Concubine Rebelle (la) - Chroniques du pays radieux Vol.2 : Critiques

Kôyôkoku Kôkyû-tan

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 28 Mai 2024

Sarannah, alias Talentueuse Fufu, et l'empereur handicapé Zhu Li se sont rapprochés, mus par le désir commun de libérer le Pays radieux de son atmosphère oppressante où l'on cautionne le rejet de la différence, et de bâtir un monde où chacun pourra devenir qui il veut quelles que soient ses origines. Mais pour cela, il leur faut réussir à déjouer différents complots, et l'un d'eux semble malheureusement les guetter quand le ministre de premier rang Ban convainc l'empereur d'épouser sa fille Ban Liang. Puis quand cette dernière tente de se rapprocher de notre héroïne pour une raison inconnue, cela pourrait marquer le début d'un sinistre piège...

Après un premier volume rondement mené dans sa globalité, ce deuxième et déjà dernier tome de La Concubine Rebelle voit fort logiquement les choses s'intensifier autour du danger pesant sur nos principaux personnages, confrontés principalement ici à des querelles pour le pouvoir qui sont assez classiques dans le fond. Mais derrière le classicisme de cet aspect-là, c'est ce que Hiromi Ebira développe en filigranes qui fait réellement le sel de la lecture. Sans trop entrer dans les détails afin de ne pas spoiler, on pourrait parler de la mythologie que l'autrice s'applique encore à bâtir notamment via quelques légendes, du lien assez fort qui continue d'être mis en avant entre Sarannah/Fufu et Zhu Li, du rôle très bien dosé des personnages secondaires comme Yang'er et Cai Xida (qui trouvent parfaitement leur place et leur rôle)... mais la figure ressortant le plus de ce volume est peut-être bien Ban Liang, une femme qui, dans son parcours dramatique, permet à l'autrice d'aborder à nouveau des sujets très actuels, qui raisonnent fortement dans notre monde contemporain.

En effet, après avoir mis en avant les questions du racisme et du rejet de la différence dans le premier opus, Ebira parvient ici à mettre assez subtilement sur le tapis des considérations féministes, autour des pressions patriarcales, et jusqu'à certaines conséquences terribles, puisque le ministre Ban attend uniquement de sa fille qu'elle lui obéisse pour satisfaire sa soif de pouvoir, jusqu'à lui faire connaître une punition immonde qui peut parfaitement expliquer le comportement que la jeune femme développera par la suite. Face à ça, il y a aussi en Ban Liang un fort désir d'émancipation et de liberté, forcément: quelque part, elle mène sa propre rébellion, et affirme elle aussi vouloir un monde meilleur, mais ses méthodes sont différentes et sa vision de la chose est bien différente de celle pensée par Sarannah et Zhu Li, la faute peut-être à ce que son odieux père lui a fait vivre.

La série a beau être courte, il reste alors impressionnant de voir toutes les thématiques très actuelles que Hiromi Ebira parvient à esquisser avec suffisamment de profondeur pour si peu de pages, le tout en ne faisant pas de son histoire un simple prétexte puisque le background du pays radieux et de ses alentours s'avère lui aussi assez travaillé. Ajoutons à ça un dessin qui garde les qualités vues dans le premier tome, et on obtient une courte lecture très satisfaisante, qui donne follement envie de découvrir ce que la mangaka a commencé à développer dans sa dernière série en date, lancée au Japon l'année dernière et proposant une nouvelle histoire dans ce même univers mais à une autre époque !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction