Champ de l'arc en ciel (le) - Actualité manga
Champ de l'arc en ciel (le) - Manga

Champ de l'arc en ciel (le) : Critiques

Nijigahara Holograph

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 17 Octobre 2008

Inio Asano (le quartier de la lumière, Solanin,…) nous entraine dans une narration complexe dont on commence à avoir l’habitude. Et pourtant cette fois-ci la structure diffère par une construction en couches de plus en plus précises et sur 2 époques distantes de 10 ans. C’est un vrai puzzle psychologique qu’il nous demande de reconstituer à travers une lecture attentive (et qui n’exclut pas des retours en arrière) et une découverte des liens qui unissent tous les personnages entre eux.
Les éléments nous sont jetés pêle-mêle : une femme disparue depuis plusieurs années est retrouvée morte depuis quelques mois seulement prés de la sortie d’un égout fluvial. Sa fille, Arié, qui est à l’origine d’une légende urbaine qui terrifie ses camarades de classe est poussée à son tour dans un des puits de l’égout en sacrifice au monstre qui y habiterait. Komatsuzaki qui est amoureux d’Arié, est déjà un petit caïd dans sa classe, mais devient incontrôlable après l’agression de la fillette. Suzuki, un nouveau dans la classe, vient de sortir d’une longue hospitalisation après avoir eu des pulsions suicidaires. Suzuki est poursuivie par les assiduités de la déléguée de classe, Higure. Une fillette solitaire au visage peu harmonieux. Leur professeur, Melle Sakaki est réapparue avec le visage couvert de bandages et les conditions saisonnales favorisent la prolifération d’une nuée de papillons.
Frères, sœurs, parents collègues, professeurs, agresseurs et victimes sont tous liés et devront vivre après ce qu’ils ont fait ou subi et en subir les conséquences dans le seconde plan temporel de la narration 10 ans plus tard.
Le dessin rond et très agréable n’empêche pas le récit d’être très pessimiste et d’une grande cruauté. Les protagonistes pour la plupart de jeunes enfants sont montrés sans équivoque dans leurs jeux de pouvoir ou leur méchanceté, reflet de ce qu’ils subissent ailleurs. Suzuka manquant d’attention parentale et tente de se tuer, Komatsuzaki défoulant sa frustration et sa culpabilité sur les plus faibles, Arié victime des histoires qu’elle se raconte pour fuir la réalité. Et j’oublie la prof, Melle Sakaki, qui en un instant à perdu bien des convictions sur qui elle est et ne peut surmonter la blessure psychologique qu’elle a subi. Tous les personnages ont droit à une analyse très profonde de leurs motivations mais rien ne vient complet d’un coup dans cette histoire. Asano tisse la toile et donne les indices de façon anodine au détour d’une case.
Un défi au lecteur, une histoire totalement maitrisée aux personnages extrêmement fouillés ou une morale non explicite serait que le mal que nous faisons aux autres n’est que le mal que l’on n’a pas le courage de se faire à soi-même et que la vie bascule en un instant vers des douleurs irrémédiables.

néun11septembre


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
neun11septembre
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs