Divci Valka Vol.3 - Manga

Divci Valka Vol.3 : Critiques

Divči valka

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 16 Novembre 2016

L'historique bataille de la colline de Vitkov  a vu la précaire armée taborite des hussites l'emporter contre les forces catholiques, à seulement 2 000 soldats de fortune contre 100 000 ! La célèbre stratégie du Wagenburg imaginée par le chef hussite Jan Zizka a été décisive, mais le conflit ne s'est pas déroulé sans d'horribles sacrifices : Sarka a perdu sa jeune amie Tanaia emportée par les flammes sous ses yeux, et notre jeune héroïne n'a pas vraiment eu le temps de s'en remettre qu'elle a été capturée par les croisés. La bienveillance du chevalier Wilhelm, du jeune page Johann Hunyadi, de l'Empereur et de l'Impératrice lui ont néanmoins permis de retrouver l'armée taborite.
Néanmoins, malgré cette éclatante victoire à Vitkov, la lutte des forces hussites n'en est encore qu'à ses prémisses : elles ont besoin d'alliés à aller chercher du côté des peuples non-catholiques. Mais auront-elle seulement le temps d'en trouver ? En effet, la bataille de Vitkov n'a fait qu'attiser encore plus le désir de l'Eglise d'annihiler l'"hérésie" hussite, quitte à employer un redoutable mercenaire tchèque en la personne de Jan Jiskra, et à employer des moyens horribles tirant parti d'une maladie se répandant beaucoup à l'époque...

Ce troisième volume de Divci Valka restera passionnant à suivre pour quiconque a aimé les deux premiers tomes, grâce à la façon dont Kouichi Ohnishi continue d'éclairer une facette sombre de l'histoire de l'Europe de l'Est que nous-mêmes connaissons souvent mal. Continuant d'évoquer nombre de figures ayant inscrit de façon plus ou moins marquée leur nom dans l'Histoire comme Jan Jiskra, Sophie de Bavière, le Roi de Pologne Ladislas II, le pseudo-cardinal Branda Castiglioni ou le rabbin de Prague Avigdor Kara, l'auteur tire surtout parti ici du personnage de Jiskra engagé pour tuer Jan Zizka, et de l'ordre de chevalerie des Croisés à l'étoile rouge, le seul ordre qui fut fondé en Bohême et qui, après une période d'essor, va connaître un net frein voire un recul durant les guerres hussites.
En toile de fond, un élément primordial : le rôle que va avoir dans le conflit la peste, maladie qui sévissait un peu partout en Europe alors, et qui va se voir utilisée ici de façon horrible, montrant bien toute l'horreur dont l'homme est capable en guerre. Une cruauté qui ne s'arrête pas là, dès lors que les enjeux personnels de Jan Jiskra rejoignent les autres problèmes.

Ohnishi profite également des enjeux et de ses personnages pour évoquer bien d'autres choses, en tête desquelles la situation de la ville de Prague, et la place du peuple juif. Des éléments qui sont entrevus durant la lecture, par exemple à travers le personnage de Sara dont le rôle et les choix délicats sont intéressants à suivre, et qui vont surtout être ensuite développés dans les désormais habituelles pages bonus du mangaka.

Au-delà de tout ce qui concerne le contexte historique, ce tome s'avère aussi plaisant en ceci qu'il marque une évolution importante en Sarka. Alors que certaines femmes de son entourage l'imaginaient déjà embauchée pour faire des passes, la jeune fille a choisi la voie du combat... mais est-elle seulement faite pour ça ? Armée de sa pist'ala, elle semble déterminée durant les entraînements, mais qu'en est-il exactement ? Elle qui en réalité tire à blanc et a toutes les peines du monde à tuer et à réellement s'endurcir, pourra-t-elle tenir sa promesse de veiller sur Jan Zizka ?  Et si elle ne le peut pas, où pourra-t-elle trouver sa place ? Entre le début et la fin du volume particulièrement cruelle, une étape est franchie.

L'ensemble du volume est également animé par un autre point : voir de quoi sont capables les hussites sans leur chef Zizka, ce qui n'est pas forcément rassurant pour la suite et pique la curiosité.

Finalement, les seuls éléments pouvant encore légèrement rebuter sont les visages exagérément mimis des gamines de la série, et la façon dont l'auteur ne peut s'empêcher de balancer quelques scènes de nu un brin trop gratuites (la scène de bain était-elle vraiment nécessaire ?). Mais ces détails n'occupent que peu de place. Et la série, efficace sur le plan historique et exploitant ici très bien certain de ses personnages (Sarka, Sara, Jiskra), se poursuit dans le bon sens et reste très intéressante.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs