DanMachi – Saison II - La Légende des Familias Vol.1 - Actualité manga
DanMachi – Saison II - La Légende des Familias Vol.1 - Manga

DanMachi – Saison II - La Légende des Familias Vol.1 : Critiques

Dungeon ni Deai o Motomeru no wa Machigatte Iru Darou ka 2

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 03 Novembre 2023

En 2018 au Japon et en 2021 en France s'achevait, au bout de dix volumes, l'adaptation manga du light novel à succès DanMachi par le mangaka Kunieda, celui-ci nous ayant étrangement laissés au beau milieu de l'adaptation de l'arc Apollon correspondant au 6e opus des romans d'origine. Au vu de la popularité de la licence, il allait de soi qu'un autre auteur se devait de prendre la relève côté manga, et cela s'est fait à partir de 2020 au Japon, où le mangaka Taisei Yamachi a entamé le manga sobrement intitulé DanMachi Saison II, toujours pour le compte du magazine Young Gangan de Square Enix qui avait déjà prépublié le premier manga. Cette deuxième saison suivant au Japon un rythme plutôt tranquille (il peut s'écouler entre 8 mois et 13 mois entre deux tomes de la série, le 5e volume étant prévu là-bas à la fin de ce mois de novembre), au point d'être désormais très en retard par rapport aux romans d'origine ou à l'adaptation animée, les éditions Ototo semblent avoir préféré attendre un peu avant de le lancer dans notre pays, puisque son premier tome n'est arrivé en langue française qu'à la toute fin du mois de septembre dernier.

Autant pointer du doigt immédiatement la plus grosse frustration de ce début de série: si vous espériez reprendre votre lecture exactement là où la toute fin de la première saison vous avait laissés, c'est-à-dire au milieu de l'arc Apollon, vous allez un peu déchanter, car ce n'est pas le cas: on attaque ici directement sur l'arc suivant correspondant au 7e roman, si bien que celles et ceux n'ayant ni lu le light novel ni vu l'anime se sentiront forcément perdus face à certaines évolutions pourtant très importantes, entre l'arrivée de Mikoto dans la Familia d'Hestia et l'installation de nos héros dans une nouvelle demeure. Cela n'est ni la faute de Taisei Yamachi, ni celle des éditions Ototo: en effet, au Japon, après la parution du 10e et dernier tome du premier manga, Kunieda a encore dessiné, pour le magazine de prépublication, trois chapitres ayant conclu l'arc Apollon. Mais le manga ayant été abandonné immédiatement après, ces trois chapitres ne proposaient apparemment pas suffisamment de contenu pour justifier la sortie d'un 11e tome... Difficile de dire si c'est la volonté de Kunieda ou celle de Square Enix, mais dans tous les cas on a là un joli petit foutage de gueule en provenance du Japon.

Une fois ce petit point effectué, on peut enfin parler de ce premier tome de la saison II en lui-même, et se replonger avec plaisir dans le riche univers de DanMachi, avec les débuts de l'adaptation du 7e roman. La menace que représentait la familia d'Apollon a donc eu plusieurs conséquences positives pour la familia d'Hestia. Non seulement, ce nouveau danger a permis l'arrivée officielle auprès de Bell et d'Hestia de 3 compagnons: Lili et Welf bien sûr, mais également Mikoto, laissée libre par Takemikazuchi. Mais en plus, en parvenant à vaincre l'équipe du fourbe Hyacinthe lors du War Game, Apollon a chuté, et la familia d'Hestia a pu récupérer les locaux du dieu de l'amour déchu. La familia d'Hestia commence enfin à ressembler à quelque chose, l'ambiance s'y intensifie et les relations s'y renforcent... Et au vu des exploits de Bell et des siens lors du War Game, tout Orario connaît désormais la familia, et nombre de recrues potentielles s'y précipitent ! Seulement, tout ceci est-il totalement positif ? En effet, nos héros risquent de tomber de haut en découvrant un gros problème financier enclenché par Hestia. Mais surtout, Bell et ses compagnons constatent rapidement un comportement des plus étranges chez Mikoto. La jeune fille d'Extrême-Orient semble profondément inquiète, comme si elle avait un problème, ce qui la pousse même, un soir, à s'éclipser en douce. En la filant, Bell ne sait pas encore dans quoi il s'apprête à s'engouffrer. Un quartier où il n'aurait jamais dû mettre les pieds, une familia exerçant sa puissance sur toute une partie d'Orario, des amazones à la force démesurée, une beauté prisonnière entourée de mystères, et une sombre conspiration visant à éliminer la divinité la plus haut-placée de toute la cité...

Avec ce premier tome de son manga, Taisei Yamachi entame l'adaptation de l'arc le plus sombre et le plus mâture parmi les 7 premiers volumes du light novel. Tout semble pourtant commencer de façon assez légère, avec même une ambiance plus teintée que jamais de fan-service avec la perte de Bell au beau milieu du quartier chaud d'Orario ! Car une telle cité, peuplée d'aventuriers ayant besoin de décompresser après leurs passages dans le donjon, possède forcément un quartier des plaisirs où les maisons closes et prostituées sont légion. On s'amuse volontiers en voyant notre jeune héros se perdre bien malgré lui dans ce quartier où il n'aurait jamais dû mettre les pieds, d'autant plus quand il se retrouve poursuivi par de nombreuses amazones bien décidées à faire de lui leur "casse-croûte", ce qui permet de faire entrer en scène, dans un rythme assez soutenu et fluide, des visages qui auront leur importance. On peut d'abord évoquer, entre autres, la belle Aïsha, ou encore Phryné, capitaine de familia au physique monstrueux mais persuadée d'être une beauté (ce qui n'est pas du meilleur goût, avouons-le quand même), mais surtout guerrière d'une puissance incroyable. Les deux nouveaux visages principaux sont toutefois encore ailleurs. Tout d'abord en la personne de Haruhime, sublime et élégante femme-renarde d'Extrême-Orient qui, malgré la grande rareté et la noblesse de son espèce, est prisonnière d'une maison close. Puis la divinité régnant en maîtresse sur tout le quartier des plaisirs: Ishtar, redoutable déesse de la beauté, en perpétuelle concurrence avec l'autre déesse de la beauté de la vile, que l'on connaît déjà bien..

Dans l'ensemble, le mangaka arrive assez bien à susciter la curiosité autour de ces nouveaux visages, à commencer par la dénommée Haruhime. Sa rencontre avec Bell possède une atmosphère pleine de charme, un peu hors de temps et emplie de rêverie, où le jeune garçon, le temps de quelques heures, va simplement parler à cette fille énigmatique et seule, la découvrir, la comprendre, se prendre d'affection pour elle en même temps que le lecteur, et voir à quel point un lieu comme le quartier des plaisirs peut être à double tranchant pour les femmes qui y vendent leur corps, de gré ou de force. Puis on l'apprend très vite via Eina: en régnant en maîtresse absolue sur toute une partie de la ville dont nombre d'aventuriers ne pourraient se passer, à savoir le monde de la nuit, la familia d'Ishtar possède une puissance qui échappe même au contrôle de la Guilde, ce qui en fait l'une des familia les plus influentes d'Orario. On dit même de cette familia qu'elle cache sans doute la réelle force de ses membres, ce qui risque bien de se voir via la puissance invraisemblable de Phryné ou même d'autres amazones, contre lesquelles Bell ne peut absolument rien (c'est à peine s'il arrive à fuir). On le comprend alors très bien: se faire un ennemi d'Ishtar, c'est se mettre en grand danger, puisque même la familia d'Apollon paraît dérisoire à côté. Puis les interrogations se bousculent. Quels projets très sombres Ishtar prépare-t-elle à l'encontre de celle qu'elle considère comme sa pire ennemie, Freya ? Quelle est l'utilité de l'objet interdit nommé "fatalroc" qu'Hermès a été chargé de lui rapporter ? Quel est le triste passé de Haruhime, et quels funestes plans Ishtar a-t-elle préparés pour elle ?

Il faudra attendre la suite pour (re)découvrir tout ça ! Mais dans l'immédiat, une fois passé la grosse déception liée à l'absence de la fin de l'arc Apollon (ce qui joue sur la note du présent volume), on suit déjà avec un certain plaisir ces débuts de l'arc Ishtar, d'autant plus que l'on peut déjà bien y jauger les qualités que devrait montrer Taisei Yamachi, un mangaka qui nous semble déjà un petit cran au-dessus de son prédécesseur Kunieda: en plus d'une narration rythmée et claire (bien que certains moments soient un peu rapides), celui-ci a le mérite de proposer des designs plus réguliers et un peu moins statiques dans les expressions, et des moments d'action classique dans leur rendu mais très clairs et facilement prenants. En somme, voici de belles promesses pour la suite !

Concernant l'édition, la copie proposée par Ototo est très satisfaisante, avec une jaquette proche de l'originale nippone, la présence de quatre premières pages en couleurs sur papier glacé, une qualité de papier et d'impression très bonne, un lettrage très propre, et une traduction soignée de la part de Teddy Dumont du Studio Charon, celui-ci prenant soigneusement le relais de Marie-Saskya Raynal qui était à l'oeuvre sur le premier manga et qui traduit aussi le light novel d'origine.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction