Contes Imaginaires - la Reine des Neiges et les Cinq Eclats - Actualité manga

Contes Imaginaires - la Reine des Neiges et les Cinq Eclats : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 08 Octobre 2019

En ce mois d'octobre, les éditions nobi nobi ! retournent dans la féérie en nous proposant de découvrir une "série" de 3 recueil, au fil desquels la mangaka Tomoko Hako sa réapproprie nombre de contes occidentaux bien connus. Cette oeuvre est en réalité composée de trois one-shot assez distincts au Japon et ayant été dessinés dans la première moitié des années 2010, mais pour l'édition française l'éditeur a décidé, de façon intelligente, de tous les regrouper sous le nom "Contes imaginaires", un peu comme s'il s'agissait d'une mini-collection.

Le principe est assez simple: dans chaque tome, l'autrice propose des réinterprétations des contes les plus connus d’Andersen et des frères Grimm, tout en cousant autour de ceux-ci une sorte de petit fil rouge. Le premier one-shot, nommé "La Reine des Neiges et les cinq éclats", semle être le plus récent des trois recueils prévus (il date de 2013), et il se centre sur 5 contes d'Andersen: Poucette, La Petite Sirène, Les Habits neufs de l'Empereur (l'un des 3 contes d'Andersen ayant inspiré au dramaturge Evgueni Schwartz la pièce le Roi Nu), La petite fille aux allumettes, et La Reine des Neiges. Ces 5 univers, deux chats sont amenés à les côtoyer, à la recherche des cinq éclats disparus de leur miroir magique, miroir leur montrant les êtres qu'ils chérissent plus que tout.

Concrètement, oubliez les versions les plus populaires de ces contes, tels que les films La Petite Sirène ou La Reine des Neiges de Disney: ici, Tomoko Hako s'inspire bel et bien des contes d'origine d'Andersen, pour un résultat étant à la fois assez fidèle et différent. Fidèle, car à chaque fois la mangaka reprend bel et bien les grandes lignes des 5 contes. Et différent, car Hako apporte des petites pointes personnelles tantôt assez anecdotiques (par exemple, ici, dans La Reine des Neiges, ce n'est pas Gerda qui recherche Kai/Kay pour le sauver, mais l'inverse), tantôt un peu plus prégnantes, comme la différence de point de vue offerte dans La Petite Sirène. La principale différence vient toutefois de l'aspect édulcoré des issues, celles-ci étant largement moins tristes ou pessimistes que dans les contes originaux, bien au contraire... Est-ce l'influence des chats ? A vrai dire, on a bien envie de répondre non, et on touche là le principal problème de ce livre: présentée comme une sorte de fil rouge connectant les contes, la quête des chats apparaît tout compte fait complètement au second plan, voire quasiment inutile. On sait qu'ils ont un au moins un peu d'impact, mais les choses vont si vite qu'on ne ressent pas vraiment leur utilité et, pire, qu'on se désintéresse très vite de leur quête des éclats de miroir, celle-ci étant à moitié occultée. Et puisque l'on parle du fait que les choses vont vite, c'est également vrai pour les contes en eux-mêmes: chacun d'eux ne durant qu'un chapitre de 30-40 pages (excepté La Reine des Neiges qui s'étire sur deux chapitres pour le double de pages environ), Hako passe vraiment très rapidement en revue chaque histoire, au point de prendre quelques raccourcis.

Pourtant, malgré ces limites, l'ouvrage est agréable à parcourir, essentiellement grâce à la patte visuelle assez féérique de la mangaka. Pour ces contes initialement parus dans le magazine shôjo Wings des éditions Shinshôkan, Hako dévoile un trait assez fin, dont les designs fleurent bon le shôjo un tout petit peu old school (surtout pour le rendu des yeux), ce qui colle bien à l'atmosphère de contes anciens. La dessinatrice évite aussi l'amas de trames de remplissage pour plutôt proposer pas mal de décors assez immersif, et pour soigner suffisamment quelques encrages ainsi que différents petites effets crayonnés. C'est, dans l'ensemble, vraiment beau.

On attendait forcément un peu plus des réinterprétations en elles-mêmes ainsi que du fil rouge autour des deux chats dont on se désintéresse très vite, néanmoins Tomoko Hako livre ici cinq réappropriations de contes certes rapides mais assez sympathiques à suivre et portées par des qualités visuelles adéquates.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction