Die Wergelder Vol.2 : Critiques

Sur la petite île d'Ishikunagi qu'elle avait quittée il y a longtemps, la jeune délinquante sans abri ni emploi Shinobu a assisté à une scène vraiment pas commune: un échange de mallette entre des yakuzas de la Sotenkai et des allemands vient de tourner à l'affrontement violent quand une mystérieuse femme vengeresse nommée Träne a fait irruption, le tout sous l'oeil du clan Kakesu, un clan rival de la Sotenkai qui a mis la main sur la fameuse mallette.

A présent, tandis qu'Azuma, lieutenant du clan Kakesu, et son acolyte Soli découvre le sordide contenu de la mallette, de leur côté Shindo, le chef du clan Sotenkai, et la vénéneuse tueuse chinoise Jie Mao tentent de déterminer qui les a doublé pour récupérer la mallette. Quant à notre chère Shinobu, un peu dépassée par les événements, on lui suggère de rejoindre le clan Kakesu, mais elle aimerait surtout mener désormais une vie ranger. C'est néanmoins un coup du destin qui l'attend, dès lors que réapparait devant elle la mystérieuse Träne qui lui ordonne de l'aider à assouvir son énigmatique vengeance, ce qui passe aussi par une chose: le besoin de découvrir en détail ce qu'est devenue l'île d'Ishikunagi, qui a radicalement changé depuis quelques années...

Pourquoi cette île si modeste a-t-elle désormais suscité tout l'intérêt de deux clans de yakuzas ? Que s'y passe-t-il réellement ? Quel est le contenu de la mallette ? Quelle implication Träne a-t-elle dans tout ça ? Et qu'est-ce qui peut bien relier Kiebitzenberg, le village allemand dont est originaire Träne, à cette petite île et à Hwamei, une cité chinoise qui a elle aussi bien changé en peu de temps ? Les réponses à ces différentes interrogations commencent très largement à se dessiner au fil de ce deuxième volume qui met plutôt l'action de côté, afin de se concentrer surtout sur la consolidation du scénario après un premier tome mené tambour battant.

Dans les faits, on trouvera juste une petite limite au déroulement des choses: dans la mesure où chaque camp progresse un peu en parallèle, certaines bribes de révélations se répètent selon ces progressions respectives, et certaines petites discussions peuvent alors paraître un petit peu redondantes dans ce qu'elles abordent, mais il s'agit d'un "défaut" nécessaire voire indispensable à la crédibilité et à la logique de l'histoire. Mais il reste que, concrètement, l'auteur mène avec efficacité son intrigue, car chaque nouvel élément se révélant et se confirmant ne fait que consolider l'atrocité d'un récit sombre qui n'est pas à mettre entre toutes les mains, au vu de ce que l'on apprend sur le contenu de la mallette, sur ce qu'est devenue l'île et plus encore sur tout ce qu'a pu subir Träne par le passé, un passé expliquant parfaitement sa profonde haine vengeresse envers ses tortionnaires. Sans non plus tomber dans un voyeurisme exagéré, Samura se veut assez cru visuellement et textuellement dans son histoire à base de trafics ignobles et très immoraux, de sexe en tout genre (prostitution, viols...), ce qui, en ajoutant le charisme fou que dégagent ses badass héroïnes et son rendu graphique très esthétique, continue de bien coller au courant "Pinky Violence" dont il s'inspire pas mal.