Détective Conan Vol.53 : Critiques

Lorsqu'un peintre reçoit un message de l'Insaisissable Kid prévenant qu'il compte voler sa toile, l'artiste fait appel aux talents du célèbre Kogoro Môri. Le jour venu, la détective est présent, accompagné de tout un corps policier... et bien évidemment de Conan. Seulement, personne ne s'attendait à ce qu'un meurtre, celui du beau père du peintre, ait lieu durant cette soirée. Le Kid serait-il devenu un meurtrier ?

Si la dernière affaire en date autour de Kaito Kid s'était révélée un poil faiblarde, Gosho Aoyama vient rectifier le tir avec une intrigue en quatre chapitres, ouvrant ce cinquante-troisième volume de manière haletante. Car en plus de la menace du Kid, l'auteur greffe une affaire de meurtre... soit une double énigme que doit résoudre Conan !

Plutôt dense, l'enquête a pour mérite d'avoir une vérité assez simple à deviner, pour quiconque est familier avec les personnages de la série et connaitrait bien le modus operandi du Kid. Reste que les mécaniques utilisées peuvent surprendre, y compris quelques tours de passe-passe du magicien. Les retrouvailles avec le voleur se font en bonne et due forme et font bien oublier l'une de ses dernières interventions un poil mollassonne.

Et comme souvent avec l'auteur, une affaire à la construction complexe est suivie d'un récit un peu plus léger, ici caractérisé par une énigme que doivent résoudre les élèves du professeur Kobayashi qu'Aoyama semble vouloir exploiter un peu plus ces derniers temps. L'enquête est gentillette, pleine de bons sentiments dans son dénouement au point de délivrer un petit message bienveillant, mais ne pourra que difficilement être résolue par un lecteur français. Qu'à cela ne tienne, son bon déroulé et sa particularité de mettre Conan en retrait en font une bonne petite intrigue.

La suite du tome, elle, vient piquer notre intérêt d'une autre manière. En guise de transition vers la troisième affaire du tome, le FBI (dont le si charismatique Shûichi Akai qu'on aimerait voir davantage mis en avant) s'interrogent sur le sort de Rena Mizunashi, alias Kir. Pourtant, l'enquête qui suit, un nouveau jeu de piste pour débusquer l'assassin d'un musicien de rock underground, n'est en rien connectée avec le scénario des hommes en noir. Une investigation honnête et intéressante dans son déroulé, mais qui nous fait nous demander vers quelle direction le mangaka a bien voulu nous mener avec une telle amorce...

Peut-être qu'un élément de réponse sera donné dans l'enquête suivante dans sa totalité, puisque seul son premier chapitre figure dans ce volume. Avec la présence récurrente d'Eisuke, l'auteur établit indéniablement des liens entre les éléments de sa grande intrigue, nous rappelle à l'ordre avec une scène mémorable entre les membres de l'organisation, et vient contre toute attente faire un rappel aux chapitres précédents avec une figure totalement anodine, celle d'un petit garçon. Et si l'affaire de meurtre, en apparence anodine, pouvait nous conduire à l'Organisation ? C'est sur cette belle attente que se conclue un volume 53 qui a pour mérite d'être particulièrement complet !

A noter la présence d'un vrai bonus pour célébrer les 500 chapitres de la série. Outre un dossier récapitulant les 10 premiers films de l'adaptation animée (les seuls sortis à l'époque), l'auteur propose un organigramme pour récapituler les relations entre les personnages récurrents, ainsi qu'une petite fresque pour nous remettre en mémoire toute l'intrigue autour des hommes en noir. Rares sont les suppléments aussi fournis dans un tome de Conan, outre les notes ponctuelles sur les différentes affaire, ce qui mérite d'être souligné.