Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 08 Février 2010
« La douleur de la blessure me fait oublier le reste … et ça fait plutôt du bien. »
Dernier tome disponible en France, le troisième opus de COY marque donc forcément une frustration conséquente. Surtout quand on se rend compte de la qualité du volume. Celui-ci exploite enfin les véritables sentiments de Seung-hun et Woo-sun face à Jongyi, notamment dans la douleur de celui-ci. On y retrouve ainsi la peur, le besoin d’aider, l’envie de savoir sans imposer à l’autre sa curiosité pour autant … Mais surtout, on suit le jeune homme de beaucoup plus près, quitte à parfois le positionner comme narrateur. Il se livre d’avantage à son entourage comme au lecteur, s’émancipant de sa protectrice, se livrant au plus offrant et découvrant une nouvelle vie auprès de Seung-hun, qui en est ravi. Mais c’est différent de la simple relation de séduction, puisque le jeune hôte abrite son invité avec soin, sans arrière pensée. Juste en voulant le protéger du monde extérieur et de ses propres souvenirs. Enfin, toute la thématique qui unit les deux hommes tourne autour de la douleur, de la souffrance qu’il faut à tout prix exprimer d’une manière ou d’une autre. On retrouve alors l’adolescent qui ne peut se protéger suffisamment par ses propres ressources, ce qui induit forcément une attitude destructrice envers les autres ou soi même, afin de piétiner quelque chose incarnant la raison de ce mal être. En quelques mots, c’est le tome qui nous permet de découvrir qui peut être Jongyi, quand il sort de son état apathique.
Woo-sun est un peu oubliée dans son histoire d’amour, mais pas dans la narration. Elle prend un rôle plus lointain, alors qu’elle a pu être officiellement avec Jongyi, sans qu’il s’en soucie. Elle a conscience, tout comme Yuri, que Seung-hun a un effet bénéfique sur leur protégé à toutes les deux, et que laisser les deux jeunes gens ensemble est encore ce qu’il y a de mieux à faire, en dépit de leurs angoisses et de leurs désirs. Un tome remarquable sur l’amitié qui unit plusieurs êtres entre eux, sur les sentiments qui naissent parfois au moment où l’on s’y attend le moins. Une balade qui a des allures de promenade en barque, bien que les remous de l’eau menacent parfois les passagers d’une noyade irréversible. La narration est très douce, posée et discrète sur des sujets bien plus importants, sur la vie adolescente et ses travers. Une série tout simplement excellente qui ne semble pas prête de voire sa suite sortir en France, même pour deux tomes … Il ne reste qu’à espérer très fort. En vain.