Divci Valka Vol.5 - Actualité manga
Divci Valka Vol.5 - Manga

Divci Valka Vol.5 : Critiques

Divči valka

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 24 Janvier 2018

Les troupes de Jan Zizka ont fait tomber Vysehrad, mais une nouvelle fois, cela ne s'est pas fait sans cruels sacrifices, à commencer par ceux d'enfants terrassés par la famine. Sarka, elle, a pu se sortir vivante in extremis de cet enfer et a repris des forces. Mais le conflit est loin, très loin d'être fini. Sous le joug de Sigismond, une nouvelle Croisade se prépare, et celle-ci sera bien plus importante que la précédente en prenant les terres de Prague de toutes parts. Mais tandis que les préparatifs de cette deuxième Croisade ont lieu, les troupes de Zizka doivent bientôt se confronter à un problème interne inattendu : les hussites récupèrent de nouveaux alliés, les Adamites, mais les moeurs très libres de ces derniers ainsi que leur extrême radicalité mettent bientôt en péril le camp de Zizka... Sarka, elle, retrouve parmi les Adamites son amie Gabriela, guérie de la peste noire suite à son isolement. Mais la jeune fille semble avoir bien changé...


Le cinquième volume de Divci Valka, qui vise surtout à préparer la deuxième croisade, a plutôt des allures de transition, mais une transition intéressante. En premier lieu, parce que Kouichi Ohnishi, dès le début de tome, parvient à présenter avec clarté ce qui se prépare : alliances, retournement de veste, stratégie de déploiement en vue de la croisade... sans oublier la lente prise d'importance d'Albert de Habsbourg, qui, en épousant Élisabeth de Luxembourg la fille de Sigismond, devient un prétendant à la succession au trône... tout en affichant un côté très rustre face à sa très jeune épouse, qui en fait d'emblée un personnage assez détestable.


Néanmoins, l'essentiel du volume se centre sur le problème interne qui frappe le camp des hussites. Cette fois-ci, l'auteur s'attaque aux Adamites, une branche radicale rattachée au Christianisme, et qui prônait l'imitation d'Adam avant sa chute. Essentiellement présent en Bohême de la fin du 13è siècle jusqu'au 15è, ils furent persécutés pour leurs nombreux pillages, mais aussi, et surtout pour leurs moeurs : on dit qu'ils vivaient nus, et qu'ils s'adonnaient à des cérémonies sexuelles pouvant aller de la simple fête à de véritables orgies impliquant tout le monde. A grand renfort d'une documentation à nouveau détaillée en fin de volume, Ohnishi choisit de décortiquer assez longuement les pratiques adamites. Pour cela, il choisit d'y immiscer Sarka et d'interroger son lien avec Gabriela, son amie devenue adamite. Comme toujours, et on devine un peu le contenu dès la couverture un brin sulfureuse, le mangaka choisit de ne rien occulter des choses souvent dures que Sarka doit traverser pour se forger. Mais cette fois-ci, certains lecteurs pourraient être gênés de voir une enfant comme elle se retrouver au beau milieu des moments de débauche des adamites... Au vu du choix de l'auteur de ne jamais occulter les choses dans sa série, la nudité permanente des personnages et les scènes d'orgie ou de sexe plus intimes se justifient dans l'ensemble, mais le mangaka tend parfois à en faire trop, à ne se focaliser que là-dessus en mettant finalement peu en avant les autres facettes des adamites. On ressent néanmoins bien le malaise de Sarka en voyant son amie prise dans des orgies et victime de drogues qui ont peu à peu raison d'elle. Et l'une des scènes les plus sulfureuses du tome (allant des pages 89 à 98), malgré son aspect un peu trop voyeuriste, est intéressante pour montrer une nouvelle évolution de Sarka dans son rapport aux choses charnelles qui l'avaient tant traumatisée depuis les débuts de la série. Enfin, l'ensemble joue réellement bien sur le désir de la pure Sarka de sauver son amie, de la sortir de la spirale infernale où elle s'est retrouvée.


Le tome est un mélange de bonnes choses, et de frustrations où l'auteur a tendance à offrir un travail un peu lisse sur les adamites où il se contente surtout de jouer sur leurs moeurs sulfureuses. On a l'impression de lire un volume de transition un petit peu moins intéressant. Mais heureusement qu'en fin de volume, il y a toujours les pages bonus où le mangaka revient plus en détail sur plusieurs éléments, ici les divergences au sein des hussites (adamites, taborites...), l'arrivée de la poudre à canon, et certains mythes sur le mariage au Moyen-Âge.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction