Détective Conan Vol.55 : Critiques

Heiji Hattori est convié au « Détective Kôshien », un projet d'émission télévisée réunissant plusieurs détectives lycéens afin de désigner le meilleur d'entre eux, au cours de différentes énigmes à résoudre. Le représentant de l'Ouest amène Conan avec lui, mais tous deux commencent à nourrir des doutes sur la légitimité de l'événement. Et tandis que les caractères opposés des participants font des étincelles, l'un d'entre eux est retrouvé mort. D'une pseudo épreuve télévisée, la compétition dérive vers l'affaire de meurtre pure.

Scénario pensé depuis un moment par Gosho Aoyama, l'intrigue du Détective Kôshien ne manque pas de panache, et s'achève dès les deux premiers chapitres de ce cinquante-cinquième volume. Assez prometteuse, surtout avec de tels personnages dont le retour de Haruba, aka le grand rival de Kaito Kid, l'affaire se conclue finalement de manière un poil trop classique, ce qui donne lieu à une petite frustration. Reste alors le caractère compétitif entre ces détectives, l'un d'entre eux parvenant à se distinguer honorablement, ce qui donne tout de même à l'enquête une adrénaline que les autres scénarios n'ont pas forcément.

Et comme de coutume, une affaire plus complexe laisse place à une autre plus légère. Assez rare pour être souligné, par de meurtre sur cette intrigue proposée, qui a pour originalité de graviter autour de... Genta ! A travers des indices désignant le petit garçon, l'identité de l'agresseur doit être trouvée. C'est simple sur le papier mais rondement mené, le rôle du Detective Boy menant même à une fraîcheur bienvenue.

Quant aux deux affaires suivantes, Gosho Aoyama semble avoir voulu faire certains cadeaux à ses fidèles lecteurs qui le suivent depuis plus de cinquante volumes. Ainsi nous offre-t-il un retour vers le passé, à l'époque où Shinichi et Ran n'étaient que des écoliers devant se frotter à un vrai jeu de piste imposé par un étrange individu. Une petite enquête simple sur le papier, garnie d'indices capillotractés à décoder, qui ravit dans sa présentation de l'amitié d'autrefois entre les deux camarades, tandis que sa résolution vient donner quelques révélations surprenantes autour du père du jeune détective et d'un certain voleur gentleman... Dans Détective Conan, les notions de filiation et d'héritage sont omniprésentes, chose que nous rappelle le mangaka une nouvelle fois. Compte-t-il mener à bout ces intrigues secondaires dans son long manga ? C'est quelque chose qu'on espère.

Enfin, les deux derniers chapitres proposent un focus sur la mère de Ran, la charismatique Eri, et ses rapports avec Kogoro. La relation ronchonne entre les deux amants fait du surplace mais dévoile une petite sincérité à travers une enquête qui n'en n'est pas vraiment une, reposant uniquement sur la capacité qu'aura Conan à deviner la nature de l'homme qu'Eri s'apprête à retrouver. C'est particulièrement frais, l'intrigue humaine prenant le dessus sur l'investigation, tandis que Gosho Aoyama nous rappelle son amour des chats, ce qu'il fait assez régulièrement depuis quelques volumes.

Ainsi, malgré une conclusion d'affaire du Détective Kôshien qui pourra en décevoir certains, le tome sait se rattraper sur ses trois affaires suivantes, originales et plaçant le focus sur des personnages que nous n'avions pas vu mis en avant depuis un certain temps, livrant même de micro révélations sur les relations entre eux !