Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 10 Mai 2022
Amis et rivaux, Shinichi et Conan se sont croisés bien avant qu'ils se rencontrent récemment. A cette époque, chacun cherchait à profiter de vacances au ski avec son amie d'enfance respective. Alors que la station était le lieu d'un tournage, la tête d'affiche est retrouvée assassinée sur un télésiège, un fait divers sordide qui rappelle un tragique événement survenu quatre années plus tôt. Sans se connaître et sans se croiser, Shinichi et Heiji se sont plongés dans l'affaire, chacun de leur côté.
Le petit cadeau de Gosho Aoayama pour célébrer les cinquante tomes de sa série, c'est cette affaire faisant se croiser Shinichi et Heiji, alors qu'ils n'étaient que collégiens. Un jeu dangereux auquel joue l'auteur mais qui parvient à ne pas contredire les prémices de sa série, aussi l'enquête est résolue sans que les détectives adolescents n'aient à se croiser. Une fin d'investigation passionnante mais qui demande une certaine concentration, dans le stratagème mis en place se révèle complexe.
Et comme c'est souvent le cas avec l'auteur, ces affaires d'envergure sont suivies par des intrigues un peu moins complexes. C'est le cas des trois enquêtes qui suivent, moins capillotractées et plus souples dans leurs enjeux, quand elles ne sont parfois pas purement amusantes. C'est le cas de cette histoire de message codé que doit décrypter Kogoro qui devra ses précieux indices à... un chat ! Dans un ordre d'idées assez similaires, même si l'issue de ce scénario aurait pu être dramatique, le détective endormi et sa petite famille doivent enquêter sur un petit garçon en probable situation de détresse, tandis que son père semble avoir disparu. Un vrai jeu de pistes qui nécessite quelques connaissances des coutumes nippones, mais là aussi une affaire sans meurtre, ce qui apporte toujours un peu de fraicheur dans la série.
Mais bien qu'il s'agisse d'une intrigue moins poussées dans sa complexité, la petite enquête sur le bord de mer fera suite à une vie fauchée. Le mangaka revient à l'un de ses grands amours, à savoir le meurtre par empoisonnement, l'enjeu étant alors de comprendre comment le criminel s'y est pris pour parvenir à ses fins, ce qui mènera Conan et les Detective Boys à le démasquer. Aussi simple soit-elle, l'intrigue a sa petite gravité, tandis que le petit frère grincheux de l'inspecteur Yokomizo fait un retour remarqué, son tempérament apportant toujours un certain zeste d'humour.
Enfin, la dernière enquête du volume, complète, est la plus dense. En plus de ramener le lecteur vers un lieu qu'il connaît bien puisqu'il concerne l'une des affaires les plus appréciées des premiers volumes, il renoue avec cette ambiance un poil horrifique, jonglant entre l'idée d'un meurtre en lieu clot et la maison hantée. Gosho Aoyama finit par assez vite écarter ce côté épouvante pour faire preuve de rationnel, ce qui ne simplifie pourtant pas la résolution du meurtre proposé. Difficile même pour le lecteur d'avoir le fin mot de l'histoire de son côté, à moins qu'il soit familier aux manoirs truffé d'astuces façon Resident Evil.