood (pour en savoir plus, vous pouvez vous référer à l'excellent manga Hawkwood paru en France chez Doki-Doki). Une figure historique que  Kouichi Ohnishi se réapproprie plutôt efficacement pour le moment, en démontrant son sens de la tactique pour déjouer son ennemi, et en laissant transparaître en filigranes ses réelles ambitions. Ensuite, les guerriers coumans, descendant de redoutables cavaliers nomades au service du Roi de Hongrie, qui se posent comme des adversaires redoutables, à même de faire échouer les tactiques de Zizka, et dont les moeurs envers leurs prisonnières sont loin d'être mignonnes, comme on peut s'y attendre en temps de guerre... Mais pour autant, pas question pour les femmes de la série de se laisser aller au désespoir: même violées et humiliées, elles conservent une certaine force de caractère, et le prouveront à quelques reprises ! Dans tout ça, certaines figures se détachent un peu plus, comme l'une des filles qui en arrive à occuper un rôle intrigant auprès d'une femme coumane.


Dans ce parfum qui tourne un peu plus à son désavantage, Zizka ne lâche rien. En plus de rester une figure assez ambiguë (c'est qu'il n'hésiterait pas à sacrifier des jouvencelles pour le bien de son objectif), il conserve également son sens tactique, notamment via ce qu'il réserve à Barbara. Mais cela suffira-t-il ? La situation semble aller de mal en pis...


Et pendant ce temps, qu'advient-il de Sarka ? Hé bien, après avoir perdu à nouveau une amie, la jeune fille semble, plus que jamais, sur le point de craquer. Ses pas ne lui font aucun cadeau depuis le début de la série, mais elle a toujours su conserver une certaine force de caractère, pour continuer d'aller de l'avant et de tenir son rôle avec force, du haut de sa jeunesse et de sa fragilité physique. Mais pourra-t-elle résister encore longtemps ?


Le tome est, dans l'ensemble, plutôt bon. L'auteur gère suffisamment bien les choses, conserve un ton parfois assez crû qui colle plutôt bien au conflit médiéval qu'il met en scène, et il sait également tirer parti de son contexte historique, dont il approfondit encore certains aspects dans ses pages bonus (cette fois-ci ce sont les méconnus Coumans et la ville de Kutna Hora qui sont décortiqués).


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction