Chat de Yakuza Vol.1 - Actualité manga
Chat de Yakuza Vol.1 - Manga

Chat de Yakuza Vol.1 : Critiques

Hiroware Koneko to Moto Yakuza

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 06 Mai 2022

Que ce soit avec des tranches de vie relativement "classiques" comme Sa Majesté le Chat, Félin pour l'autre! et La Gameuse et son Chat, ou via des récits plus barrés à l'image de Street Fighting Cat et Nyankees, voici plusieurs années que le registre du manga félin a une place de choix dans le catalogue de Doki-Doki. Ainsi, il n'est pas très étonnant de voir débarquer, au sein du label manga des éditions Bamboo, un nouveau représentant du genre avec Chat de Yakuza, une série où tout est dans le titre ! Prépubliée au Japon depuis 2020 sur le site MAGxiv de Mag Garden sous le nom Hiroware Koneko to Moto Yakuza, cette série compte actuellement trois volumes dans son pays d'origine, et il s'agit de la toute première oeuvre de Riddle Kamimura.

Ici, tout commence par la vision d'un pauvre chaton abandonné sous la pluie dans un carton. Âgé a priori d'à peine un mois et demi, le petit félin essaie toutefois, avec sa petite taille, d'attirer l'attention d'un gentil humain pour se faire adopter... Mais hélas pour lui, la seule attention qu'il parvient à attirer est celle de Jin, un jeune homme qui le fait flipper beaucoup plus qu'autre chose avec son regard de fou furieux, ses paroles à première vue douteuses et sa balafres sur le visage... Et pour cause: Jin est un yakuza ! Ou, plutôt, un ex yakuza, qui vient tout juste de quitter le monde de la pègre. Mais ce jeune humain est-il vraiment aussi effrayant que le petit chat le pense ? Rien n'est moins sûr, car Jin semble bourré de bonne intentions envers lui, même si le tout jeune félin ne peut s'empêcher d'avoir la frousse à chacun de ses gestes.

Lors de l'annonce de l'acquisition de la série, Doki-Doki a présenté l'oeuvre comme le pont liant les mangas Chi - Une vie de chat et La voie du tablier. Et après lecture de ce premier volume, on peut dire que l'éditeur ne s'y est pas trompé, tant il ne pouvait pas y avoir de meilleure comparaison ! Baptisé Sabu par Jin, le chaton a effectivement beaucoup à voir avec la petite chatte culte créée par Konami Kanata, ne serait-ce que pour son très jeune âge bien sûr, mais aussi pour ses nombreuses bonnes bouilles mignonnes, expressives et drôles à souhait (qu'il soit totalement flippé ou détendu), rendues très efficaces par un trait à la fois assez simple et maîtrisé. Et tout comme avec Chi, on a droit ici à une narration passant beaucoup par la petite boule de poils, dont on suit même très souvent les pensées, généralement bourrées de craintes face à ce que pourrait lui faire cet humain à la dégaine terrifiante. Quant au rapport avec la tranche de vie mafieuse de Kousuke Oono, elle se trouve surtout dans l'amusant décalage entre sa dégaine et ses paroles pouvant être mal interprétées d'un côté, et de l'autre ses véritables intentions pour prendre soin de l'animal. L'humour repose beaucoup, alors, sur la façon dont l'innocent chaton se méprend constamment sur ce que son maître veut lui faire, et sur ce premier opus la recette fonctionne vraiment bien grâce à des situations qui se renouvellent bien et qui installent peu à peu un certain fil conducteur.

Car oui, derrière ses chapitres assez courts, un fil rouge semble poindre peu à peu le bout de son nez, ce qui n'est clairement pas un mal puisque, sans ça, la recette risquerait de vite tourner en rond. Après les premiers instants où Sabu fait face aux premières attentions de Jin avec un premier lot de quiproquos rigolos (à l'image de cette "bonne came" de poudre qui révèle être du lait en poudre pour le félin), l'heure est venue pour Sabu de rencontrer le chef du gang du jeune homme, de se confronter aux affres de la clinique vétérinaire où il craint d'être le sujet d'horribles expériences, puis de découvrir son lieu de travail ainsi que ses collègues et aînés. Car oui, le chaton devra "travailler", mais on vous laisse évidemment découvrir la teneur de ce travail à la lecture.

Comédie animalière sur fond de yakuza, la série de Riggle Kamimura commence sous les meilleurs auspices grâce à son humour porté autant par les quiproquos que par les coups de flippe du chaton et ses bouilles souvent rigolotes. Mais derrière l'aspect comique se cache également une tranche de vie bourrée d'ondes positives, où ces deux héros que tout semble opposer vont sûrement devoir tâcher de se comprendre et s'apprivoiser.

Côté édition, on a droit à une jolie copie, portée en premier lieu par une traduction efficace de Julien Pouly, et par un papier assez épais et suffisamment souple qui permet une prise en mains agréable ainsi qu'une bonne qualité d'impression. Soulignons aussi le lettrage soigné du Studio Charon, la première page en couleurs sur papier glacé, et la jaquette à la fois proche de l'originale japonaise et dotée d'un logo-titre bien conçu.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs