Couleurs de Yuki (les) Vol.3 - Actualité manga
Couleurs de Yuki (les) Vol.3 - Manga

Couleurs de Yuki (les) Vol.3 : Critiques

Yuki no Iro

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 22 Août 2018

Aidée par l'acariâtre Furudana puis par le journaliste Sakamoto, Yuki a enfin retrouvé la trace de Gentarô Honda, isolé dans une maison en nature. Mais ces longues semaines, les retrouvailles sont loin d'être idéales: le vieux peintre de génie que la jeune femme appelle affectueusement "papy" est devenu rustre, la rejette et ne veut d'abord rien entendre, en prétextant que ses visiteurs troublent sa créativité... Pour quelle raison ? La réalité pourrait être plus dure pour cet homme qui a tout donné dans l'Art quitte à faire d'odieux sacrifices, tant la vieillesse le rattrape... Pourtant, en revoyant les dessins de Yuki, Honda se rappelle pourquoi elle lui a tant plu, et prend une importante décision. Une décision qui pourrait presque avoir la forme d'un testament...


On connaît bien la sensibilité et l'émotion retenue que Saburô Ishikawa est capable d'insuffler sans détour, le plus simplement du monde, à ses oeuvres, à travers sa narration et ses planches. Il démontre à nouveau cette qualité dès la première partie du volume, qui permet à Yuki de retrouver un Honda qui semble métamorphosé, loin du gentil papy... jusqu'à ce que l'on comprenne pourquoi, lui qui se confronte à la cruauté de ne bientôt plus pouvoir exercer dans ce qui a dominé toute sa vie. Y a-t-il une solution pour l'aider ? Pas de solution miracle... mais, en revanche, une sorte de passage de flambeau pour celle qui est devenue sa nouvelle disciple: pour l'ultime tableau de Gentarô Honda, Yuki sera les mains et les yeux du vieux maître.


Ce choix, Ishikawa l'aborde avec beaucoup de beauté tout au long du tome, tout d'abord en parvenant à sublimer le lien entre la jeune femme qui se cherche encore et le vieil homme à la carrière bien remplie, mais à la vie jonchée de quelques regrets et erreurs. Puisqu'ils sont seuls tous les deux face à la toile, tous deux se dévoilent plus intimement qu'avant, Honda évoquant même clairement toutes les erreurs qu'il a pu commettre par le passé pour son Art, et les regrets qui en ont découlé. Plus que se servir de Yuki comme simple exécutrice de sa dernière peinture, il va, tout au long du volume, pousser la jeune femme à créer une oeuvre ayant réellement une âme et à évoluer par elle-même, à faire ses propres choix dans les couleurs... Le but ? Faire comprendre qu'il n'y a pas de chemin tout tracé, et que plutôt que choisir des couleurs toutes faites, elle doit chercher sa propre couleur, sa propre voie, personnelle. La symbolique liant la peinture et la vie est ici plus forte et plus belle que jamais dans la série.


En filigranes, pendant que Yuki et Honda s'adonnent à cette peinture seul à seul, comme coupés du reste du monde par instants, Ishikawa n'oublie pas les autres personnages. Si les manigances du journaliste Sakamoto pour dénicher un scoop sont un peu surfaites, on appréciera assez la petite évolution de Furudana vis-à-vis de Yuki, et sa réaction finale face à la toile. Mais il est également impossible de ne pas retenir les informations sur Akira Ôgami, dont on découvre enfin le lien réel avec Honda. Tout ce regroupe alors dans une dernière partie de tome devant laquelle il est difficile de ne pas décrocher une larme, tant l'auteur sait jouer sur l'humanité de ses personnages sans en faire trop.


Une page se tourne avec force et émotion dans le récit humain de Saburô Ishikawa, les personnages se trouvent, se dévoilent voire évoluent... Yuki commence à trouver ses couleurs, sa propre route, mais malgré tout elle n'a pas fini de les trouver... Et elle pourrait même, dans le quatrième et dernier tome, aider certaines âmes haineuses et brisées et se retrouver elles-mêmes ?


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs