Dead Company Vol.1 - Actualité manga
Dead Company Vol.1 - Manga

Dead Company Vol.1 : Critiques

Dead Company

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 17 Septembre 2020

Chronique 2 :

Yoshiki Tonogai est un auteur particulièrement important pour Ki-oon, ses titres ayant fait connaître à beaucoup de monde l'éditeur à la toute fin des années 2000. Doubt, puis Judge et enfin Secret ont constitué ce que le mangaka nommait la "trilogie des masques", et a connu sa petite popularité dans nos contrées. Mais Secret était un poil en décalage des deux opus précédents par rapport au récit proposé, les masques étant surtout un vecteur esthétique. Alors, il n'est pas si étonnant de voir paraître un quatrième titre (peut-être le troisième véritable opus de la saga pour l'artiste) qui renoue avec l'idée des masques animaliers, ainsi qu'avec le thème du récit de survie.

Dead Company fut lancé au Japon sur le site de prépublication Comic Boost de l'éditeur Gentôsha, l'année dernière. Le titre sera court, puisque son troisième tome sera aussi le dernier, et paraîtra ce 24 septembre au Japon.

L'intrigue nous mène aux côtés d'un survivant d'un jeu de massacre. Trois années auparavant Ryosuke a réchappé a cette sordide tragédie, mais ne sait pas qui l'a commanditée et dans quel but. Cherchant aujourd'hui à renouer avec une vie sociale décente, il accepte un poste au sein de l'Entertainment Dead Company, une société de développement de jeux-vidéo spécialisée dans les softs d'horreur et de survie, dont la popularité a grimpé en flèche au cours des dernières années. Rapidement, Ryosuke comprend que sa nature de survivant est ce qui a tappé dans l'oeil de la société. Il accepte néanmoins le poste, sans savoir le terrible secret qui se cache derrière l'entreprise...

Sur le coup, Doubt et Judge ont constitué de petits thriller prenants, mais finalement assez oubliables sur le long terme. Ceci couplé au style très statique de l'auteur, les deux mangas restent surtout en mémoire pour avoir été les premiers sur le marché français, à une époque où la vague du manga de survie n'était pas réellement présente, exception faite du chef d’œuvre indétrônable qu'est Battle Royale. Quelque part, on pouvait attendre Dead Company avec curiosité, mais aussi craindre que l'auteur n'ait pas su évoluer depuis le temps.

Assez rapidement, ce premier tome vient nous rassurer dans son orientation. Le lecteur ne suit pas directement un participant à un jeu de massacre, mais un survivant amené à en découvrir les rouages. Plus que la volonté de l'auteur de justifier ses précédentes séries, c'est son idée qui est aguicheuse et qui s'avère globalement traitée de manière correcte, bien que certaines premières révélations soient prévisibles. Le suspense est donc ailleurs par rapport aux titres précédents : Le danger ne vient pas de camarades au sein d'un jeu, mais d'une entreprise dont le héros découvre petit à petit toute la puissance. Le climat ambiant est lui aussi réussi, ce parce que Yoshiki Tonogai ne grille pas les étapes, mais plante son intrigue petit à petit, narrant d'abord le quotidien ordinaire du héros dans son nouveau job avant de faire basculer le récit dans l'horreur.

Si l'ensemble est classique dans le déroulement, on le suit avec un plaisir non négligeable. Certes, quelques ratés sont de la partie. On pense notamment aux révélations qui ne surprennent pas puisqu'on les voit venir à des kilomètres, ou encore le fait que l'auteur ne saisisse pas l'opportunité de réellement parler d'un survivant de jeu de massacre sur le chemin de la reconstruction. Certes, Ryosuke est marqué par ce qu'il a vécu, mais c'est davantage sa revanche que le trauma qu'il a vécu qui conduira le récit.

Néanmoins, ce premier tome semble confirmé que Yoshiki Tonogai a évolué, dans le sens où il essaie de conter une histoire un peu plus solide et mieux établie. Visuellement, la progression est aussi notable : Les personnages demeurent moins lisses et bien moins statiques que dans les séries précédentes, ce qui procurer une meilleure immersion.

On pouvait bien redouter le retour de l'auteur avec un énième thriller qui pourrait tomber à plat, mais force est de constater que ce début de Dead Company est globalement plaisant. Plus malin dans son approche, partant de bonnes idées et montrant des évolutions chez Yoshiki Tonogai, il se laisse suivre avec curiosité et plaisir, malgré quelques lacunes et maladresses du récit de temps à autres. Reste à voir si les deux derniers tomes confirmeront cette première impression, mais on est tentés de rester confiants.


Chronique 1 :

Yoshoki Tonogai revient avec un nouveau thriller, une nouvelle histoire courte glauque et violente, genre qu'il affectionne particulièrement!
L'auteur, ancien assistant de Atsushi Ohkubo (Soul Eater et Fire Force), est connu pour ses thrillers où les personnages sont affublés de masques représentant des animaux...on le retrouve dans toutes ses séries, et ce sera encore le cas ici!
Après l'assez bon Doubt (4 volumes), le plutôt réussi Judge (6 volumes) et le décevant Secret (3 volumes), le tout chez Ki-oon, l'auteur revient donc avec un nouveau titre, Dead Company qui lui aussi ne comptabilisera que trois tomes! Si une bonne histoire peut être racontée en peu de chapitres, étant donné que l'auteur aime bien prendre son temps pour poser le cadre, on peut d’emblée redouter que sa nouvelle série ne s'avère un peu courte pour développer correctement ses enjeux!

Si ce genre de titres commence à pulluler depuis quelques années, rien qu'à la vue de la couverture de ce premier opus on devine immédiatement à qui on a affaire : les masques sont clairement la patte de Tonogai... A partir de là on peut déduire qu'on va suivre un slasher où des jeunes gens vont être forcé de s’entre-tuer pour survivre, à base de pièges, de paranoïa, de suspicion et de trahisons...mais ici la donne va quelque peu changer, l'approche sera bien différente et c'est ce qui va permettre à ce titre de tirer son épingle du jeu!

Ryosuke est le seul survivant d'un jeu macabre auquel il a été forcé de participer! Après plusieurs années de traumatismes, il tente de se rouvrir au monde et se prépare pour un entretien d'embauche, chose improbable jusque là! Mais la société qui apparaît particulièrement motivé pour l'embaucher est une société de jeux vidéos spécialisée dans les jeux de survival horror où les joueurs doivent survivre face aux autres! Ce qu'ils recherchent chez Ryosuke c'est justement cette expérience particulière qui lui permettra, en tant que consultant, de rendre les jeux le plus réaliste possible en apportant des conseils sur les réactions que devraient avoir les participants, et l'intelligence artificielle du jeu!
Après un moment de doute, Ryosuke accepte cette étrange offre et va vivre ses meilleurs mois au sein d'un cadre de travail convivial et sans pression...le bonheur!
Mais rapidement il va faire le lien entre les phases tests de certains jeux et la disparition et la mort de plusieurs individus IRL...il va alors comprendre que la société qui l'a engagé met des gens en situation en les obligeant à s’entre-tuer pour améliorer les concepts de leurs jeux...

On peut clairement comparer les titres de Yoshiki Tonogai à la série de films Saw: le premier est excellent et les suivants s’essoufflent en partant dans la surenchère... C'est un peu ce qui s'est passé avec les premiers titres de l'auteur; mais comme avec les films, vient un épisode qui apporte du renouveau et permet d'apporter un nouveau regard sur la saga où l'ancienne victime devient le bourreau...c'est exactement ce qui se passe dans ce titre, où du moins c'est ce qui nous est vendu!
Si l'approche se veut intéressante, elle n'es pas original pour autant, on l'a vu récemment notamment avec Hunt et ses deux saisons...mais pas original ne veut pas dire inintéressant (et de tout façon cela reste toujours plus original que d'enfermer des jeunes dans une maison en les poussant à s'entre-tuer)!

Dans un premier temps, on est tenter de faire le lien avec les précédentes séries de l'auteur, est ce que Ryosuke est un survivant d'une des trois séries précédentes? A priori non! Alors que Tonogai aurait pu partir sur "Tonogai Universe" en mêlant tous ses récits, cela ne semble pas être le cas...et c'est plutôt dommage!

On découvre donc ce personnage un peu perdu, encore hanté par le traumatisme qu'il a vécu (qui ne le serait pas?) qui va peu à peu regagner confiance en lui en voyant les gens autour de lui le féliciter pour son travail, lui répéter que son expertise est essentiel, qu'il contribue au succès des jeux...comment les choses pourraient mal tourner?

Bien entendu, il n'y a aucun suspens sur le fait que les choses sont loin d'être aussi idylliques qu'elles le paraissent....le lecteur sait pertinemment que cela va partir en vrille...aucune subtilité à ce niveau là!
Mais peu importe car l'approche demeure intéressante, et le point de vue l'est tout autant...jusqu'à ce que l'auteur tombe dans des facilités bien trop navrantes!
Du jour au lendemain la responsable de Ryosuke va tout lui dévoiler, en lui présentant les têtes des victimes posées sur une table...c'est glauque certes mais c'est surtout stupide! Tout comme la réaction de Ryosuke qui va s'enfermer dans sa chambre pendant trois jours avant de retourner travailler en essayant de faire abstraction de tout ça! Je grossis un peu le trait mais globalement, les situations apparaissent bien peu crédibles! Et ce qui l'est encore moins c'est que comme par hasard, à ce moment précis, Ryosuke va tomber sur la sœur de la petite amie qu'il a été obligé de tuer pendant son jeu macabre (il n'avait d'ailleurs pas l'air au courant qu'elle avait une sœur...on se questionne alors sur la profondeur de son traumatisme vu comme il avait l'air de s'intéresser à elle...ça non plus ce n'est pas crédible)...et le lendemain il découvre que cette fille qui sort de nulle part aide la compagnie en tant que complice durant les parties mortelles...beaucoup trop de coïncidences en peu de temps pour que cela reste crédible!

Et c'est d'autant plus dommage qu'à partir de là, Ryosuke va se décider à agir et prendre à contre pieds les attentes de ses supérieurs...à moins que...
Un nouveau jeu de massacre va commencer mais cette fois avec des règles différentes. C'est intéressant et on est curieux de découvrir la suite...mais on a le sentiment que l'intégralité de ce premier tome n'a servi qu'à planter le décor...une longue introduction. Pourquoi pas? En soi ce n'est pas vraiment un problème, à ceci près que la série ne s'étend que sur trois tomes...un tiers de l'histoire en introduction, pour le coup ça parait beaucoup!

On a également bien sur droit aux masques d'animaux...mais utilisé n'importe comment, ils sont là pour être là!
Si dans les précédentes séries ils servaient à conserver pour un temps l'anonymat des personnages, contribuaient à ancrer le lecteur dans un jeu macabre où encore servaient de symboles...ici on ne comprend pas vraiment leur utilité à part nous rappeler que "vous avez vu, c'est une série de Tonogai"!
Voir un des cadres de la société regarder ses écrans avec un masque tout seul dans une pièce, ne contribue pas à renforcer l'ambiance, mais juste à le faire passer pour un abruti...

On a donc là un premier tome intrigant, qui nous propose autre chose que ce à quoi l'auteur nous a habitué, et en cela c'est très bien, il sort un peu de sa zone de confort et nous propose une mise en abyme...malheureusement beaucoup de ficelles nous apparaissent bien trop grosses pour qu'on soit totalement investi... On espère que la suite va nous surprendre dans le bon sens!
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

13.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs