Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 23 Novembre 2011
Soyons forts, c’est l’avant dernier one-shot de Piyoko Chitose que nous serons amenés à lire en France. Déjà cinq tomes parus, déjà. Et des variations notables entre, par exemple, « Me and you...the Naughty » et « J’attends l’amour », le premier étant le moins pire, le second le plus abominable yaoi qu’il nous a été donné de lire. Avec « Dévore-moi » et son titre pourtant vraiment peu engageant, on se situe à mi-chemin entre tout cela. Disons que c’est mauvais, mais moins mauvais que ce qu’elle a déjà fait. Passons à l’histoire parce que cette fois ci, oui oui il y en a une. Les deux tiers du tome sont ainsi consacrés à l’histoire principale, celle de Mikoto Asagumi, un beau jeune homme qui, depuis qu’il travaille, a perdu de vue son ami de lycée. Dont il était amoureux à l’époque, d’ailleurs, et qui débarque à nouveau dans sa vie pour lui annoncer que son immeuble va être rasé, et que son propriétaire s’était enfui. Fubuki, puisque c’est le nom de ce vieil ami, lui propose alors son toit. Malheureusement pour lui, Mikoto refuse et c’est donc de force que Fubuki va l’enlever, le séquestrer sur un bateau et lui faire plein de choses bizarres. Idée qui se répète tout le long du tome, avec quelques variantes : aphrodisiaques, enlèvement par quelqu’un qui veut le violer (et qui pour une fois ne le fais pas, ce qui est assez rare pour être noté !), bondage ... et une jolie scène remplie d’amour mutuel pour nous faire croire qu’il y a des sentiments dans l’œuvre de la mangaka.
Pas de viol ! Enfin, à part de la part du deuxième personnage principal, Fubuki, donc ça ne compte pas puisqu’au final ils s’aiment et veulent passer leur vie ensemble, avoir des enfants et ... ah non, pas possible. Bref, pas de délire là-dessus. C’est bien. Si l’histoire était légèrement mieux construite, au lieu d’être basée sur du chantage d’un riche sur un moins riche, sur des retrouvailles des années après et sur des techniques perverses pour satisfaire le plaisir ce l’auteur, ce serait mieux. Mais n’en demandons pas trop à l’auteur qui n’a pas l’habitude de faire, déjà, aussi peu tordu. Ça parait alors presque normal et si l’on éprouve aucun intérêt à la lecture on a pas cette répulsion ressentie avec le précédent one-shot. Ainsi, Dévore-moi est presque amusant en le lisant au énième degré. Suivent alors deux nouvelles bonus, la première sur un personnage secondaire de l’histoire principale : le secrétaire particulier de Fubuki. On revient sur le shota, parce que sinon aucun intérêt de lire du Chitose, puisque son partenaire parait un peu jeune mais bon ... Inintéressant, en tout cas, car bien trop rapide. Puis une autre, sur un prof et son élève qui finalement se rabat sur un de ses collègues. A noter que le prof est si peu important qu’on ne prend même pas la peine de montrer son visage. Amusant, comme c’est représentatif de l’intérêt que l’on porte au manga. Ces deux histoires, absolument anecdotiques, ne font qu’enfoncer la presque bonne idée de l’auteur de se concentrer sur une histoire. On aurait ainsi préféré suivre plus longtemps Mikoto et Fubuki, quitte à rajouter des scènes de viol ou de perversité sorties tout droit de l’esprit de l’auteur. Tout plutôt que l’inutilité de ce genre de chapitre ...
Côté dessins, c’est le grand classique que l’on connait déjà : on déplore aussi les visages plus pointus qu’un cure-dent, les cheveux perpétuellement coiffés avec un pétard, et ce pour tous les protagonistes. De même, un style assez récurrent, est inhérent aux personnages, qui arborent en plus des yeux peu expressifs, des postures extrêmement figées par moments … Ce qui nous empêche souvent de bien les identifier, même s’il faut ici admettre que l’auteur a réussi à tenir plus que quelques chapitres avec les mêmes personnages ! Un progrès notable qui simplifie la lecture. Les scènes érotiques se passent toujours grâce à des positions de contorsionniste tant elles sont parfois tordues et ... imaginatives. En plus de ça, les proportions sont totalement ridicules et le réalisme des corps ébauchés est quasiment absent. L’édition est toutefois agréable, du papier blanc et clair, une traduction ... disons, qui colle bien à ce que l’on voit dans les graphismes. Enfin, bref. Encore un titre à fuir. Comme d’habitude, mais mieux vaut le dire cinq fois qu’une ...