Détective Conan Vol.19 - Actualité manga
Détective Conan Vol.19 - Manga

Détective Conan Vol.19 : Critiques

Meitantei Conan

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 29 Mars 2016

Critique 1


Ai Haibara, la nouvelle camarade de classe de Conan, est en réalité un ancien membre de l’Organisation qui a trahi cette dernière après l’assassinat de sa sœur, Akemi Miyano. Plus important encore, elle est l’inventrice de l’APTX 4869, le poison qui a permis à Conan de rajeunir, et a utilisé ce même remède pour pouvoir s’évader. Elle confie alors que la disquette contenant les données du poison se trouve entre les mains du professeur Hirota, enseignant universitaire. Mais ce dernier est retrouvé mort à son domicile… Serait-ce un fait de l’Organisation ?

Le tome précédent a su nous secouer en implantant le personnage de Ai Haibara, demoiselle hautement charismatique qui fait directement lien avec l’Organisation, mais nous n’en saurons pas tellement plus pour l’instant puisque la fin de l’affaire du meurtre du professeur Hirota est assez basique, présente même un stratagème plus alambiqué que d’habitude, et ne met pas en scène les hommes en noir. C’est une semi-déception que Gosho Aoyama provoque en nous, mais gageons que l’arrivée d’Ai au sein de la série fut une grande surprise et apporte un renouveau certain.

Pourtant, le reste du tome en fait un opus d’excellente facture de par les enquêtes proposées, et ce même si elles ne sont pas en lien avec l’Organisation. La première est la recherche d’un écrivain disparu dont les seules pistes se trouvent dans des manuscrits envoyés à distance. L’idée en elle-même est excellente et si le stratagème est facilement devinable par tout lecteur attentif, la deuxième partie de l’analyse réside sur des jeux de mots et des segmentations de texte plutôt délicates à saisir. Gageons d’ailleurs que l’arc présent a dû nécessiter une adaptation française rigoureuse, on peut ainsi applaudir Kana d’avoir rendu la résolution compréhensible bien que difficile.

La meilleure investigation du volume emmène nos héros directement à Osaka, aux côtés de Heiji Hattori fier de présenter ses contrées à ses amis. Point positif ici, l’enquête ne se limite pas à un lieu clôt et concerne une série de meurtres ayant lieu dans toute la ville. L’investigation est donc d’envergure et ajoute une intensité certaine au récit, sans compter que l’identité du coupable s’avère surprenante et particulièrement poignante sachant que le personnage en question s’était montré particulièrement intéressant. On apprécie aussi que Gosho Aoyama ait accepté de mettre Conan au second plan durant cette affaire, ceci dans l’optique de laisser le rôle clef à Heiji plus étonnant que jamais. Ce choix n’est d’ailleurs pas un hasard puisque cet arc introduit Kazuha Toyama, l’amie d’enfance de Heiji comme Ran est celle de Shinichi. Et bien entendu, il est question d’amourettes sous-jacentes, une relation particulièrement réussit, touchante et drôle à la fois, puisqu’elle est le reflet de la liaison qu’il pourrait y avoir entre le héros et Ran s’il avait retrouvé sa taille d’adulte.

La dernière affaire qui s’ouvre en fin de tome, et qui ne se terminera que dans le prochain, est aussi plus inventive que d’habitude. Conan et les Detective Boys se rendent à un match de foot, mais le directeur du stade est victime de chantage et les agresseurs réclament une rançon, contre quoi ils n’abattront pas des spectateurs au hasard. Par sa singularité, l’enquête est plaisante à suivre sans compter qu’elle introduit définitivement Ai dans des affaires facultatives. Il est aussi à constater que l’entourage du commissaire Maigret se fait de plus présent, notamment les personnages de Sato et Takagi qui, s’ils n’ont pas été décemment introduits, confirment leur présence et prendront davantage d’ampleur par la suite.

Ainsi, si nous pouvons être déçus que l’entrée en scène d’Ai Haibara ne permette pas une réelle première confrontation avec les hommes en noir de l’Organisation, le volume se rattrape par ses enquêtes, toutes très originales et donnant toujours plus d’ampleur aux personnages secondaires, se permettant même d’en introduire de nouveau ou de confirmer leur présence dans le récit. On est confiants, Gosho Aoyama est un mangaka qui sait se renouveler, et Détective Conan n’est pas prêt de nous lasser !


Critique 2


Ce tome 19 voit la fin de l'affaire introduisant le personnage d'Ai Haibara, le plus fascinant et le plus torturé qui soit apparu dans la série jusque là. Si cette deuxième partie est centrée sur la résolution de l'affaire, celle-ci n'est finalement que secondaire car le coeur de cette intrigue reste axé sur les sentiments qui animent cette jeune fille, personnage formidable et touchant. Les dernières pages, poignantes à souhait, dévoilent un visage tragique insoupçonné au personnage d'Ai, tandis que Conan découvre avec effroi sa part de responsabilité dans le malheur qui a anéanti sa vie. Même le plus grand détective n'est pas aussi infaillible qu'il aimerait bien le croire, et Conan se retrouve pour la première fois face à l'une de ces personnes qui ont souffert par sa faute. Son talent ne suffit-il donc pas à empêcher de tels malheurs de se produire ?

Suite à cette excellente ouverture, le tome se poursuit sur une affaire complètement différente où Conan doit percer un message codé afin de sauver un célèbre auteur de littérature policière dont la vie est menacée. Mais le code est très difficile et il ne parvient pas à cerner les intentions du coupable. Cette affaire laisse un avis assez partagé car ce genre d'intrigue très "littéraire" a tendance à fonctionne bien mieux en littérature qu'en bande-dessinée, et c'est le cas ici. Les règles de la littérature classique ne parviennent pas à s'appliquer à une bande-dessinée et cette intrigue en souffre (impossible par ailleurs pour le lecteur de deviner la résolution de cette affaire, devant laquelle même Conan bute complètement pour une fois). Gosho Aoyama parvient à rattraper le coup en misant sur l'esprit de dérision, enchaînant les situations décalées avec un humour ravageur. Cela permet finalement à l'intrigue de trouver son souffle pour arriver à la mener jusqu'à sa conclusion, très étonnante et assez différente des dénouements habituels de la série. Marginale d'un bout à l'autre, cette intrigue permet d'aborder un autre style d'affaire, avec une volonté claire de l'auteur de tenter des choses différentes pour renouveler sans cesse l'intérêt de son titre, mais on ne peut pas vraiment parler de réussite dans le cas présent.

Fort heureusement, l'intrigue suivante arrive à rattraper le coup avec maestria. Affaire phare du tome, celle-ci amène nos héros dans la ville historique d'Osaka, berceau sacré de la famille Hattori, où ils retrouvent le détective lycéen de l'Ouest Heiji, ami et rival de Shinichi Kudo. Celui-ci les embarque pour une visite guidée à travers la ville avant de tomber sur une affaire de meurtre par le plus grand des hasards. Et c'est là que cette histoire commence vraiment: une intrigue saisissante et déroutante portée par des personnages intrigants (le tueur en série Numabuchi, personnage clé de l'intrigue à l'importance encore insoupçonnée), au rythme haletant et au suspense digne des grands romans policiers. Entre fausses pistes et indices induisant le lecteur en erreur, l'auteur conçoit une intrigue magistrale dans son déroulement et phénoménale dans son dénouement. Pour une fois, le détective lycéen Heiji Hattori est à l'honneur, renvoyant Conan à un rôle de figuration. Aussi doué que son rival mais avec une personnalité beaucoup plus "sang-chaud", Heiji se révèle un protagoniste formidable et ultra-charismatique, peut-être même davantage que Conan/Shinichi (et il faut le faire !). L'intrigue développe aussi un peu le passé de son personnage, nous le rendant d'autant plus sympathique, tout en lui inventant une amie d'enfance qui ne manque pas elle non plus de tempérament. Véritable tsundere qui ne manque pas de rappeler Asuka de la série Evangelion (au point qu'ils feront appel à sa seiyu pour l'animé), ce personnage n'est pas encore très développé mais son couple avec Heiji crée des étincelles et constitue au final une excellente alternative au couple de Ran et Shinichi. Ces deux-là auraient facilement pu être les personnages principaux de la série, mais c'est peut-être justement parce qu'ils sont des personnages récurrents qui n'apparaissent que de temps à autres qu'ils produisent un effet aussi explosif à chacune de leurs apparitions. Quoiqu'il en soit, cette intrigue demeure une très grande réussite, l'une des meilleures de la série et un véritable incontournable pour les fans du détective lycéen d'Osaka !

Enfin, la dernière intrigue du tome (qui trouvera sa conclusion dans le volume suivant) se déroule dans un stade de football, au cours d'un match. Des terroristes font savoir qu'ils retiennent la foule en otage à leur insu et la police est en proie à la panique en tentant de les repérer au milieu de plus de 56 000 personnes. Heureusement, Conan, Ai et les détectives juniors sont de la partie. Pour le moment, cette intrigue prend surtout le temps pour poser les bases de l'affaire et à faire grimper le suspense - et elle y arrive sacrément bien - nous plaçant dans la perspective des policiers en proie à leurs craintes et à leurs doutes dans cette affaire à haut-risque. On sent là d'ailleurs les prémices de la brigade Megure qui apparaîtra dans les tomes suivants, avec une plus grande importance donnée aux hommes de main du célèbre inspecteur. Un très bon début pour cette affaire qui parvient déjà à saisir l'intérêt du spectateur, jusqu'à cette soudaine et brutale retombée de tension lorsqu'on réalise qu'il nous faudra attendre le tome suivant pour découvrir la fin de cette intrigue déjà passionnante.

Au final, malgré une baisse de tension au cours de la deuxième intrigue, un excellent tome de Détective Conan où on retrouve tout ce que l'on aime dans cette série: du mystère, du suspense, de la tension, une galerie de personnages formidables, attachants et charismatiques, sans oublier des situations périlleuses. Encore une fois, la vraie star de cette série, ce sont bien les personnages et Gosho Aoyama nous propose ici de découvrir certaines affaires sous d'autres perspectives que celle de Conan (Ai Haibara, Heiji Hattori, l'inspecteur Megure) ce qui leur donne encore plus d'existence et qui enrichit l'univers de manière générale. Alors qu'il n'y parait pas forcément au premier abord, ce tome 19 se révèle finalement être l'un des plus satisfaisants de la série et l'un des plus enrichissants. Un plaisir de lecture que l'on a envie de partager et que je recommande donc vivement, notamment aux fans !




Critique 2 : L'avis du chroniqueur
GlassHeart

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs