Détective Conan Vol.24 - Actualité manga
Détective Conan Vol.24 - Manga

Détective Conan Vol.24 : Critiques

Meitantei Conan

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 14 Juillet 2017

Critique 2
Le criminel traqué par Satô et Takagi était innocent ! Petit soucis supplémentaire : l’inspectrice les a menottés, par erreur elle et l’assassin factice, aux toilettes d’un musée. L’innocent ayant un avion à prendre pour honorer ses engagements de père, le véritable criminel doit être retrouvé au plus vite ! Heureusement, il peut compter sur Conan et les Detective Boys…
Dans une première partie, fin de la très sympathique affaire qui met en vedette les inspecteurs Satô et Takagi. Passé l’introduction, Conan retrouve plus de place dans cette enquête, une affaire assez inhabituelle puisqu’elle consiste à retrouver un criminel après une investigation qui semblait bouclée. L’originalité de l’arc viendra donc de l’enquête, de la course contre la montre qui la caractérise, et du rôle important donné à Takagi. Quant à sa relation avec Satô, celle-ci évolue… un peu. Les étranges révélations sentimentales concernant l’inspectrice, peu de temps auparavant, ont droit à quelques éclaircissements, une issue attendue, mais comique qui rouvre la voie à une évolution sentimentale entre les deux. Et, il faut le dire, si couple il y a, il serait particulièrement attachant !
En guide de seconde affaire, ce tome vingt-quatre propose ce qui semble être un meurtre classique, dans une clinique, reposant sur un stratagème complexe par son timing. En soi, l’enquête est assez simpliste, mais bien menée, son originalité vient cependant de la tension dramatico-romantique autour de Ran qui semble s’amouracher du jeune Tomoaki Araide, ce qui n’est pas du goût de Conan. Évidemment, le lecteur devinera rapidement de quoi il en retourne véritablement, mais cela apporte un peu de nouveauté à l’enquête. A noter aussi que Tomoaki Araide est un personnage qui réapparaitra plus tard et prendra même une certaine ampleur…
C’est toutefois la dernière partie du tome qui captive, et ce dès ses premières pages. Quand il s’agit de réintroduire les Hommes en Noir, Gosho Aoyama n’y va pas avec le dos de la cuillère. Son introduction est efficace, riche par sa tension, et le lecteur sait qu’il aura affaire à un arc beaucoup plus important que les précédents. Dans le cas présent, la seule déception vient peut-être du manque d’avancée de l’histoire malgré le retour de Gin et Vodka. Toutefois, l’auteur achève une intrigue amorcée avec l’entrée en scène de Ai, et c’est surtout cette dernière qui sera confrontée à l’Organisation. L’affaire de meurtre n’agit qu’en toile de fond tant le lecteur est captivé par les nouveaux membres dévoilés, notamment sur la toute fin du tome qui lance les hostilités à un futur arc particulièrement important. Et même si peu d’informations sur les antagonistes ont été données, leur utilisation est si efficace qu’il est difficile de ne pas trembler durant la lecture. Après plusieurs tomes sans développements du scénario clef, il y a de quoi regagner en motivation à l’idée de se lancer dans la suite ! Car si la série connait évidemment de nombreux passages d’enquêtes classiques, l’intrigue autour de l’Organisation n’en est qu’à ses balbutiements.
Critique 1
Voilà un tome de Détective Conan qui restera dans les mémoires ! L'heure est enfin venue pour Conan d'avoir sa première grande confrontation avec les hommes en noir, ces antagonistes récurrents (mais bien trop rares jusqu'à présent) encore entourés de mystères ! Il faudra toutefois attendre la seconde moitié du tome pour cela mais, fort heureusement, les intrigues qui précèdent n'en sont pas moins à un niveau tout bonnement excellent. On n'est ni plus ni moins en présence d'un véritable chef d'oeuvre qui va redéfinir complètement l'ambiance de Détective Conan pour les nombreuses années à venir.

Pour commencer en beauté, on reprend avec la suite d'une intrigue débutée dans le tome précédent et qui tournait autour des personnages des inspecteurs Sato et Takagi. Ces derniers tentent de faire innocenter un homme accusé de meurtre à tort en reprenant les investigations en parallèle de l'enquête officielle, l'occasion pour Takagi de faire enfin ses preuves en tant qu'enquêteur à part entière (là où il apparaissait jusque là davantage comme un sidekick de l'inspecteur Megure) et de développer un peu ses relations avec le reste du casting de la série (Conan, Miwako Sato, les jeunes détectives...). L'occasion aussi pour le lecteur de faire un peu plus ample connaissance avec ces personnages introduits récemment. Si le côté un peu gauche de Wataru Takagi le rend attachant, c'est surtout l'inspectrice Sato qui fait sensation. Femme d'action déterminée et charismatique, mais qui sait aussi se montrer sensible et drôle, c'est typiquement un personnage comme on les aime dans cette série et comme Gosho Aoyama réussit si bien à les faire. On lui devine aussi un lourd passé dramatique auquel elle fait brièvement allusion et qui ne fait qu'éveiller notre curiosité. Derrière cette femme forte et admirée par tout le commissariat se cache en fait un personnage complexe, torturé au plus profond d'elle-même et qui sera confrontée tôt ou tard à ses vieux démons. On a franchement hâte de voir comment cette intrigue va progresser et comment sa relation avec les autres personnages va la faire évoluer dans l'attente de ce moment décisif. En attendant, on craque littéralement tout simplement !

L'enquête en elle-même est assez inédite. La méthode habituelle consistant à récolter des indices pour établir une logique désignant un coupable fait cette fois pleinement partie du stratagème du criminel. Le seul moyen de découvrir la vérité est alors de relever toutes les contradictions dans cette mise en scène, tous les éléments qui ne collent pas avec la psychologie supposée de la victime ou du suspect pour comprendre comment les cartes ont pu être truquées. Pour autant, le coupable se devine assez facilement (il faut dire que les suspects ne se bousculent pas au portillon) et, avec un peu de logique, on comprend facilement sur quoi repose ultimement l'astuce, finalement très simple. A la manière du coupable, Gosho Aoyama joue ici à un brillant jeu d'esprit avec ses lecteurs mais, une fois qu'on parvient à en saisir la logique, la solution apparait d'elle-même assez facilement. Ce qui donne aussi toute son envergure à cette intrigue finalement simple mais brillamment narrée, c'est cette menace de la destruction prochaine du musée qui n'est révélée qu'au lecteur et dont les personnages ne sont pas conscients. Les voir alors prendre leur temps à élucider toutes les zones d'ombres de l'affaire crée une véritable tension dramatique car chaque minute qui passe rapproche un peu plus l'inspectrice Sato d'une fin horrible. Au final, alors que l'intrigue démarrait plutôt doucement dans le tome précédent, elle prend ici une envolée véritablement incroyable. On retrouve là enfin tout le talent d'un auteur comme Gosho Aoyama qui ne cesse de nous surprendre et ce n'est que du plaisir !

La seconde intrigue du tome s'apparente à une affaire de meurtre plus classique reposant sur une astuce. Ici, si l'enquête est intéressante, ce sont surtout tous les à-côtés qui font l'intérêt de cette histoire. Gosho Aoyama profite de cette intrigue pour introduire un nouveau personnage récurrent, le docteur Araide, qui s'avère vite être un rival amoureux inattendu pour Shinichi. Jeune médecin talentueux, dévoué, gentil, honnête et modeste, il est l'incarnation même du gendre idéal et Ran n'apparait pas insensible à son charme mature, ce qui n'est bien sûr pas du goût de notre Shinichi modèle réduit qui commence un peu à paniquer. En même temps, considérant sa longue absence, il est naturel que Ran finisse par prendre ses distances inconsciemment pour être attirée par un autre type d'homme. Si les personnages de Détective Conan ont tant de saveur, c'est aussi parce qu'ils ont des psychologies qui apparaissent crédibles et qu'ils ne cessent d'évoluer avec le temps, et cette évolution inattendue de Ran ne serait finalement que la conséquence logique des événements qui se sont déroulés jusque là. A moins qu'il n'y ait une autre raison pouvant expliquer que cette dernière ait tendance à moins s'inquiéter au sujet de Shinichi dernièrement...

Mais si l'affaire en elle-même apparait assez classique dans son déroulement, la conclusion, elle, ne va pas manquer de surprendre les lecteurs. Notre jeune détective, d'ordinaire si droit, entreprend ici quelque chose que l'on n'attendait pas de sa part et qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour lui par la suite. Conan prend ici un risque important tout en sachant qu'il n'a pas droit à l'erreur. L'avenir nous dira quelles seront les conséquences de ses choix.

Enfin, la dernière affaire marque les retrouvailles tant attendues entre Conan et les hommes en noir pour la première d'une longue série de confrontations dantesques ! Cette grande intrigue magistrale conclut tout autant l'arc d'Ai Haibara, démarré quelques tomes auparavant, qu'elle entraîne la série vers son nouvel arc narratif consacré cette fois pleinement à un agent de l'organisation noire, la mystérieuse et vénéneuse Vermouth.

On revient donc sur l'intrigue d'Ai Haibara, la traîtresse Sherry, qui est toujours traquée par les hommes en noir, ses anciens complices. Le fait d'avoir changé d'apparence et d'avoir démarré une nouvelle vie sous l'identité d'une simple écolière ne suffira pas à leur échapper indéfiniment, elle le sait bien, et ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne finissent par la retrouver. Ces pensées continuent de la hanter jusque dans ses cauchemars et Ai désespère d'arriver à se libérer un jour de l'emprise de l'organisation sur son existence. Peut-être vaudrait-il mieux qu'elle disparaisse tout simplement, sans quoi tous ceux qu'elle aura impliqués dans ses affaires deviendront à leur tour des cibles de l'organisation. Et elle sait pertinemment que personne ne peut échapper éternellement à une telle organisation, désespérant de voir Conan continuer à résoudre des affaires alors qu'il risque à chaque fois un peu plus d'attirer l'attention sur lui. Incapable de vivre une vie normale avec tout ce qu'elle a vécu, Ai voit le monde en gris et il n'est pas loin de virer au noir. Elle pensait que Conan serait peut-être en mesure de la comprendre et de la protéger, mais ce dernier ne réalise décidément pas encore l'ampleur de la terreur qu'inspire l'organisation. Mais au fond, Ai a t-elle vraiment envie de continuer à vivre, de mener une vie où elle doit continuellement lutter avec la peur de lendemains incertains et de la mort dans un monde où sa soeur chérie n'est plus là pour lui apporter la chaleur dont elle a désespérément besoin ?

Malheureusement pour elle, Conan et Ai retrouvent par hasard la trace des hommes en noir et, apprenant que ces derniers projettent un assassinat, le jeune détective décide de contrecarrer une nouvelle fois leurs projets avec l'espoir de mettre la main sur Pisco, leur agent présent sur place. Ils arrivent à une cérémonie funéraire tenue dans un grand hôtel où, pour leur malheur, toutes les personnes présentes sont habillées en noir, ce qui ne fait qu'accentuer le malaise oppressant. Tous sont de brillants hommes d'affaires, des politiciens, des personnalités du monde du spectacle... Parmi tout ce bon monde se trouve Pisco, l'homme en noir chargé de la mission d'assassinat, guettant le moment propice pour exécuter sa cible. Mais qui est vraiment Pisco et quelle personnalité doit-il assassiner ? Comme si les choses n'étaient déjà pas suffisamment compliquées, l'homme en noir parvient à identifier Sherry et à l'enlever. Pris de court, Conan réalise que le temps joue contre lui: Ai Haibara a disparu, il n'a toujours aucune idée de l'identité de Pisco qui est désormais au courant de leur secret, et les hommes en noir Gin et Vodka se dirigent déjà vers l'hôtel pour des retrouvailles qui s'annoncent sanglantes. Quel que soit le cas de figure, la situation est cauchemardesque: soit Gin et Vodka parviennent à éliminer Sherry, soit ils réussissent à leur échapper mais, Pisco étant désormais au courant de l'identité d'Haibara, ça ne sera plus qu'une question de temps avant qu'ils ne les retrouvent, eux et toutes les personnes qu'ils auront impliqués dans leurs histoires. Comment sortir d'une situation aussi désespérée ?

On l'a longtemps attendue et cette première grande confrontation entre Conan et les hommes en noir tient décidément toutes ses promesses. Dès les premières pages, Gosho Aoyama construit cette atmosphère sombre et inquiétante qui ne va cesser de s'accroître et de mettre la pression sur les personnages, jusque dans les cauchemars d'Haibara. Celle-ci n'est d'ailleurs plus sûre de savoir si la réalité qu'elle vit actuellement n'est pas au fond qu'un doux rêve dont elle risque de se réveiller brutalement au son des coups de feu. Et ça ne cesse de continuer avec l'omniprésence des couleurs blanches, rouge et noires: le blanc comme une existence qui s'évanouit, le rouge comme la couleur du sang, avec une connotation sexuelle presque vampirique, et le noir comme la mort. Et qui mieux que ces corbeaux appelés les hommes en noir ne la symbolisent, englobant la menace et la terreur qu'elle inspire ? La cérémonie funèbre avec l'omniprésence du noir ajoute à cette ambiance morbide et au malaise qui ne cesse de s'intensifier, annonçant toujours un peu plus l'arrivée prochaine des hommes en noir sur les lieux, telle la grande faucheuse. Cette cérémonie funèbre sera-t-elle aussi la leur ?

Le suspense ne cesse de monter avec le moment du meurtre et l'enlèvement d'Haibara. Pisco est le responsable de ces deux méfaits, mais Conan n'a toujours aucune idée de son identité. Ce qui pourrait n'être qu'une simple affaire de meurtre est ici considérablement amplifié par l'importance des enjeux et l'urgence de la situation. Plus que jamais, le temps est compté et Gin et Vodka, les ennemis jurés de Conan, arrivent déjà sur les lieux. L'enquête autant que le péril que traversent les personnages donnent à cette intrigue une puissance incroyable, digne des plus grands romans à suspense. Bien sûr, cette réussite prend aussi en compte de nombreuses scènes d'anthologie comme les retrouvailles entre Sherry et les hommes en noir, un moment grandiose qui aura marqué les lecteurs et qui les aura fait frémir pendant de nombreuses années, illustrant à merveille la terreur, la violence et le sadisme du personnage de Gin. Ou encore le dénouement surprenant de la confrontation avec Pisco qui réussit à poser une conclusion en tout point magistrale à cette intrigue tout en entraînant directement la série au début de l'arc Vermouth, le nouvel arc narratif qui s'annonce tout simplement grandiose et périlleux.

Il nous aura fallu attendre plus de 20 tomes pour arriver à ce grand moment mais la démesure incroyable de cette intrigue en valait très largement cette attente: on est en présence d'un véritable chef d'oeuvre qui impose une pression constante sur le lecteur, tout comme sur les personnages. La menace incarnée par l'organisation noire commence enfin véritablement à prendre forme, de même que la psychologie incroyablement complexe et torturée du personnage d'Ai Haibara qui est brillamment mise en valeur tout du long, la survie face à la menace des hommes en noir étant traduite aussi bien en terme physique qu'au niveau psychologique (le suicide comme meilleure option possible pour sortir de ce cauchemar appelé la réalité). Rien ne parait forcé, la psychologie d'Haibara a été brillamment développée et définie tout le long de l'arc pour nous amener tout à fait naturellement vers cette situation. Et Conan qui prend pour la première fois conscience de la véritable ampleur de la menace incarnée par l'organisation noire... Etait-il inconscient, idéaliste ou pensait-il tout simplement comme qu'une organisation aussi dangereuse doit être arrêtée, quel qu'en soit le prix ? Toujours est-il que le personnage sort irrémédiablement changer par cette épreuve, apprenant à craindre cet adversaire et devenant plus paranoïaque.

Les dessins et le talent pour la mise en scène de l'auteur contribuent aussi pour beaucoup à la réussite de ces intrigues, en plus de son talent inné de conteur qu'on admire si souvent. Sans son talent pour arriver à rendre ce casting de personnage si vivant, nous faisant partager leur aventures tout autant que des moments de leur vie en parallèle des enquêtes. Tout cela participe aussi évidemment à la réussite totale de ce tome. Avec le temps, on a appris à aimer ces personnages et on ne se contente plus simplement de lire leurs aventures, on les vit le plus souvent à leurs côtés. Et lorsque des histoires d'une telle puissance se présentent, des intrigues qui touchent à ce que les personnages ont de plus intime et qui les mettent en grand péril, on ne peut que ressentir toute la force des émotions qui les animent. S'il y a bien un élément qui définit à lui seul la force incroyable de ce manga, ce sont bien les personnages avec cette humanité terrible qu'ils portent en eux, capables des rires comme des doutes.

Au sein de la série, ce tome 24 est une réussite essentielle qui touche à tout ce qui fait toute la force de Détective Conan, regroupant tous les éléments qui font le succès de l'oeuvre de Gosho Aoyama. C'est aussi un moment déterminant de ce manga, un de ceux qui définissent la direction générale de la suite de la série avec des arcs narratifs qui s'annoncent beaucoup plus sombres, bien plus périlleux et, surtout, plus homogènes que les précédents. A partir de maintenant, on entre dans une nouvelle ère incroyable de cette formidable série. La guerre entre Conan et l'organisation noire vient seulement de débuter !

Glass Heart

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
GlassHeart
20 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs