Détective Conan Vol.29 - Actualité manga
Détective Conan Vol.29 - Manga

Détective Conan Vol.29 : Critiques

Meitantei Conan

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 13 Juillet 2018

Critique 2


Dans le parking d'un centre commercial, la nouvelle victime de l'agresseur qui sévit dans le coin aura connu un triste sort. Une jeune femme est retrouvée morte, assassinée d'un violent coup à la tête. Rapidement, Conan fait le lien entre les agressions et devine l'identité du coupable, tandis que le commissaire Maigret, prenant cette affaire à cœur, commence à bouillir...


Dans un premier temps, fin de l'affaire de l'agresseur de jeunes femmes dans ce début de tome, une affaire assez ordinaire, mais à la résolution plutôt intense, et qui permet de développer un tantinet le personnage de Maigret. Gosho Aoyama fait les choses un peu en surface, mais il est appréciable d'avoir un aperçu de l'enquêteur que fut Maigret autrefois, en plus d'en découvrir plus sur sa famille.


La deuxième affaire, si elle ne revient pas explicitement sur les hommes en noir, va instaurer une sorte de tension, des doutes qui persisteront pendant un moment, jusqu'à ce que l'auteur décide de révéler le vrai potentiel de la série. Une prise d'otage pour cette affaire, idée originale dans la forme,  et dont l'intérêt vient surtout des craintes d'Ai de trouver un membre de l'organisation dans le lot. Forcément, le lecteur y va de sa petite hypothèse, soupçonne chacun des personnages, et ne peut se douter de la vérité qui se cache derrière ces figures douteuses... Ça n'a l'air de rien pour l'instant et, pourtant, le lecteur a sous ses yeux des personnages d'une importance capitale pour la série.


Enfin, les deux dernières enquêtes sont aussi dans lien avec l'intrigue principale, mais vont innover à leur manière. La première n'a rien de très sombre puisqu'il est question de retrouver la trace d'un chien disparu dans un contexte particulier. Dans la dernière du tome, c'est avec le schéma des enquêtes que joue Gosho Aoyama. Car si un détective doit trouver des preuves de la culpabilité d'un suspect, Conan va malgré lui chercher à innocenter le prétendu coupable...


Il est assez surprenant qu'au 29e tome, l'auteur parvienne encore à apporter un zeste de nouveauté à ses affaires ordinaires. Celle autour des chiens a surtout une ambiance particulière, sans drame et proposant de nombreux instants mignons pour les adorateurs des animaux. La seconde captive par la prise de conscience de Conan/Shinichi, une implication du protagoniste qui s'avère tout à fait originale dans la série.


Ainsi, dans la forme, Gosho Aoyama semble proposer un tome classique, qui ne développe pas l'intrigue principale, mais qui propose quelques affaires bien menées et qui se renouvellent très bien. Il faudra attendre un peu plus pour le savoir, mais certains axes de ce tome se révèleront importants pour la suite...


Critique 1


A l'aube du 30ème tome de la série, les événements de l'arc Vermouth commencent à se précipiter. La femme en noir passe à l'action et le grand mystère de l'arc se lance enfin vraiment. A partir de là, la série devient accrocheuse comme jamais, Gosho Aoyama trouve enfin son rythme définitif de croisière, une série auréolée de nombreux mystères qui ne cesseront de se développer au cours des arcs... ou durant la série entière. En ouvrant ce tome 29, on entre dans une nouvelle ère de cette brillante série qui va finir de poser son statut de manga mythique et incontournable.

On commence par une première affaire débutée dans le tome précédent. La police enquête sur une série d'agressions de jeunes femmes qui a des répercussions émotionnelles fortes avec le tragique passé du commissaire Megure. Tandis que Conan comprend peu à peu les véritables intentions du coupable, ce dernier s'attaque à Sonoko dans le centre commercial vide, l'heure de fermeture venant de passer. Le temps est compté pour sauver la vie de l'amie de Ran, mais la police ignore où les chercher dans le vaste bâtiment. Les événements du passé sont-ils destinés à se répéter ? Une intrigue plutôt sympathique, bien que sans grande prétention, qui permet d'en découvrir un peu plus sur le passé du commissaire Megure, personnage présent depuis le début de la série mais jusque là bien mystérieux. Le mystère n'est pas particulièrement captivant mais le véritable intérêt de cette intrigue est à trouver dans son dénouement, avec un suspense riche en tensions qui provoque de réels frissons chez le lecteur. Encore une fois, Gosho Aoyama prouve là sa grande maîtrise de la mise en scène et de la narration, mais cela se fait un peu au détriment de la dimension enquête qui est reléguée au second plan.

La seconde affaire est quant à elle directement liée à l'intrigue principale de la série. On y retrouve le personnage de Vermouth, brièvement introduite à la fin du tome 24. Présente lors de l'affaire de l'Haido City Hotel, Vermouth est un agent de l'Organisation Noire lancé sur les traces de la traîtresse Sherry (devenue l'écolière Ai Haibara). Mais sa véritable identité est celle de Chris Vineyard, une grande actrice hollywoodienne capable de se plonger à merveille dans n'importe quel rôle et de se déguiser à la perfection. Ces talents sont au coeur du mystère qui entoure cette femme si énigmatique car elle peut prendre n'importe quelle apparence ou personnalité: elle peut devenir virtuellement n'importe qui ! Spécialiste des missions d'infiltration sur le long-terme, elle a infiltré l'entourage de Conan sous une fausse identité sans même que celui-ci ne soupçonne sa présence. Celle-ci n'est découverte par Ai Haibara qu'au cours de cette affaire, capable de ressentir l'aura ténébreuse dégagée par ses anciens complices et envahie d'une peur indicible. La partie peut commencer...

Gosho Aoyama installe ici un personnage d'une grande richesse. Dans la pure tradition des héroïnes hitchcockiennes, Vermouth est une femme glamour, séduisante, mystérieuse et fascinante. Mais, aux yeux de ses adversaires, elle se révèle aussi vénéneuse et démoniaque. Alors que nos héros se trouvaient dans un bus en vue de partir pour un séjour au ski, ils se trouvent pris au piège dans une affaire de détournement de bus... avec une femme aussi calculatrice et dangereuse dans les parages. Bien que Conan prenne désormais conscience de sa présence, il n'a aucune idée de qui il peut bien s'agir parmi les différents occupants du bus, parmi lesquels figurent même quelques unes de ses connaissances: le docteur Araide, devenu le nouveau médecin scolaire, et l'américaine Jodie Saintemillion, le nouveau professeur d'anglais du lycée de Ran et de Sonoko. A moins qu'il ne s'agisse de ce mystérieux et sombre passager situé à l'arrière du bus, un certain Shuichi Akai dont le comportement s'avère plus que suspect.

Nos héros se trouvent ainsi pris sur deux fronts: d'un côté Vermouth qui a retrouvé la trace de Sherry et qui surveille de très près le moindre de leurs agissements, incarnant une réelle menace dont ils viennent seulement de prendre conscience. De l'autre, il y a cette affaire de détournement de bus, avec l'ensemble des passagers pris en otages, qui les tient confinés au même endroit que la femme en noir, pris au piège. Même si les preneurs d'otages venaient à être arrêtés, Ai Haibara ne peut désormais plus fuir et elle ne peut que se résoudre au triste sort qui l'attend à l'issue de cette affaire. Conan ne perd toutefois pas espoir de la sortir de ce cauchemar, mais il doit pour cela désamorcer la situation et créer une ouverture pour permettre à la jeune fille de fuir. Seulement les preneurs d'otages s'avèrent très vigilants et il commence à soupçonner la présence d'un complice parmi les autres passagers.

Que dire de cette affaire ? Gosho Aoyama parvient une nouvelle fois à nous surprendre en plongeant ses héros dans une situation à laquelle ils ne s'attendaient pas et qui leur tombe dessus sans crier gare. Brièvement entraperçue au début de l'affaire, Vermouth se révèle une adversaire redoutable dont l'ombre menaçante plane sur les événements. On sait qu'elle est dans les environs, on sait qu'elle a endossé l'identité d'un des personnages présents dans le bus, et pourtant le mystère se révèle d'emblée incroyablement déroutant car chacun de ces personnages a une personnalité totalement distincte de Vermouth tout en ayant des comportements suspects. On devine vite que les trois suspects principaux ont des choses à cacher et qu'ils ne sont pas forcément ce qu'ils laissent paraître et c'est là dessus que se base toute la dynamique du mystère de l'arc: n'importe lequel d'entre eux pourrait être Vermouth et, s'ils ne le sont pas, ils sont alors autre chose d'intrinsèquement lié aux événements qui se jouent. A partir de là, il y a une vérité cachée derrière les différentes affaires qui guidera logiquement les événements de l'arc dans l'ombre, sans que l'on puisse en soupçonner les véritables enjeux, et qui ne sera révélée que lors du grand dénouement avec la confrontation finale contre Vermouth. D'ici là, l'intérêt du manga est littéralement décuplé car les lecteurs doivent dorénavant faire attention aux moindres détails et surveiller de très près les agissements des différents suspects pour émettre leurs propres théories sur l'identité de Vermouth et sur les véritables enjeux cachés de l'arc. Un vrai défi que nous lance là Gosho Aoyama et qui saura captiver tous les lecteurs, que ce soit les petits détectives en herbe ou les simples lecteurs en quête d'une histoire surprenante bourrée de tension et de rebondissements et qui en auront là amplement pour leur argent !

Pour autant, l'intrigue sur la prise d'otages n'est pas en reste avec un petit mystère sympathique, mais il est clair que Gosho Aoyama a privilégié la mise en place de son grand mystère récurrent. Et finalement, ce sont ces enjeux cachés qui donnent aussi à l'affaire toute cette tension qui dépasse de très loin ses simples enjeux. S'il n'y avait pas toute l'histoire autour de Vermouth, ça ne serait qu'une affaire banale, mais l'association des deux crée une tension incroyablement forte et une atmosphère périlleuse. Et cela est encore davantage appuyé par le talent pour la narration de Gosho Aoyama qui parvient à nous plonger directement dans la perspective des personnages de Conan et d'Ai, avec une mise en scène digne des plus grands films à suspense. Cerise sur le gâteau, l'auteur nous réserve un final à couper le souffle qui parvient à donner une vraie profondeur à ses personnages tout en présentant Conan comme un héros de film d'action malgré lui. Tout simplement magistral !

Après cette affaire à couper le souffle, on poursuit avec une intrigue canine où Conan et ses amis recherchent un chien disparu. Ce genre d'histoire simple est l'occasion de faire retomber un peu la tension pour s'attarder aux conséquences de l'affaire précédente sur le personnage d'Ai Haibara, terrorisée et sombrant peu à peu dans une dépression suicidaire. La narration insiste bien sur l'importance des événements qui se sont joués et sur le fait que nos héros font désormais face à un adversaire redoutable incarnant une menace indicible. Le lien avec l'affaire de l'Haido City Hotel commence à être fait, permettant ainsi d'emboiter les premières pièces de ce gigantesque puzzle qu'est l'arc Vermouth. Au-delà de ça, l'affaire de la disparition du chien se révèle fort sympathique et suffisamment prenante pour offrir un vrai plaisir de lecture, bien que sans grande prétention.

La dernière affaire, présentée dans son intégralité, voit Conan faire équipe avec son ami et rival de toujours, le détective lycéen Heiji Hattori, afin d'élucider le meurtre d'un célèbre journaliste de la presse à scandales américaine. Les trois suspects sont de grands sportifs qui ont eu un jour affaire à ce journaliste, et parmi eux figure l'idole de Shinichi, le joueur de football Ray Curtis. Très vite, les méthodes de Heiji et de Conan se révèlent inconciliables, le fils du préfet d'Osaka voulant élucider l'affaire tandis que notre héros rajeuni ne cherche qu'à démontrer l'innocence des trois suspects. Si l'auteur ne cherche pas à cacher l'identité du coupable, c'est pour permettre au lecteur de s'attarder sur l'évolution de Conan au fil de cette affaire, s'enfonçant de plus en plus dans le déni en voulant protéger son idole. Dans une des affaires précédentes (dans le tome 8 ), il avait affirmé à Ran qu'il dénoncerait le coupable d'une affaire même s'il s'avérait qu'il s'agisse d'un de ses proches, mais maintenant qu'il est réellement confronté à cette situation, il fait exactement tout l'inverse et s'expose au regard désapprobateur de son partenaire.

D'une certaine manière, Gosho Aoyama nous raconte ici une histoire très personnelle à son héros. Plus qu'un détective, il est présenté ici comme un fan qui admire depuis l'enfance une célébrité qui l'a fait rêver et qui a foi en lui, qui veut croire en son innocence alors que tout semble l'accuser. Pourtant, il doit se confronter à la réalisation que la vérité peut être bien différente de l'image mythique que les médias véhiculent autour des sportifs, et que son héros d'autrefois est devenu aujourd'hui un homme brisé par la vie, qui souffre le martyr et qui a plongé dans les pires abîmes de la célébrité. La relation qui se construit entre eux s'avère alors particulièrement intéressante car le coupable, ayant perdu ses repères et s'étant engouffré dans la mauvaise voie, voit son âme sauvée par "son plus grand fan": la seule personne en ce monde qui, malgré sa déception, tienne encore suffisamment à lui et à celui qu'il était autrefois pour le confronter à l'homme méprisable qu'il est devenu dans une dernière tentative de le ramener dans le droit chemin, en espérant que son héros d'antan se réveille enfin et qu'il fasse le bon choix: celui de se rendre. Gosho Aoyama nous offre là une pure scène d'anthologie, parmi les plus intenses et les plus émouvantes de la série. La détresse des deux personnages est palpable tout le long et leur échange, malgré l'anglais très approximatif de l'auteur, est devenu l'un des dialogues les plus célèbres de la série, traduisant une relation incroyablement forte bien qu'elle n'aura existé que le temps d'une affaire.

Pour compléter son histoire, l'auteur prend le temps de s'attarder sur la relation entre les deux détectives. Si Conan et Heiji Hattori se sont déjà croisés au cours de nombreuses affaires et qu'on connait leur amitié sincère, Gosho Aoyama la présente ici sous une dimension plus fraternelle. Heiji se montre présent aux côtés de Conan pour l'aider à faire face à la vérité et à ne pas s'égarer de son rôle de détective, incarnant ici la conscience de notre jeune héros. Il répond aussi présent pour le réconforter et lui redonner la foi en sa passion du football, en dépit des derniers événements qui l'ont dégoûté. Une relation si forte qu'elle en vient même à attiser la jalousie de Kazuha Toyama, l'amie d'enfance d'Heiji, soupçonnant la présence d'une rivale amoureuse et lui faisant la gueule durant toute l'affaire. C'est cela la passion qui unit Conan et Heiji: ce sont deux grands amoureux des enquêtes, un amour si grand qu'il rivalise avec celui pour les femmes de leur vie. Quelque part, tout comme Conan a sauvé l'âme de son idole, Heiji vient peut-être là de sauver Conan en lui préservant jusqu'au bout sa foi en son rôle de détective.

Au final, on trouve là un tome incontournable de Détective Conan. Riche en tensions, en rebondissements et en suspense, c'est le tome où l'intrigue centrale de l'arc Vermouth prend enfin son envol avec un grand mystère fascinant qui dominera les nombreuses intrigues à venir, passionnant les lecteurs comme jamais. On a aussi droit à une vraie richesse de character development et à des scènes d'une puissance émotionnelle incroyable, notamment au cours de la dernière affaire. L'auteur Gosho Aoyama est plus que jamais au sommet de son art avec un sens de la mise en scène et de la narration incroyablement travaillé et qui fait mouche en permanence. La seule chose qui manque finalement à ce tome, c'est que la troisième affaire soit finalement assez anecdotique, même si cela n'est pas dénué de sens du fait qu'elle permette de laisser la tension retomber quelque peu pour faire le point sur les derniers événements importants et montrer leurs conséquences directes sur la psychologie des personnages, ce qui nourrit là aussi leur character development. Quoiqu'il en soit, pour l'heure, on reste saisi par le charisme incroyable du personnage de Vermouth, véritable femme hitchcockienne, et par le mystère qui l'entoure, telle une menace indicible dont les griffes commencent à refermer leur emprise sur les personnages de Conan et d'Ai Haibara, les prenant au piège dans leur étreinte insoutenable. Les événements de l'arc sont cette fois bien lancés, le duel acharné et sans pitié entre Conan et la femme en noir vient enfin de commencer... Reste encore à savoir qui est Vermouth ?


Glass Heart


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

14.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
GlassHeart
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs