Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 15 Juillet 2024
Après avoir un peu découvert la douce et charmante Haruhime, prisonnière d'Ishtar, puis son affectueux lien d'enfance avec Mikoto, Bell sent bouillir en lui le désir de sortir de là l'envoûtante renarde, et peut compter pour ça sur l'aide la jeune samouraï qui a récemment rejoint la familia d'Hestia. Cependant, tandis que Mikoto est acculée par les amazones de la familia d'Ishtar, Bell a été fait prisonnier par la lubrique Phryné, qui compte bien profiter de lui. Et si nos deux aventuriers parviennent finalement à s'enfuir, c'est pour laisser derrière eux une Haruhime qui les supplie de partir sans elle, comme si elle était résolue à subir son sort. Sa reprochant leur faiblesse, Bell et Mikoto ne peuvent évidemment pas en rester là, plus encore après avoir appris ce que trame Ishtar et quels sont ses très sinistres desseins à l'égard de Haruhime...
On l'a d'ores et déjà bien compris: en régnant en maîtresse absolue sur toute une partie de la ville dont nombre d'aventuriers ne pourraient se passer, à savoir le monde de la nuit, la familia d'Ishtar possède une puissance qui échappe même au contrôle de la Guilde, ce qui en fait l'une des familia les plus influentes d'Orario, mais aussi l'une des plus fortes, si bien que Bell et Mikoto semblent régulièrement incapables de faire quoi que ce soi face à ces amazones (c'est à peine s'ils arrivent à fuir). Se faire un ennemi d'Ishtar, c'est se mettre en grand danger, puisque même la familia d'Apollon paraît dérisoire à côté. Et pourtant, à partir de l'instant où toutes les réponses se dessinent au sujet du but d'Ishtar et du sort réservé à Haruhime, l'objectif de nos héros est plus clair que jamais: bel et sauver la courtisane à oreilles de renarde avant qu'il ne soit trop tard, et contrer les plans de l'ambitieuse divinité de la beauté et rivale de Freya. Tout ceci, l'adaptateur manga Taisei Yamashi le dépeint plutôt efficacement, en faisant monter toujours plus l'intensité et la tension au fil de rebondissements vifs et tendus que son rendu visuel sert bien. Et alors que démarre une rude bataille basée sur un stratégie folle, les auteurs ne s'arrêtent pas à un simple rapport de forces complètement inégal: le ressenti de Bell et Mikoto vis-à-vis de la femme-renarde, les nuances apportées au personnage d'Aïsha (montrant de plus belle le côté implacable de l'infâme Ishtar), et le rôle à venir des familias d'Hestia, de Takemikazuchi et de Freya (car il va de soi que, dans ce contexte, aucune d'elles ne peut reste inactive) sont autant d'éléments qui nous maintiennent bien accrochés.
Même en ayant déjà connaissance de tout ça via le light novel d'origine (dans le 7e roman) ou l'adaptation animée (dans la saison 2), on redécouvre avec plaisir cette phase particulièrement prenante de l'oeuvre imaginée par Fujino Omori, grâce à un mangaka qui s'applique consciencieusement dans son adaptation. En toute logique, le prochain tome devrait achever cet arc, et on attend de voir ça avec une certaine impatience.