Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 31 Mars 2022
Aux abords du combat impliquant Takenami et le grand Maître de l'Ordre des Chevaliers, Marbas retrouve une Wisteria dans un triste état et, après un coup de colère, parvient à s'éclipser avec elle. La jeune fille restant profondément désireuse de retrouver et sauver son grand frère Snow (si tant est qu'il puisse être encore sauvé...), le diable souhaite entreprendre de dénicher où il peut bien se trouver, et pour ça l'aide du détective Sherlock Holmes pourrait être précieuse. Dans le même temps, Dantalion et son contractant Luther continuent de traquer les membres de l'Ordre, et s'en prennent bientôt un duo des plus étonnant et sinistre en les personnes d'Alex et Glenn.
Dans ce tome, l'auteur Makoto Hoshino avoue tester ses idées au gré du rythme de parution hebdomadaire que connaissait sa série au Japon, et globalement ça se sent: le mangaka part dans différentes directions selon les chapitres, au risque de tâtonner un peu voire de parfois peiner à garder le rythme. Et pourtant, dans l'ensemble, on sent qu'il a une direction claire concernant le principal fil rouge de son récit, ce qui finira par entretenir de plus belle notre intérêt pour la suite.
En attendant, l'auteur aborde donc ici plusieurs petites choses: la récupération de Wisteria par Marbas en tout début de tome, le besoin de retrouver Snow, l'irruption auprès d'eux de Sherlock pour les aiguiller, les réflexions de Naberius et Diana sur leurs deux compagnons, l'affrontement de Dantalion et Luther contre Alex et Glenn, les retrouvailles brutales entre Marbas et Dantalion... soit autant de petites étapes qui, globalement, entretiennent bien les choses, et où le mangaka n'oublie pas d'amener quelques brefs développements, même si, pour certains, il s'avèrent finalement anecdotiques au vu du rôle moindre des personnages en question. On entreverra, entre autres, le passé de Luther ainsi que la façon dont il voit Dantalion (très rapide mais intéressant), ou encore le cas d'Alex et Glenn, la façon dont leur amitié d'enfance a étrangement évolué, avec aussi à la clé une toute petite et rapide réflexion sur la condition féminine de l'époque (puisque Alex, malgré son génie, n'a jamais pu suivre la voie qu'elle voulait simplement parce qu'elle était une femme) ainsi qu'un nouvel exemple de la folie/barbarie humaine.
Dans tout ça, ce qui nous intéresse le plus reste finalement le rapport entre nos deux personnages principaux.
Marbas, qui était si distant avant, montre beaucoup d'enthousiasme selon Naberius depuis qu'il voyage avec Wisteria. Puis quand il retrouve la jeune fille dans un triste état, il le regrette, s'interroge sur la distance à mettre entre elle et lui pour rester avec elle sans la mettre en danger... et, surtout, s'énerve au point de laisser éclater son aura et sa force. Même topo quand il apprend ce qui est arrivé à Snow et qu'il comprend enfin ce que ça implique concernant la tristesse que ressentira Wisteria. Simplement, le démon autrefois froid et solitaire continue de comprendre un peu plus les relations humaines car il s'est bel et bien attaché à sa contractante, au point de vouloir la protéger, de ne même plus souhaiter qu'elle soit impliquée dans ses combats. Et cette dernière idée ressort d'autant mieux quand elle est mise en parallèle au cas de Dantalion qui, lui, ne semble voir son contractant Luther que comme un moyen de s'amuser, de tuer le temps en profitant de sa puissance.
Mais être simplement protégée par Marbas, est-ce vraiment ce que Wisteria veut ? La jeune fille aveugle en a pleinement conscience désormais: depuis que le démon est entré dans sa vie, malgré sa cécité le monde ne lui est plus fermé. Et, surtout, elle n'est plus seule. Mieux, elle a le sentiment que Marbas l'a rendue forte. Et si Marbas souhaite la protéger pour rester avec elle le plus longtemps possible, le fait est que c'est aussi vrai dans le sens inverse. Ainsi, même si l'on avait déjà cerné tout ça dans les tomes précédents, le présent volume cristallise assez bien cette relation qui s'est construite entre Wisteria et Marbas, et il ne fait aucun doute que ce lien entre la jeune humaine et le diable reste l'un des sujets phares du récit de Makoto Hoshino.
A l'arrivée, Le Conte des Parias reste une bonne lecture dans l'ensemble. On sent que Makoto Hoshino tâtonne parfois, mais son récit continue d'avoir toute notre attention, en particulier pour l'évolution du lien entre ses deux personnages principaux.
Dans ce tome, l'auteur Makoto Hoshino avoue tester ses idées au gré du rythme de parution hebdomadaire que connaissait sa série au Japon, et globalement ça se sent: le mangaka part dans différentes directions selon les chapitres, au risque de tâtonner un peu voire de parfois peiner à garder le rythme. Et pourtant, dans l'ensemble, on sent qu'il a une direction claire concernant le principal fil rouge de son récit, ce qui finira par entretenir de plus belle notre intérêt pour la suite.
En attendant, l'auteur aborde donc ici plusieurs petites choses: la récupération de Wisteria par Marbas en tout début de tome, le besoin de retrouver Snow, l'irruption auprès d'eux de Sherlock pour les aiguiller, les réflexions de Naberius et Diana sur leurs deux compagnons, l'affrontement de Dantalion et Luther contre Alex et Glenn, les retrouvailles brutales entre Marbas et Dantalion... soit autant de petites étapes qui, globalement, entretiennent bien les choses, et où le mangaka n'oublie pas d'amener quelques brefs développements, même si, pour certains, il s'avèrent finalement anecdotiques au vu du rôle moindre des personnages en question. On entreverra, entre autres, le passé de Luther ainsi que la façon dont il voit Dantalion (très rapide mais intéressant), ou encore le cas d'Alex et Glenn, la façon dont leur amitié d'enfance a étrangement évolué, avec aussi à la clé une toute petite et rapide réflexion sur la condition féminine de l'époque (puisque Alex, malgré son génie, n'a jamais pu suivre la voie qu'elle voulait simplement parce qu'elle était une femme) ainsi qu'un nouvel exemple de la folie/barbarie humaine.
Dans tout ça, ce qui nous intéresse le plus reste finalement le rapport entre nos deux personnages principaux.
Marbas, qui était si distant avant, montre beaucoup d'enthousiasme selon Naberius depuis qu'il voyage avec Wisteria. Puis quand il retrouve la jeune fille dans un triste état, il le regrette, s'interroge sur la distance à mettre entre elle et lui pour rester avec elle sans la mettre en danger... et, surtout, s'énerve au point de laisser éclater son aura et sa force. Même topo quand il apprend ce qui est arrivé à Snow et qu'il comprend enfin ce que ça implique concernant la tristesse que ressentira Wisteria. Simplement, le démon autrefois froid et solitaire continue de comprendre un peu plus les relations humaines car il s'est bel et bien attaché à sa contractante, au point de vouloir la protéger, de ne même plus souhaiter qu'elle soit impliquée dans ses combats. Et cette dernière idée ressort d'autant mieux quand elle est mise en parallèle au cas de Dantalion qui, lui, ne semble voir son contractant Luther que comme un moyen de s'amuser, de tuer le temps en profitant de sa puissance.
Mais être simplement protégée par Marbas, est-ce vraiment ce que Wisteria veut ? La jeune fille aveugle en a pleinement conscience désormais: depuis que le démon est entré dans sa vie, malgré sa cécité le monde ne lui est plus fermé. Et, surtout, elle n'est plus seule. Mieux, elle a le sentiment que Marbas l'a rendue forte. Et si Marbas souhaite la protéger pour rester avec elle le plus longtemps possible, le fait est que c'est aussi vrai dans le sens inverse. Ainsi, même si l'on avait déjà cerné tout ça dans les tomes précédents, le présent volume cristallise assez bien cette relation qui s'est construite entre Wisteria et Marbas, et il ne fait aucun doute que ce lien entre la jeune humaine et le diable reste l'un des sujets phares du récit de Makoto Hoshino.
A l'arrivée, Le Conte des Parias reste une bonne lecture dans l'ensemble. On sent que Makoto Hoshino tâtonne parfois, mais son récit continue d'avoir toute notre attention, en particulier pour l'évolution du lien entre ses deux personnages principaux.
07/09/2022 